Le groupe bordelais Actiplay remonte la pente

Par Jean-Philippe Déjean  |   |  580  mots
Julien Parrou-Duboscq, en haut à gauche à côté de Virginie Camels, lors de la venue en 2015 du patron de Free, Xavier Niel à French Tech Bordeaux. (Crédits : J. Philippe Déjean)
Spécialiste de la collecte de profils individuels qualifiés, le groupe Actiplay (né de la société ConcoursMania) a subi de lourdes pertes qu’il a presque totalement résorbées au premier semestre 2018, suite à un recentrage stratégique qui a en particulier fortement pesé sur la masse salariale.

Le groupe Actiplay, à Bordeaux, spécialisée dans la collecte et la revente de données individuelles captées en ligne (en particulier via des jeux gratuits) à des professionnels du marketing, qui ont besoin de gagner de nouveaux clients et de mieux décrypter leurs intentions d'achat, poursuit sa phase de restructuration dont il commence à apercevoir le bout. Au titre de ses actifs Actiplay revendique près de 27 millions de profils individuels qualifiés dans son réseau, dont 13 millions en propre. Sorti de la procédure de sauvegarde au premier trimestre dernier, à la demande de son PDG et fondateur, Julien Parrou-Duboscq, Actiplay a mis un terme à ses activités déficitaires et réduit d'autant la taille de son marché, avec à la clé une chute de 45 % de son chiffre d'affaires, passé à 2,2 M€ au premier semestre 2018 contre 4 M€ au premier semestre 2017.

Julien Parrou-Duboscq a pu ainsi enrayer l'hémorragie financière qui menaçait la survie du groupe. Cette amputation a eu un impact direct sur l'évolution de la marge brute du groupe Actiplay. Cet indicateur, considéré comme déterminant par les professionnels du chiffre pour mesurer la rentabilité d'une entreprise, correspond schématiquement au prix de vente (hors taxe) moins le coût d'achat. Dans le cas d'Actiplay il enregistre une baisse en valeur de 9,9 %, à 1.188 K€ au premier semestre 2018 contre 1.318 K€ pendant la même période en 2017. Et en même temps une très forte hausse relative liée à la réduction de la taille du marché.

Des pertes qui se rapprochent de zéro

Le taux de marge de brute d'Actiplay représente ainsi 53 % du CA à la mi-2018 contre seulement 32,4 % un an avant. Un mouvement de bascule rendu possible notamment via la coupe drastique effectuée dans l'effectif de l'entreprise, dont la masse salariale a reculé de 37,1 % pendant la période, passant de 1,4 M€ à 0,9 M€. A noter que la masse salariale représente l'essentiel des charges opérationnelles supportées par le groupe, qui sont passées de 1,9 M€ à 1,3 M€ entre les deux périodes : soit une baisse de 33,4 %.

"Depuis 2017 le groupe a ainsi opéré un recentrage réussi sur ses activités contributives et à fort potentiel que sont la généralisation des profils qualifiés pour le compte des marques et a ainsi pu mettre fin à ses activités non stratégiques" éclaire la direction du groupe coté en Bourse. Toutes ces mesures ont permis à Actiplay de redresser de façon spectaculaire la situation, même si le groupe est encore en déficit. Les pertes d'Actiplay, qui atteignaient le chiffre record de 8 M€ mi-2017 (pour un CA de 4 M€) ont ainsi été ramenées à 0,4 M€ à la mi-2018, soit un recul de 95 % !

"Notre recentrage a été intégralement mené et nous avons pu gagner en même temps de nouveaux partenaires clés. Je salue à ce titre les efforts produits par nos collaborateurs et la confiance de nos clients. Le travail effectué par Dorothée Collignon, a d'ores et déjà produit des résultats positifs et prometteurs. A ce titre j'ai souhaité qu'elle soit nommée directrice générale déléguée, à mes côtés (elle était jusqu'ici manager exécutif d'Actiplay -NDLR)" annonce dans le communiqué financier Julien Parrou-Duboscq.

A compter de ce jeudi 25 octobre, Actiplay a par ailleurs mis en œuvre un contrat de liquidité avec Tradition Securities and Futures (TSAF), afin de faciliter l'achat et la vente des actions Actiplay sur le marché boursier.