Bordeaux : coucou, le retournement immobilier est là !

Par Mikaël Lozano  |   |  536  mots
(Crédits : Objectif Aquitaine / Mikaël Lozano)
Cela faisait plusieurs mois qu'un retournement de tendance immobilière était attendu à Bordeaux, avec des progressions de prix divisées par quatre par rapport à l'an passé. Si l'on en croit Orpi, qui évoque "un retour à la raison", la décrue est belle et bien là : le réseau d'agences immobilières évoque un recul général des prix de 7 %.

C'est un chiffre qui fera forcément date. Après des années de flambée, pour la première fois un baromètre immobilier énonce clairement une baisse globale des prix à Bordeaux. Jusqu'à présent, les dernières analyses des acteurs de l'immobilier évoquaient quelques quartiers où les tarifs reculaient, mais pas de baisse à l'échelle de la ville entière. L'étude d'Orpi est donc la première à franchir ce seuil. Le réseau national d'agences immobilières (cinq points de vente à Bordeaux) a observé le marché en se focalisant sur le semestre qui vient de s'écouler et uniquement sur les appartements dans l'ancien. Verdict : "La flambée des prix se calme et le retour à la normale se fait sentir. Le prix moyen au m2 devient plus raisonnable" en s'établissant à 4.085 €, ce qui marque un recul de 7 % sur ce premier semestre 2019 comparativement au 1er semestre 2018.

Dans le même temps, Orpi observe "une importante augmentation des volumes de vente", de l'ordre de 15 %.

"Nous constatons un tassement du marché. Bordeaux a connu un fort engouement, nous observons désormais un retour à la raison. Les délais de vente s'allongent légèrement, il y a un peu plus de flexibilité dans les négociations et nos stocks de biens se reconstituent. Je suis donc confiant pour le second semestre, les perspectives sont bonnes", précise le responsable de l'agence du quartier Nansouty, Cyril Simon, qui relève également que la métropole a "beaucoup construit et continue de construire pour désengorger la forte demande".

Toujours selon Orpi, le réseau situe à 685 € le loyer moyen, sachant qu' "un studio se loue 500 € et un T3 950 €".

L'analyse d'Orpi se base sur un échantillon forcément restreint puisqu'il n'est constitué que des transactions - une centaine d'appartements dans l'ancien - qui ont été conclues par l'entremise du réseau. Néanmoins, il est significatif au sens où il compare des données 2019 à des données 2018 sur un périmètre similaire.

Bordeaux glisse à la 3e place des villes françaises les plus chères

Ce retournement annoncé semble être corroboré par le baromètre semestriel de Seloger.com paru il y a quelques jours. Plus étoffé car incluant de nombreux partenaires tant dans le neuf que dans l'ancien, ce document indique que Bordeaux, qui a trusté la 2e place du podium des villes les plus chères de France ces derniers mois, l'a rendue à Lyon (4.794 €/m2) dans le baromètre semestriel de Seloger.com paru il y a quelques jours. Le site internet évoque quant à lui un prix moyen de 4.593 €/m2, neuf et ancien, appartements et maisons, confondus à Bordeaux au 1er semestre. A titre de comparaison, sur l'ensemble de l'année 2018, il était en janvier dernier, selon la même source, de 4.736 €/m2. Bordeaux glisse donc sur la 3e marche du classement des villes de plus de 100.000 habitants (excepté Boulogne-Billancourt et Montreuil écartés pour ne pas fausser le classement en sur-représentant l'Île-de-France dans le top 10). La tendance sera-t-elle confirmée par d'autres sources et sera-telle durable ? Dans tous les cas elle ne promet pas pour autant un effondrement du marché, les stocks de biens s'étant regonflés et la demande restant présente.