Thalys va ouvrir des trains Bordeaux - Bruxelles en 2019

Par Mikaël Lozano  |   |  570  mots
La compagnie Thalys est filiale à 60 % de la SNCF
La compagnie ferroviaire franco-belge Thalys a annoncé ce matin qu'elle étendrait son réseau l'an prochain. Elle proposera notamment, à partir du mois de juin 2019, un aller-retour direct hebdomadaire en 4 heures entre Bordeaux et Bruxelles.

Contrainte par l'Union européenne, la France devra ouvrir son réseau ferroviaire à la concurrence à court terme : à compter de 2021 pour le TGV et dès décembre 2019 pour le réseau régional TER. La ligne à grande vitesse construite entre Bordeaux et Tours n'échappe pas à cette règle. Dès 2021, on pourrait donc voir y circuler, en plus des TGV de la SNCF, des trains d'autres opérateurs ferroviaires. Et même avant dans le cas de liaisons internationales. Lisea, société concessionnaire de la LGV Bordeaux - Tours, a déjà commencé à anticiper le sujet.

"Plusieurs acteurs étrangers se sont déjà manifestés. Nous avons avec eux des discussions très informelles mais ces marques d'intérêt sont fortes", confirmait Hervé Le Caignec, président de Lisea, à La Tribune il y a quelques jours. "Deux dossiers sont plus particulièrement avancés : Bordeaux - Bruxelles et Bordeaux - Londres."

Le premier de ces dossiers vient d'aboutir avec la décision, communiquée ce mardi matin, de Thalys d'étoffer son réseau. Ce dernier sera étendu à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, à Marne-la-Vallée et à Bordeaux, donc. La compagnie ferroviaire proposera à compter de juin 2019 un aller-retour hebdomadaire en 4 heures entre la capitale girondine et Bruxelles. Un prolongement ultérieur vers Francfort ou Amsterdam n'est pas à exclure totalement mais au-delà de 4 heures, le temps de trajet devient de moins en moins compétitif face à l'avion.

Quatre partenaires pour un groupe de travail

Pour Londres en revanche, qui serait placée à 5 heures de train de Bordeaux en évitant Paris, la mise en œuvre semble un peu plus complexe.

"Dans le sens Londres - Bordeaux, il n'y a pas de souci et tout est en place à Londres, précise Hervé Le Caignec. Côté Bordeaux en revanche, il manque des infrastructures pour isoler les trains quand ils ont été contrôlés, se posent les questions du contrôle des bagages, des vérifications d'identité... Nous avons fondé un groupe de travail associant Lisea, Eurotunnel, SNCF Réseau et High Speed 1 côté londonien, nous nous réunissons une fois par mois pour avancer sur le sujet."

L'opérateur ferroviaire franco-britannique Eurostar a déjà fait part de son intérêt et pousse pour que le dossier aboutisse. "Entre Bordeaux et Londres, il y a sans doute un marché qui existe et qu'il faut révéler, ajoute Hervé Le Caignec. Beaucoup de moyennes villes de Nouvelle-Aquitaine sont déjà desservies par l'avion."

Des rabais consentis pour la compagnie

Si un opérateur ferroviaire se lance dans une nouvelle ligne, et c'est le cas avec Thalys, il bénéficiera pendant un certain temps d'une « ristourne » sur les péages qu'il devra acquitter à Lisea.

"La tarification est la même pour tous les opérateurs, précise Hervé Le Caignec. Mais nous avons le droit de faire des tarifs promotionnels pendant une durée limitée et c'est d'ailleurs la même chose pour nos partenaires. Nous sommes en train de regarder avec eux sur la ligne Londres - Bordeaux quel serait le rabais et pendant combien de temps, pour permettre à une entreprise de tester une desserte. C'est une aide au démarrage qui ne peut se faire que pour une liaison nouvelle."

Idem pour Bordeaux - Bruxelles : tant Lisea que SNCF Réseau pourront consentir à un geste.

Thalys est une filiale à 60 % de la SNCF et à 40 % de la SNCB (Belgique).