La CCI pousse un coup de gueule contre la desserte de l'aéroport de Bordeaux

Par Mikaël Lozano  |   |  440  mots
L'aéroport de Bordeaux enregistre une croissance du trafic quasi-constante, mois après mois
Le président de la CCI de Bordeaux Gironde, de passage à la conférence de presse d'Hop ! Air France, a profité de sa prise de parole pour remettre en question les investissements programmés par Bordeaux Métropole en faveur de la desserte de l'aéroport. Pour l'élu consulaire, l'accès routier est trop oublié.

Tout droit sorti d'une réunion à la Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux Gironde, son président Patrick Seguin est arrivée au beau milieu de la conférence de presse bilan d'Hop ! Air France. Mais l'intervention de l'élu consulaire à la fin de ce rendez-vous n'est pas passée inaperçue. Avec le franc-parler dont il est coutumier, Patrick Seguin s'est fendu d'une charge dirigée contre Bordeaux Métropole et ses élus. La CCI girondine est actionnaire de la SA Aéroport de Bordeaux Mérignac à hauteur de 25 %. Relevant que la zone aéroportuaire se développe avec notamment l'opération d'intérêt métropolitain (OIM) sur Aéroparc, Patrick Seguin fait néanmoins le constat suivant :

"Le problème, c'est la thrombose du trafic routier matin et soir. Nous sommes en désaccord sur les investissements qui se font dans ce secteur. Nous sommes bien sûrs ravis que le tramway desserve l'aéroport, même si on parle maintenant de 2021 plutôt que de 2019. Mais tout le monde ne viendra pas en tramway à l'aéroport, ni via les pistes cyclables qui sont envisagées dans le programme."

Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux Gironde (crédit Agence Appa)

Des voyageurs à vélo ?

Charentais d'origine, Patrick Seguin cite en exemple des amis qui préfèrent désormais se tourner vers l'aéroport de Nantes plutôt que de risquer d'affronter la rocade bordelaise pour accéder à l'infrastructure de Mérignac. Et s'il se dit parfaitement conscient que "parler voitures n'est pas politiquement correct", il enfonce le clou :

"Jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas vu beaucoup de voyageurs venant prendre l'avion mettre leur grosse valise sur le porte-bagage de leur vélo. 82 % des passagers y viennent en voiture. Demain, que les véhicules soient électriques ou sur coussins d'air, ils resteront principalement terrestres, à 78 % selon nos calculs. L'aéroport de Bordeaux est le seul desservi par un fichu carrefour à l'entrée, il nous faut un flux direct de circulation."

Et d'appeler la métropole et ses élus à investir également dans le réseau routier.

De son côté Pascal Personne, président du directoire de la SA Aéroport de Bordeaux Mérignac, a complété en mettant en valeur la capacité des parkings de proximité de l'aéroport, "avec 4.400 places soit presque trois fois celle de la gare Saint-Jean", et précisé deux opérations à venir : le parking P2 va être entièrement rénové et équipé d'un système de détection des places libres, d'auvents surmontés de panneaux photovoltaïques... et le P4 sera agrandi avec 700 places supplémentaires.