C'est avec l'application Jaidemaville, destinée aux collectivités locales pour permettre aux citoyens de faire remonter des dysfonctionnements au sein de la ville, que Keyclic s'est fait connaitre. Mais c'est bien en se positionnant sur le marché de l'immobilier qu'elle a trouvé son modèle. Son fondateur Baptiste Yvenat se veut transparent : s'il a créé Keyclic en 2014 à Bordeaux, "l'entreprise n'a vraiment commencé à créer de la valeur qu'en 2019", explique-t-il. Elle travaille aujourd'hui majoritairement avec les secteurs de la construction immobilière et de la gestion locative, le troisième axe étant celui de la smartcity que Keyclic n'a pas abandonné. "Nous ne travaillons plus directement avec les collectivités mais avec les villes par l'intermédiaire de grands groupes", explique Baptiste Yvenat. Même schéma dans le secteur de l'immobilier. Keyclic se rémunère via les gestionnaires, qu'il s'agisse de promoteurs immobiliers ou de bailleurs sociaux. Le service est en revanche offert aux utilisateurs.
Un pivot stratégique vers l'immobilier
C'est en 2018 que Keyclic effectue un pivot stratégique vers le marché de l'immobilier. "Nous avons travaillé avec Vinci Construction sur l'amélioration de la relation entre les occupants et les intervenants sur les chantiers. A l'époque, il y avait beaucoup d'outils de suivi de chantier mais très peu intégraient l'utilisateur final dans le process", explique Baptiste Yvenat. C'est précisément ce que propose Keyclic qui adapte alors son outil à ce secteur.
Dans la construction, Keyclic permet au promoteur et à l'acquéreur de digitaliser les étapes de suivi de chantier de la visite cloisons à la livraison jusqu'à la garantie de parfait achèvement. Pour la partie gestion locative, l'occupant utilise également l'application pour signaler tout dysfonctionnement et faire des demandes d'intervention. "Dans tous les cas, notre ambition consiste à fluidifier la communication entre toutes les parties prenantes d'un écosystème, qu'il s'agisse d'une ville ou d'un bâtiment sachant que la saisie informatique ou les relances sont chronophages et sans aucune valeur ajoutée pour le business d'une entreprise", explique Baptiste Yvenat.
Un rachat par Twipi Group
Fort de ce repositionnement, Keyclic s'est lancé dans une levée de fonds qui n'a finalement pas eu lieu. "L'opportunité d'un rachat par Twipi Group, que nous connaissions bien, s'est présentée. Il s'agit d'un éditeur de logiciels destinés aux acteurs de la maintenance immobilière. Or, il faut savoir que l'immobilier est un marché très spécifique et concurrentiel sur lequel il est compliqué de se faire une place. Voilà pourquoi nous avons privilégié l'option du rachat en décembre 2021. Twipi était déjà commercialement implanté", explique Baptiste Yvenat. Keyclic vient justement de signer avec un client à la Réunion, une autre en Belgique par l'intermédiaire de commerciaux de Twipi Group.
Keyclic, qui emploie onze salariés, compte désormais une cinquantaine de clients : quarante promoteurs immobiliers et bailleurs sociaux ainsi qu'une une dizaine de grands comptes. "Nous sommes en phase d'accélération", assure Baptiste Yvenat alors que douze nouveaux promoteurs se sont déjà rapprochés de Keyclic depuis le début de l'année. Objectif pour cette année 2022, atteindre le million d'euros de chiffres d'affaires. "Cela voudra dire qu'il a été multiplié par 2,5 par rapport à 2021 !" Keyclic est actuellement accompagné par le Village by CA à Bordeaux.