"Une opération tout à fait exceptionnelle, la plus vaste opération de transfert patrimonial au profit d'une université française", selon Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Initiée en 2017 puis confirmée en 2018 avant d'être formalisée en 2019, la dévolution du patrimoine foncier et immobilier de l'Etat à l'Université de Bordeaux a franchi une dernière étape jeudi 23 décembre 2021 avec la signature d'une première série d'actes notariés formalisant le transfert de plusieurs propriétés.
Le transfert est massif puisque si l'Université de Bordeaux possède l'un des plus vastes domaines universitaires d'Europe (avec 116 hectares pour le seul campus de Pessac, Talence et Gradignan), elle n'était jusque-là propriétaire que de seulement 3 % de ses 293 bâtiments, 572.000 m2 de bâti et 187 hectares. L'immense majorité du reste étant détenu par l'Etat. Cette première série d'actes notariés vient couronner des années de travail entre les services de l'Université et deux de l'Etat en donnant la pleine propriété à l'Université de Bordeaux des biens suivants :
- Campus de Bordeaux Bastide
- Site du Haut Vigneau (Gradignan)
- Campus Peixotto, campus Roquencourt et site Lamartine (Talence)
- Campus Victoire, campus Carreire, campus Bastide (Bordeaux)
- Site d'Arcachon
"La signature des actes notariés doit se poursuivre jusqu'en 2023 pour le transfert de 19 sites au total, ce qui représente environ 200 bâtiments, soit 500.000m2, d'une valeur de 357 millions d'euros", précise l'Université de Bordeaux.
"Devenir propriétaire de ce foncier est un acte d'autonomie et de responsabilité important. Notre priorité est de faire de cet immobilier un levier, et non plus une charge, et nous projeter dans l'avenir avec une véritable stratégie immobilière, avec le soutien de nos partenaires", salue Manuel Tunon de Lara, le président de l'Université de Bordeaux, qui a désormais les mains libres pour valoriser comme il l'entend ce vaste campus.
Comme il le détaillait dans un entretien à La Tribune en juin 2019, une large part des chantiers à venir devrait être consacrée au logement étudiant (36 %) et au logement social ou en accession (38 %) tandis qu'environ 12 % des surfaces seront fléchées vers l'accueil des entreprises et que le reste sera dédié aux commerces, équipements publics et sportifs et aux résidences d'accueil pour des chercheurs. De quoi accueillir, à moyen terme, pas moins de 10.000 logements et générer environ 400 millions d'euros sur 20 ans alors que les seuls besoins de rénovation du patrimoine existant sont évalués autour de 15 millions d'euros par an.