Stade de Bordeaux : la mairie dit non à la renégociation du contrat avec le gestionnaire

Par Hélène Lerivrain  |   |  523  mots
Le stade Matmut Atlantique de Bordeaux a été inauguré en mai 2015.
Alors que le stade Matmut Atlantique de Bordeaux a accusé un déficit de deux millions d'euros pour sa deuxième année d'exercice, son gestionnaire SBA a demandé une renégociation du partenariat public-privé avec la mairie de Bordeaux. Cette dernière lui adresse une fin de non-recevoir.

La mairie de Bordeaux ne renégociera pas le contrat la liant à la Société Bordeaux Atlantique, composée de Vinci Concessions et Fayat SAS, qui exploite le nouveau stade. C'est la réponse qui vient d'être apportée par Nicolas Florian, adjoint au maire en charge des finances, des ressources humaines et de l'administration générale, suite à une interview dans Sud Ouest de Bernard Hagelsteen, le président de SBA qui souhaite revoir le contrat signé avec Alain Juppé. En cause : un déficit de deux millions d'euros pour la deuxième année d'exercice.

"L'équilibre économique doit s'apprécier sur la durée"

 "Le contrat signé en 2011 pour 30 ans a été signé en toute connaissance de cause" réagit Nicolas Florian. Le modèle économique est celui qui a été établi par l'exploitant. Je rappelle que nous sommes attachés à l'autonomie de la volonté et au respect de la parole donnée. Cela étant dit, on peut comprendre qu'il y ait un déficit à l'occasion du lancement d'une exploitation. Nous sommes là davantage face à des difficultés conjoncturelles que structurelles. L'équilibre doit s'apprécier sur la durée" détaille Nicolas Florian qui se dit par ailleurs "content de ce stade qui participe à l'économie et au rayonnement de la ville."

"Ils subissent probablement le naming" précise-t-il par ailleurs. Pour rappel, le groupe Matmut a signé un contrat de naming du stade, rebaptisé pour l'occasion Matmut Atlantique, pour une durée de 10 ans avec SBA. Le prix attendu serait beaucoup plus bas qu'espéré.

Dans un communiqué, Matthieu Rouveyre, élu d'opposition à la mairie de Bordeaux (PS), est loin d'être aussi optimiste. "La menace que pourrait brandir Vinci et Fayat est tout simplement de laisser mourir la société de projet qui elle seule est le contractant de la ville. De cette manière, les deux sociétés fondatrices de SBA arrêteraient de perdre de l'argent. (...) Dans notre affaire, si SBA disparaît, elle ne peut plus exploiter le stade et ne peut plus reverser les recettes nettes garanties à la ville."

Pour sa part, Nicolas Florian a bien du mal à croire que deux grands noms, Vinci Concessions et Fayat SAS, s'avouent vaincus aussi vite. "Cela m'étonnerait que ces deux sociétés n'arrivent pas à gérer ce type de projet. La seule solution serait de déposer le bilan et de se désengager mais nous n'en sommes vraiment pas là."

Lire aussi : Le nouveau stade de Bordeaux baptisé "Matmut Atlantique"

Autre sujet de conflit : la procédure sur le litige avec la mairie concernant l'Euro 2016 est toujours en cours au tribunal administratif. SBA estime ne pas avoir été dédommagé à la hauteur des dépenses consenties par la Société Bordeaux Atlantique lors de la compétition. La justice doit trancher.

D'un coût total estimé à 183 millions d'euros (hors taxes), le stade de Bordeaux a été financé par un partenariat public-privé signé en octobre 2011 entre les groupes de BTP Vinci et Fayat, et l'État, la mairie, les collectivités (à l'exception du département de la Gironde) et les Girondins de Bordeaux.