Bordeaux Métropole : "les Ford" appellent le ministre Bruno Le Maire à la rescousse

Ford veut en finir avec l’offre du groupe belge Punch, seul candidat à la reprise de l'usine Ford Aquitaine Industries, à Blanquefort (Gironde), à qui il vient de lancer un ultimatum qui s’achève le 23 novembre. Les salariés de Ford Aquitaine Industries en appellent au ministre de l'Economie pour qu'il empêche la fermeture de l'usine.
Bruno Le Maire, ici en train de serrer la main de Philippe Poutou, est déjà venu plusieurs fois à Bordeaux pour ce dossier industriel.
Bruno Le Maire, ici en train de serrer la main de Philippe Poutou, est déjà venu plusieurs fois à Bordeaux pour ce dossier industriel. (Crédits : Agence Appa)

Le groupe Ford Motor Company, qui faisait jusqu'ici mine de s'intéresser à une éventuelle reprise de l'usine Ford Aquitaine Industries (FAI), à Blanquefort (Bordeaux Métropole), qui emploie 872 salariés et fabrique des boîtes de vitesses automatiques, vient brutalement de changer de ton et d'abattre ses cartes. Ford vient ainsi de lancer un ultimatum au groupe Punch, seul repreneur en lice pour FAI.

C'est Gerd Inden, nommé à la direction générale de l'usine giroindine en 2016, à l'époque où Ford annonçait encore de nouveaux investissements à Blanquefort d'ici 2019, qui a donné le détail aux responsables syndicaux de cette véritable mise en demeure adressée au groupe belge Punch, qui a déjà repris l'usine General Motors de Strasbourg. Le constructeur automobile américain, qui estime depuis qu'elle est connue que l'offre de reprise présentée par Punch est insuffisante, donne jusqu'au 23 novembre prochain au groupe belge pour présenter un business plan consolidé, promettant de faire connaître sa réponse au plus tard le 28 novembre.

"Ford a annoncé cette date juste après que Punch ait demandé jusqu'au 7 décembre pour présenter un plan de reprise amélioré, avec un business plan renforcé ! Ceci après que le cabinet Géris, mandaté par le groupe, ait annoncé qu'il n'avait pas trouvé de repreneur pour FAI... C'est une farce. Nous avons demandé par mail ce mercredi matin au préfet de la Gironde, Didier Lallement, d'agir et de mobiliser le ministère de l'Economie. Un dossier que le ministre Bruno Le Maire connaît bien puisqu'il est venu ici plusieurs fois" déroule Vincent Alauze, délégué CGT à FAI.

Grâce aux plans de la 8F-MID Punch pourrait trouver une solution

Les syndicats, qui étaient réunis ce mercredi matin en intersyndicale, demandent à ce que Ford revoit ses délais et sont en contact avec la mairie de Blanquefort pour préparer une action mettant en avant l'énorme impact d'une éventuelle fermeture de l'usine pour le tissu économique et social local. Les discussions organisées dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) lancé par Ford entre salariés et direction s'achèveront le 18 décembre prochain. Après quoi le PSE sera validé, tout comme le scénario de la fermeture en septembre 2019.

Les syndicats attendent du gouvernement "qu'il tape du poing sur la table" pour bloquer cette tentative de coup de force de Ford, en revenant sur cette date du 23 novembre. Parce que Punch finalise une nouvelle offre.

"Punch vient juste d'obtenir les plans de la boîte de vitesses 8F-MID, qui a été codéveloppée par Ford et General Motors. Avec ces plans ils peuvent fabriquer cette boîte de vitesses et donc trouver un client pour les acheter, pourquoi pas General Motors ?" spécule Vincent Alauze.

Alors que les relations des présidents Macron et Trump viennent subitement de se tendre et que le président américain s'est gaussé du taux élevé du chômage en France, il n'est pas sûr que Ford soit décidé à faire des efforts pour sauver son usine girondine.

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