Diplômé de l'Enac (école nationale de l'aviation civile), Simon Dreschel était jusque-là directeur général d'Edeis Concessions, en charge notamment des concessions de 18 aéroports. Sa candidature a été retenue ce mercredi 19 mai par le conseil de surveillance de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac pour le poste de président du directoire à compter du 10 août prochain. Il aura la lourde charge de succéder à Pascal Personne, décédé en janvier dernier, qui avait incarné l'aéroport pendant 17 ans.
Le conseil de surveillance a été convaincu par Simon Dreschel en raison "d'une expérience robuste, tournée vers la performance industrielle, l'exploitation d'infrastructures complexes et le développement de marchés" et de son pilotage "d'une politique de réduction des consommations de carburant sur des flottes d'aéronefs dès le début de sa carrière, puis de plusieurs démarches de développement durable et de transition écologique, dans l'industrie spatiale comme dans le secteur aéroportuaire." Un profil qui colle bien avec le plan de verdissement de son activité acté par l'aéroport fin 2019 et confirmé l'an dernier malgré le gel d'une partie des investissements. L'objectif étant d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2030, hors trafic aérien.
Un contexte délicat
Simon Dreschel a rejoint Edeis, groupe d'ingénierie et de gestion d'infrastructures aéroportuaires et portuaires, en 2013 où il a occupé successivement les postes de directeur adjoint des opérations (2013-2018), directeur des opérations (2018-2019), directeur du développement (2019-2020) puis directeur général d'Edeis Concessions. Il a été auparavant ingénieur des opérations aériennes chez Air France (2011) puis consultant en stratégie aéronautique (2011-2013).
Il prendra les commandes de l'aéroport dans un contexte particulièrement délicat lié au Covid-19. Après une décennie de folle croissance grâce au boom du low-cost amenant le trafic à 7,7 millions de passagers en 2019, soit une croissance de +132 % en dix ans, la plateforme bordelaise a subi un coup d'arrêt l'an dernier. Le trafic s'est effondré de -71 % pour dépasser tout juste les deux millions de passagers en 2020, entraînant un plan de départ pour un quart des 210 salariés de l'aéroport décidé en février. Cet été, l'aéroport de Bordeaux desservira 77 destinations dans 21 pays contre 112 destinations dans 31 pays au cours de l'été 2019, soit 70 % environ du niveau d'avant crise. La direction de la plateforme table sur un cap de 5 millions de passagers à l'horizon 2025.