Bordeaux signe une année rassurante et la traversée du désert pourrait même prendre fin dès 2023 pour les professionnels du tourisme compte-tenu des chiffres prometteurs et des nombreux évènements à venir. Tutoyer des niveaux similaires à ceux enregistrés avant la crise sanitaire (année 2019 comme référence) n'a jamais semblé aussi possible : « on a presque rejoint une année normale », se réjouit Patrick Seguin, le président de la Chambre de commerce et d'industrie Bordeaux Gironde.
Bilan en demi-teinte pour la fréquentation
Pour preuve, 1,75 million d'entrées ont été comptabilisées dans les musées et autres lieux d'exposition de l'agglomération, en hausse de 35 % par rapport à l'avant Covid. Une augmentation expliquée en partie par l'ouverture des très attractifs Bassins des Lumières (650 000 visiteurs en 2022). Mais ramené au périmètre des attractions déjà ouvertes en 2019 - sans les Bassins des Lumières - la fréquentation reste en repli de -13 % par rapport à 2019. Parallèlement, l'Office de tourisme et des congrès de Bordeaux métropole a accueilli 450.000 visiteurs en 2022, un bond de 97 % par rapport à 2021 mais encore 30 % de moins qu'en 2019. Le tout étalé sur une durée de neuf mois, puisque la levée des mesures sanitaires restrictives n'est survenue qu'au printemps 2022. Ce qui permet à l'Office du tourisme de retenir la dynamique, soulignant que la baisse de fréquentation n'est plus que de -16 % au quatrième semestre 2022.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Évolution de la fréquentation de l'Office de tourisme de Bordeaux Métropole (crédits : OTCBM)
Les hébergements de la métropole (hôtels, résidences hôtelières, campings, auberges de jeunesse, Airbnb...) ont accueilli 6,4 millions de nuitées, en hausse de +1,5 % par rapport à 2019. Mais le taux d'occupation est orienté à la baisse : 63 % en 2022 contre 72,3 % en 2019. Un coup de frein dû à la multiplication des complexes hôteliers.
Le tourisme d'affaires redémarre
Ce n'est plus un secret pour personne. Bordeaux veut s'inviter à la table des villes de stature européenne. Le tourisme d'affaires est un moyen viable d'ascension pour la ville qui a été désignée capitale européenne du tourisme intelligent en 2022 avec la ville espagnole de Valence. Brigitte Bloch, la présidente de Bordeaux Tourisme, veut voir dans ce tourisme professionnel un moteur : « Si mon séjour d'affaires se passe très bien, je peux revenir avec mes amis, ma famille, ou ma société ». L'an dernier, la capitale girondine a rassemblé près de 2.500 événements professionnels pour des retombées économiques estimées à 105 millions d'euros. À titre de comparaison, 3.300 événements ont été organisés sur les douze mois de 2019, pour 146 millions d'euros de retombées. Les congrès annulés durant la crise sanitaire se sont rattrapés à la hâte en 2022. Le nombre de journées de congrès confirmées est ainsi supérieur de 40 % à celui de 2019. Près d'un tiers de ces congrès sont internationaux.
Bordeaux ne souhaite pas décélérer sur cette dynamique, elle a d'ores et déjà postulé à de nombreux congrès en 2024, 2025, et même 2026. Cette vocation, à regarder vers l'étranger sera renforcée par l'ouverture de la ligne de train Bordeaux-Francfort cet été, et les reprises des liaisons aériennes vers Munich, Copenhague et Eindhoven. En 2023, les impacts du Covid sur le tourisme bordelais pourraient bien définitivement s'estomper à l'approche de la Coupe du monde de Rugby et ses cinq matchs en Gironde, puis de 30 événements accueillant plus de 500 personnes côté business.