Réseaux sociaux et réseaux physiques : deux faces d'une même pièce

Par Pierre Cheminade  |   |  684  mots
"Réseaux classiques et réseaux numériques : amis ou ennemis ?" : c'était le thème de la table ronde de la soirée de lancement du Réseauteur, ce lundi 14 janvier. (Crédits : Agence APPA)
"Réseaux classiques et réseaux numériques : amis ou ennemis ?" : c'était le thème de la table ronde de la soirée de lancement du premier Réseauteur de Bordeaux et sa région qui a réuni plus de 250 personnes ce lundi 14 janvier. Ce hors-série édité par La Tribune, en partenariat avec le Crédit agricole d'Aquitaine, présente 200 réseaux professionnels girondins.

Linkedin, Twitter, Facebook, Instagram, Meetup, Snapchat... Les réseaux sociaux numériques, à usage personnel et/ou professionnel, sont toujours plus nombreux. Simples d'utilisation, ils permettent d'accéder facilement à des contacts bien au-delà des cercles habituels et des écosystèmes locaux. Faut-il pour autant oublier les réseaux plus classiques ou, au contraire, appuyer la synergie entre ces deux outils ?

Jack Bouin, le directeur général du Crédit agricole d'Aquitaine, a lancé la soirée (crédits : Agence Appa).

"Les réseaux sociaux n'effacent pas les réseaux physiques mais cassent les frontières pour nouer de nouvelles relations qui doivent ensuite être concrétisées en réel", considère Nicolas Lorenzi, représentant de LinkedIn Local Bordeaux, qui joint les actes à la parole puisque son association organise des rencontres de réseautage en se fondant sur les connexions établies sur Linkedin. "Les réseaux sociaux ne sont pas une finalité mais seulement un moyen pour permettre des rencontres physiques, sinon ça ne sert à rien", confirme Bertrand Bussac, vice-président de French Tech Bordeaux et pilote du Wagon à Bordeaux. "L'exemple le plus concret de cette complémentarité entre le numérique et le réel est probablement le succès de Wanted Community qui a reçu une dotation d'un million de dollars par Facebook pour son activité sur le réseau tout en ouvrant à Bordeaux un café solidaire dédié aux rencontres physiques", illustre Marie Dubois, la présidente de l'Apacom Aquitaine.

Lire aussi : Facebook donne un million de dollars aux Français de Wanted Community

Pas d'inquiétude à avoir donc : "Ces deux types de réseaux, classiques et numériques, vont cohabiter et se nourrir mutuellement pendant encore des dizaines d'années même si l'évolution technologique nous réserve encore beaucoup de surprises", prédit Stanislas d'Anthonay, le président du Club des entrepreneurs. "Dans beaucoup de secteurs différents, on trouve des professionnels passionnés qui veulent partager leur activité sur les réseaux sociaux. Cela fonctionne parfois très bien dans des domaines inattendus comme par exemple une entreprise de location d'engins de chantiers !", témoigne à son tour Marie Dubois.

Les intervenants de la table ronde : Stanislas d'Anthonay, Bertrand Bussac, Marie Dubois, Nicolas Lorenzi et l'animateur Yann Buanec (crédits : Agence Appa)

Les réseaux, sources de business

Les réseaux sociaux sont ainsi très prisés pour créer des contenus innovants, gagner en visibilité et établir une veille efficace. "Dans la technologie, il faut se mettre à jour en permanence, il est donc indispensable de se tenir au courant des dernières évolutions", souligne Bertrand Bussac qui poursuit : "Sur les réseaux sociaux, on apprend aussi beaucoup de choses qui vont se faire avant qu'elles ne se fassent. Cela peut être très utile pour créer du business quand il s'agit de levées de fonds, de recrutements ou de nouveaux projets par exemple."

Du business qui doit ensuite se concrétiser dans le monde réel. "Le Club des entrepreneurs ne fait pas de la distribution de cartes de visites mais le business est présent évidemment. Ne serait-ce que parce que rencontrer des gens multiplie les opportunités de business", fait valoir Stanislas d'Anthonay. Les rencontres physiques restent en effet particulièrement pertinentes en complément des réseaux sociaux : "Le vecteur digital présente un risque d'appauvrissement de la communication, notamment parce qu'il ne prend pas en compte tout l'aspect non verbal de la communication qui est pourtant essentiel", remarque ainsi Marie Dubois.

Et finalement, à l'instar d'internet qui s'est ajouté à la télévision qui s'était elle-même ajoutée à la radio, "les réseaux sociaux ne vont pas supprimer les réseaux traditionnels. C'est une innovation par accumulation et non par remplacement", insiste Nicolas Lorenzi.

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Le hors-série Le Réseauteur, qui présente en détails près de 200 réseaux d'entreprises ou de dirigeants de la Gironde, est disponible ici ou en kiosque dès à présent au prix de 9,50 €.