Société générale crée un centre d'affaires à Bordeaux

Par Mikaël Lozano  |   |  695  mots
(Crédits : Société générale)
La banque Société générale choisit de spécialiser son dispositif commercial en direction des entreprises avec la création à Bordeaux d'un centre d'affaires régional d'une cinquantaine de personnes. Il couvrira la Gironde et le Lot-et-Garonne et sera dirigé par Christian Larribe.

"Apporter des prestations de conseil stratégique et des solutions globales personnalisées en mobilisant autant que de besoin toutes les expertises de la banque" : la mission du nouveau centre d'affaires régional créé par Société générale à Bordeaux est résumée ainsi par l'acteur bancaire. Très concrètement, ce nouveau dispositif bâti par Société générale prend la forme d'une équipe d'une cinquantaine de conseillers experts dédiés à une clientèle entreprises, grandes associations et collectivités locales.

"Nous sommes dans le cadre d'une évolution de notre réseau, explique Jean-Yves Dupuy, délégué général de Société Générale pour le Grand Sud Ouest (qui couvre la Nouvelle-Aquitaine et l'ex-Midi-Pyrénées). Face aux nouveaux entrants sur le marché bancaire, nous avons besoin de nous démarquer. Ces acteurs proposent essentiellement des scores et des arbres de décision, quant à nous, nous misons sur l'humain en apportant de l'expertise lors des moments-clés."

Jean-Yves Dupuy, délégué général de Société Générale pour le Grand Sud Ouest (crédit photo Société générale)

Ce nouveau centre d'affaires s'adresse à une typologie large d'entreprises allant de la startup à l'ETI en passant par les grandes associations et les collectivités territoriales. Il est le fruit de l'union de deux pôles à Bordeaux et Agen amenés à travailler dans la même direction. Ses locaux sont situés dans le quartier de Belcier Euratlantique, à proximité immédiate de la gare Saint-Jean. "Nous n'avons pas commis l'erreur de regrouper les 50 experts à Bordeaux, poursuit Jean-Yves Dupuy. Nous en avons conservé à Libourne et à Agen également, pour être au plus près des territoires."

Ce centre d'affaires sera dirigé par Christian Larribe. Agé de 47 ans, diplômé en gestion de Paris-Dauphine, il a exercé différentes fonctions au siège de Société générale et du réseau France de la banque de détail, essentiellement au service du marché des entreprises. Il occupait depuis 2017 le poste de directeur régional en Auvergne.

Vers des records en matière de prêts immobiliers ?

Jean-Yves Dupuy annonce également qu'après Toulouse et maintenant Bordeaux, deux autres centres d'affaires vont voir le jour en 2020 : en février à Bayonne et en novembre à Poitiers. "Sur notre périmètre Grand Sud Ouest, nous travaillons avec une entreprise sur quatre, et même deux grandes entreprises sur trois car elles sont multibancarisées", reprend Jean-Yves Dupuy. Société générale Grand Sud Ouest est notamment très active dans les filières viti-vinicoles, le tourisme et l'hôtellerie ainsi que l'aéronautique. Sur ce périmètre géographique, la banque emploie environ 2.000 personnes, dans 1.500 dans ses 270 agences, et a réalisé l'an passé un produit net bancaire (l'équivalent du chiffre d'affaires pour une banque) de 470 millions d'euros. Ce dernier reste stable malgré un environnement de taux bas voire négatifs qui pénalisent les acteurs bancaires.

"Nous avons constaté cette année une hausse forte des encours de crédit tant chez les entreprises que chez les particuliers, relève Jean-Yves Dupuy. Les dirigeants d'entreprise font preuve d'un bon niveau de confiance dans ce contexte de taux très attractifs. Pour autant, si certains ont profité de ce contexte pour se financer à moyen terme, c'est un phénomène très marginal. Les entreprises sont loin de se gaver de crédits. Les investissements programmés sont portés par la conjoncture actuelle, les angoisses régionales comme celle de la filière foie gras ou de la filière bois sont derrière nous. Chez les particuliers en revanche, il y a effectivement un effet d'aubaine avec des taux bas qui ont d'abord profité aux investisseurs, et qui maintenant profitent aux particuliers. Nous avons vu le nombre de crédits immobiliers signés progresser de 30 %, et il ne s'agit pas de renégociations mais bien de nouveaux financements. La France étant un pays de taux immobiliers fixes, le risque de casse est très limité : même si les taux remontent, les prêts signés ne seront pas concernés."