Craignant une "journée apocalyptique", Nicolas Florian appelle à une "ville morte" samedi à Bordeaux

Par Mikaël Lozano  |   |  498  mots
Nicolas Florian, maire de Bordeaux, craint "une journée qui peut être apocalyptique" samedi 30 mars (Crédits : Agence Appa)
Redoutant "des scènes d'extrême violence" en marge du défilé des Gilets jaunes samedi 30 mars, à la lumière des dernières informations faisant état de centaines de casseurs annoncés à Bordeaux, le maire de la ville Nicolas Florian appelle à une journée "ville morte", incite les habitants à rester chez eux et les commerçants à fermer leurs boutiques.

Les effectifs de police ont reçu des renforts demandés par la préfète déléguée pour la défense et la sécurité, Valérie Hatsch, mais les services de la préfecture comme la municipalité craignent vivement les exactions qui pourraient se produire samedi 30 mars pour la 20e journée de mobilisation des Gilets jaunes. La préfecture de Gironde évoque ainsi "une volonté manifeste de certains groupes, violents et très déterminés, de provoquer d'importants troubles à l'ordre public et des dégradations" ainsi que de se confronter aux forces de l'ordre. Interrogé en marque de la journée de restitution Bordeaux Métropole 2050, le maire de Bordeaux a livré le message suivant :

"J'ai eu de nombreux échanges avec la préfecture (...), c'est une journée qui peut être apocalyptique. On nous annonce des centaines de personnes qui viendraient pour détruire, incendier, donc moi je m'inquiète beaucoup pour la situation de la ville demain et j'appelle carrément à une ville morte à Bordeaux. Car si c'est ce vers quoi on veut nous emmener, je veux anticiper les choses, je conseille aux commerçants de fermer leurs commerces, de baisser leurs rideaux, et j'appelle tous mes concitoyens, Bordelaises et Bordelais, tous ceux qui nous rendent visite, à rester chez eux. A rester chez eux ! J'ai bien conscience que ça dramatise sans doute la situation mais je préfère prévenir, alerter, et il faut que ça s'arrête. Car si ce sont des milliers de personnes qui viennent pour dévaster la ville, je n'ai pas envie d'avoir des drames humains derrière des drames matériels. S'il s'agit de casser quelques poubelles on a l'habitude, s'il s'agit de se retrouver avec des drames humains c'est intolérable. J'appelle tous mes concitoyens à ne pas venir dans le centre-ville samedi, tous les commerçants à la plus grande vigilance, pour ceux qui le peuvent de protéger leurs commerces, d'abord ça permettra aux forces de police de faire leur travail dans de bonnes conditions sans qu'il y ait de risques de dommages collatéraux, et c'est aussi un message que je veux adresser à toutes celles et ceux qui viennent pour détruire, incendier, blesser : ils ne trouveront pas sur leur chemin de quoi commettre leurs actes. (...) Par ailleurs pour les Gilets jaunes dits de « bonne foi », je leur propose un lieu de rassemblement, des tentes, une sonorisation pour qu'ils puissent s'exprimer, mais qu'ils prennent bien conscience maintenant de leur responsabilité. Parce que s'il n'y a pas de défilé des Gilets jaunes dans les rues de nos villes, il n'y aura pas de casseurs, il n'y aura pas de black blocs. Donc qu'ils fassent bien attention aussi à leur responsabilité. Je pense qu'aujourd'hui tout ça doit s'arrêter, on est épuisé, on est à bout, qu'ils trouvent d'autres moyens d'exprimer leur colère plutôt que d'incendier nos centres-villes et de permettre à des esprits malveillants, de mauvaises personnes, de venir commettre des actes dramatiques."