Ford Aquitaine Industries : l’intersyndicale appelle à manifester ce samedi 24 novembre

Par Jean-Philippe Déjean  |   |  428  mots
L'intersyndicale de FAI a le sentiment d'être trahie par le gouvernement. (Crédits : J. Philippe Déjean)
Alors que Punch devait remettre à Ford ce vendredi 23 novembre la nouvelle copie de son plan de reprise de l’usine Ford Aquitaine Industries (FAI), les syndicats appellent à manifester demain samedi pour protester contre les conditions socialement inacceptables qui risquent d’être imposées aux salariés.

Cette semaine de négociations marathon enclenchée par l'ultimatum que le groupe Ford Motor Company (FMC) a adressé au seul éventuel repreneur connu de l'usine, le groupe belge Punch, semble très mal tourner. L'intersyndicale FO, CFE-CGC, CGT appelle à une manifestation ce samedi 24 novembre avec un rassemblement fixé à 10 h devant l'usine, avant de faire route vers la mairie de Blanquefort en compagnie des élus. Une assemblée générale s'est tenue à Ford Aquitaine Industries hier jeudi 22 novembre et les multiples discussions éclatées qui se sont multipliées depuis ce lundi, entre Punch, FMC, les services de l'Etat et les syndicats n'ont pour le moment abouti à rien.

"Ford reste clairement hostile à laisser son usine au candidat repreneur et n'hésite pas à saboter la possibilité de sauver l'usine et environ 400 emplois. Les conditions de la discussion sont lamentables. Nous sortons de 10 heures de réunions ce jour et 5 heures ce lundi à la préfecture avec Punch et des représentants du ministère de l'Economie. Et plus ça va, plus les termes de la discussion se durcissent et se dégradent. Ils veulent nous avoir à l'usure. Nous résistons" résumait hier jeudi la CGT.

"Une urgence absolue pour agir"

La vision de l'intersyndicale est que les salariés sont pris en tenaille entre l'Etat, qui devait les défendre mais baisse désormais les bras face à Ford, suivant les préconisations du groupe américain, et de l'autre côté Punch et Ford qui font peser la réussite des négociations sur l'acceptation par le personnel d'un gel des salaires pendant quatre ans et la réduction de leur nombre de RTT. Des conditions jugées inacceptables par la CGT.

"Nous sommes opposés à ce genre de reprise. C'est une entourloupe, un scandale. Mais nous ne lâchons pas, nous menons la bataille pour tenter d'imposer une reprise à la fois fiable et respectueuse des conditions sociales... Il y a une urgence absolue pour agir, pour nous faire entendre et nous faire respecter. Nous préparons la manifestation du samedi 24 novembre..." mobilise le syndicat.

Manifestation lors d'un comité de pilotage de Ford Aquitaine Industries à Bordeaux (crédit Jean-Philippe Déjean)

Le mot d'ordre pour ce samedi est d'empêcher Ford de quitter Blanquefort "sans avoir de comptes à rendre" alors que le constructeur automobile américain a les moyens financiers de faire un effort pour assurer la réussite de la reprise de l'usine juge l'intersyndicale. Ford donnera sa réponse à l'offre améliorée de reprise de l'usine présentée par Punch le mercredi 28 novembre.