Hipok veut devenir l'Instagram de la médecine

Par Mikaël Lozano  |   |  420  mots
En septembre, une application mobile pour iOS, Androïd et Windows Phone verra le jour
La startup bordelaise Hipok lance un réseau social de partages d'images médicales. Destinée à favoriser les échanges entre praticiens et l'apprentissage, la plateforme s'adresse aux professionnels et sera déclinée en septembre en application mobile. Ses deux fondateurs cherchent des fonds et envisagent déjà une ouverture du site au grand public.

Un nom qui claque, qui rappelle Hippocrate et son fameux serment. Edité par la SAS Medlinkz, Hipok a été créé l'an passé par Xavier Chetif, venu du marketing TIC, et Elien Meynard, issu du domaine hospitalier (au sein de Groupe Bordeaux Nord Aquitaine, GBNA).

"Il s'agit d'un réseau social destiné aux professionnels de santé, explique Xavier Chetif. Il permet le partage d'images médicales (photos, IRM, vidéos...), afin d'obtenir un 2e avis auprès de la communauté par exemple. Praticiens hospitaliers, médecins libéraux, étudiants en médecine... peuvent ainsi échanger plus facilement sur leurs cas cliniques et fiabiliser leur diagnostic, ou constituer leur propre banque de données."

L'outil peut effectivement aider les médecins de campagne à rompre leur isolement, les praticiens en mission humanitaire à bénéficier rapidement de l'avis d'un spécialiste...

Gratuit et déontologique

Seuls près de 150 utilisateurs ont pour l'instant accès à Hipok, encore en phase de test. Le prochain objectif sera de faire grossir la base d'utilisateurs de cet "Instagram médical", selon la formule de Xavier Chetif, du nom du célèbre réseau de partage de photos. En septembre, une application mobile pour iOS, Androïd et Windows Phone verra le jour.

"Il n'y aura pas de publicité et pas d'affiliation payante, précise le dirigeant. Nous tenons à maintenir une stricte déontologie. En revanche, nous lancerons un peu plus tard une application jumelle, payante cette fois, s'adressant au grand public et permettant à tous de se constituer son propre carnet de santé numérique."

Xavier Chetif, cofondateur de Hipok (crédit photo : D.R)

S'agissant du domaine médical, la question des données est évidemment au centre du jeu.

"Nous utilisons un système d'anonymisation et de cryptage, poursuit Xavier Chetif. Nous ne stockons aucune donnée. Nous mettons à la disposition des praticiens un outil permettant de flouter les images, d'apposer un carré noir... afin de garantir l'anonymat du patient."

Ce dernier n'a donc pas à donner son consentement, sa protection dépendant du respect par le praticien des règles élémentaires de déontologie. "Tout ceci est conforme aux recommandations du livre blanc du Conseil national de l'Ordre des médecins", ajoute Xavier Chetif. Hipok, sélectionnée par le Crédit agricole d'Aquitaine, vient d'intégrer pour une durée d'un an le Village by CA, pépinière de startups parisienne, tout en conservant ses bureaux à Bordeaux. Ses deux fondateurs cherchent maintenant à mobiliser 300.000 € auprès d'investisseurs et d'institutionnels afin d'accélérer.