Métro à Bordeaux : ce que prévoit la mission confiée à l'ingénieur des travaux publics

Par Pierre Cheminade  |   |  518  mots
Contrairement à Bordeaux, l'agglomération toulousaine a opté dans les années 1990 pour le métro plutôt que pour le tramway. Son réseau compte aujourd'hui deux lignes pour 28,2 km et 38 stations. (Crédits : Bryan Faham)
La mission visant à expertiser la faisabilité d'un métro dans l'agglomération bordelaise n'a pas été confiée à un jeune stagiaire mais bel et bien à un ingénieur des travaux publics affichant dix années de carrière au compteur. Les conclusions seront remises à Bordeaux Métropole en septembre.

Le conseil de Bordeaux Métropole en a officiellement voté le principe et les contours vendredi 26 avril. Une mission de quatre mois est confiée à un ingénieur en chef, diplômé en 2009 de l'Ecole nationale des travaux publics de l'Etat (ENTPE) de Lyon, pour expertiser la faisabilité d'une ou plusieurs lignes de métro dans l'agglomération bordelaise. Loin d'un profil de stagiaire, La Tribune est en mesure d'affirmer que cet ingénieur de 33 ans, spécialisé dans l'aménagement et les politiques urbaines, et diplômé de l'IEP de Lyon, dispose de dix ans d'expériences professionnelles dans les domaines de la planification territoriale, du logement et du ferroviaire notamment en Ile-de-France et en Nouvelle-Aquitaine.

Egalement ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts, il effectue actuellement, en formation continue, un mastère spécialisé dans les politiques publiques en matière de développement durable à l'Ecole nationale des ponts et chaussées / AgroParisTech. C'est dans ce cadre qu'il est détaché depuis début mars, à son initiative, en tant que "stagiaire" auprès de Bordeaux Métropole pour mener cette mission spécifique de quatre mois sur un potentiel métro bordelais.

Définir un réseau et ses caractéristiques

Sa lettre de mission est dense :

  • dresser le bilan des études et travaux menés dans les années 1980 et 1990 (tracés envisagés, difficultés techniques et géotechniques, coût du réseau envisagé),
  • dresser le bilan des évolutions techniques et des possibilités actuelles permettant de surmonter les difficultés identifiées à l'époque,
  • établir plusieurs indicateurs clés à partir des réseaux existants tels que le coût-moyen d'un kilomètre de métro, les risques liés au chantier et les retours d'expériences en termes d'exploitation à moyen et long terme,
  • définir un réseau-cible et étudier ses caractéristiques (coûts des travaux, bilan socio-économique des lignes envisagées, calendrier de réalisation, interconnexions avec le réseau tramway, bus et BHNS).

La Métropole versera 4.000 € à l'Ecole nationale des ponts et chaussées pour la mise à disposition de l'ingénieur, lequel se verra octroyer une enveloppe de fonctionnement de 2.000 € pour la prise en charge des frais liés à l'étude. "La question n'est pas encore de savoir s'il faut réaliser une ligne de métro traversante ou en rocade. L'enjeu de cette mission c'est d'abord de répondre à la question de la faisabilité globale d'un métro, en termes de coûts, de contraintes et de progrès techniques", assure Patrick Bobet, le président de Bordeaux Métropole.

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La collectivité envisage ainsi ce travail comme une "première étape" qui en appellera nécessairement d'autres en cas de conclusions positives. A noter que la délibération de la Métropole ne mentionne pas l'interconnexion avec le réseau TER alors que le projet de "métropolitrain", avec cadencement, interconnexions et réouverture de gares TER, semble faire consensus chez les élus locaux.