La LGV Bordeaux - Tours attise les appétits européens

Des discussions ont débuté entre Lisea, société concessionnaire de la nouvelle ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux, et plusieurs compagnies européennes de chemin de fer. Ces derniers souhaiteraient utiliser ce tronçon Sud-Europe Atlantique (SEA), alors que la SNCF enregistre de très bons résultats sur cet axe depuis sa mise en service.
La SNCF est actuellement la seule à faire circuler ses trains de voyageurs sur la ligne SEA Tours - Bordeaux

En début de semaine, la SNCF annonçait que le trafic entre Bordeaux et l'Ile-de-France avait bondi de + 70 % en six mois, grâce à l'ouverture de la ligne à grande vitesse en juillet 2016 mettant la capitale française à 2h04 de la préfecture girondine. Une performance rendue possible par la mise en fonction du tronçon à grande vitesse entre Bordeaux et Tours, dont la société concessionnaire est Lisea, détenue par Vinci, la Caisse des dépôts et les fonds d'investissement Meridiam et Ardian.

Lisea présentera demain jeudi à Bordeaux ses derniers résultats (1). Mais lors d'un point presse tenu aujourd'hui devant la presse parisienne, l'entreprise a annoncé qu'elle était entrée en discussion avec des compagnies européennes de chemin de fer pour l'utilisation de son tronçon, Sud Europe Atlantique (SEA).

"On est en discussion avec des opérateurs ferroviaires européens pour regarder leur appétit de faire des liaisons sur SEA", a déclaré Hervé Le Caignec. "On va vous en parler dans quelques mois", a ajouté Christophe Vanhove, directeur général de la société.

Vers les capitales européennes ?

Depuis que la nouvelle ligne a placé Bordeaux à 2h04 seulement de Paris, un temps de trajet compétitif par rapport à l'avion, la presse spécialisée s'interroge sur la possibilité de prolonger les offres de liaisons directes jusqu'aux principales capitales européennes. Bordeaux pourrait ainsi être reliée à Londres, Bruxelles, Francfort ou Milan en moins de cinq heures.

Six mois seulement après son ouverture, SEA est devenue la troisième ligne de chemin de fer la plus fréquentée de France, une performance qui plaide pour une augmentation du nombre de 18,5 allers-retours directs entre Bordeaux et l'Ile-de-France convenus pour cinq ans avec la SNCF à l'issue d'âpres négociations. Le concessionnaire et ses banques demandaient en 2016 au moins 19 allers-retours pour assurer l'équilibre économique de la concession, qui prévoit que Lisea soit rémunéré par une redevance liée au trafic des trains. La SNCF, qui cherche à optimiser le remplissage de ses rames et le péage acquitté, proposait de son côté à l'origine 13 allers-retours seulement. "Si la fréquentation poursuit sur la croissance dynamique excellente d'aujourd'hui, je pense que l'entreprise ferroviaire réagira comme une bonne entreprise ferroviaire, elle rajoutera des trains", a déclaré Christophe Vanhove. "Est-ce que nous y sommes favorables ? Bien évidemment."

Lire aussi : Bordeaux-Paris : ce que la LGV va changer


Le modèle économique de Lisea repose sur les péages versés. Modèle inédit puisque c'est la première fois en France qu'une concession confiée à un acteur privé a été mise en place pour ce type d'infrastructure. Lisea a été désignée en 2011 concessionnaire pour 50 ans, a assuré la conception, la construction et s'occupe de l'exploitation et de la maintenance de la ligne. Le projet, dans son ensemble, a coûté 9 milliards d'euros.

(1) Au Club de la presse de Bordeaux, ce jeudi matin 25 janvier, Hervé Le Caignec, président de Lisea, a notamment précisé que le taux de régularité sur la ligne à grande vitesse Bordeaux-Paris était de 94 % (moins de cinq minutes de retard) et que 80 trains circulent en moyenne sur cet axe chaque jour. La concurrence internationale sur l'infrastructure ferroviaire française ne sera pas ouverte avant 2020 mais Hervé Le Caignec a confirmé que des discussions étaient en cours avec la SNCF et les gérants d'infrastructures internationales qui s'occupent déjà de ce type de LGV (Paris-Londres, etc.) pour voir s'il est possible de les étendre à Bordeaux sans attendre 2020. On devrait en savoir plus à l'été 2018. Lisea emploie 35 salariés à son siège social, à Bordeaux, et un peu moins de 170 avec les société Cosea et Mesea.

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