Le comité de suivi consacré à Ford Aquitaine Industries (FAI), à Blanquefort, spécialisé dans la fabrication de boîtes de vitesses automatiques, qui se tenait ce lundi 20 mars au siège de la préfecture de la Gironde, quartier Mériadeck, a été l'occasion d'un appel à la grève lancé par l'intersyndicale ouvrière de l'usine : CFTC, CGT et FO. Pendant que les représentants de Ford Europe, des syndicats de FAI, les élus qui suivent le dossier et les services de l'Etat étaient en comité pour étudier le futur de Ford Aquitaine Industries, des militants syndicaux se sont retrouvés à l'entrée de la rue du Corps franc Pommiès, où se trouve la préfecture, qui était fermée aux deux extrémités par des cordons de gardes mobiles.
Fait notable des militants du syndicat CGT de Getrag Ford Transmission (GFT) étaient présents. Cette usine distante de quelques centaines de mètres de FAI forme avec cette dernière une sorte de binôme industriel, qui semble désormais remis en question. Les syndicalistes estiment que depuis le rachat de l'équipementier allemand Getrag (leur maison mère) par le groupe canadien Magna, en janvier 2016, les conditions de travail à GFT ne se sont pas vraiment améliorées.
175 embauches en deux ans
"Elles ont commencé à se dégrader avant l'arrivée de Magna et ça ne s'est pas amélioré. Il faut quand même reconnaître que GFT a embauché à peu près 175 salariés en deux ans et que les départs à la retraite ont été compensés. GFT compte aujourd'hui 740 salariés à durée indéterminée et 150 intérimaires. Si l'on rajoute les apprentis on arrive à un effectif total de l'ordre de 900 à 1.000 salariés", calcule ce délégué CGT de Getrag Ford Transmissions.
Alors que les salariés de FAI sont dans l'attente d'un nouveau projet industriel, GFT s'est vu confier la fabrication d'une nouvelle boîte de vitesses, la MX65, programme qui devrait démarrer d'ici le mois de mai. Les contacts entre les syndicats des deux entreprises, très intenses à la fin des années 2000, quand Ford avait revendu FAI à fonds de retournement allemand (HZ Holdings), se sont distendus. Ce qui embarrasse les syndicalistes de FAI, qui ne peuvent que constater la situation. "C'est vrai on ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup d'échanges" sourit cet autre délégué CGT de GFT.
Quant aux représentants du nouveau propriétaire canadien ils estiment ne pas les voir souvent.
"Il y a eu une visioconférence au début. Depuis plus grand chose. De toute façon, quand on rencontre un représentant de la direction c'est toujours quelqu'un du staff de Getrag, qu'on connait depuis longtemps. Mais vous devez faire attention car même au sein du groupe Getrag nous sommes particuliers puisque GFT est une coentreprise commune à Ford et Getrag !", souligne le militant.
Ces ouvriers de GFT ont décidé de soutenir ceux de FAI, qui réclament de nouveaux investissements. Si ce n'est pas une première, c'est assez rare pour être relevé.