Le Landais Inertam (groupe Europlasma) mis hors jeu par la Marine

Par Jean-Philippe Dejean  |   |  369  mots
On aperçoit le four de vitrification d'Inertam au centre de la photo, à l'extérieur, au bout d'un énorme conduit.
Malgré sa technologie de vitrification de l’amiante unique au monde, le groupe Europlasma, à Morcenx (40), ne devrait pas bénéficier du désamiantage des bateaux de la Marine nationale.

Le démantèlement dans le port de Bordeaux de l'ex-porte-hélicoptères Jeanne d'Arc, devenu Q860, de son numéro de coque, et celui à venir de l'ex-croiseur Colbert (Q683) aurait pu être une bonne affaire pour Inertam, la filiale du groupe Europlasma, à Morcenx, spécialisée dans la vitrification de l'amiante, qui neutralise définitivement ce matériau dangereux.

Selon leurs "passeports verts" (inventaire des constituants des vaisseaux), chacun de ces anciens bâtiments contiendrait de l'ordre de 9 tonnes d'amiante. Un tonnage estimé qui pourrait être revu à la hausse en cours de démantèlement. La vitrification de l'amiante étant beaucoup plus coûteuse que l'enfouissement, le groupe Veolia Propreté, qui a décroché le contrat, utilisera cette technique qui malgré les précautions prises n'enlève rien à la dangerosité intrinsèque du matériau. Avec à la clé un effet juridique notable : alors que la vitrification dégage le producteur de matériaux amiantés de toute responsabilité, l'enfouissement la maintient. En cas de dommages causés à l'Homme ou à l'environnement après enfouissement de l'amiante, son producteur, en l'occurrence l'Etat, sera ainsi tenu pour responsable. Les opérations de démantèlement devraient durer près d'un an.

Résistance du titre à 1 €

L'hypothèse du désamiantage a été évoquée lors du point presse annonçant l'arrivée de Q680 et Bernard Harambillet, DG de Veolia France, n'aurait pas complètement fermé la porte à cette option. Dans le même temps, Europlasma poursuit son augmentation de capital, qui doit lui permettre de lever 27,8 M€. Le titre dont la valeur optimale devrait être de 1,20 € à la clôture de l'augmentation de capital (le 23 octobre), selon Axel Champeil, directeur général de Champeil Asset Management (CAM), à Bordeaux, avec un profil baissier compris entre 0,80 € et 1 €, compte tenu de la forte dilution de capital à atteindre, continue à résister autour de 1 €.

Les niveaux d'échanges sont restés assez raisonnables pour une valeur aussi spéculative (entre 940.482 titres le 17 octobre et 732.233 hier). Ce mardi, l'action Europlasma cotait à 0,99 € en fin de matinée, avec 196.700 titres échangés. Le résultat de l'augmentation de capital, qui revêt un aspect déterminant pour l'avenir du groupe, ne sera pas connu avant début novembre.