Eaux usées à Bordeaux : c’est parti pour le tunnel sous la Garonne, un chantier à 24 M€

Par Hélène Lerivrain  |   |  391  mots
Une station de pompage, construite près de la tour de commande du pont Chaban-Delmas, sera raccordée au futur tunnel. (Crédits : Bordeaux Métropole)
Il s’agit d’anticiper un besoin. Alors que la rive droite se développe avec 30.000 habitants annoncés à l’horizon 2030, Bordeaux Métropole renforce le système d’assainissement en limite de capacité dans ce secteur. Des travaux viennent de débuter pour creuser un tunnel sous la Garonne. Il permettra de raccorder une partie de la rive droite à la station de traitement des eaux usées Louis Fargue à Bordeaux. Ce type d’infrastructure n’a pas d’équivalent en France. Son coût : 24,4 M€.

Il avait été un temps envisagé de construire une micro station d'épuration dans le quartier Brazza rive droite à Bordeaux. Ce n'est finalement pas l'option qui a été retenue. Il y a sur Bordeaux Métropole 6 stations d'épuration, et il n'y en aura pas une de plus selon le schéma directeur 2017 - 2030. Parmi elles, deux grandes, Louis Fargue à Bordeaux et Clos de Hilde à Bègles. 4 plus petites sont situées à Ambès, Blanquefort, Ambarès et Eysines.

Dans cette configuration, c'est bien la structure Louis Fargue (rive gauche) qui traitera les eaux usées des quartiers Brazza et Bastide à Bordeaux et du bas Lormont en fort développement puisqu'ils accueilleront 30.000 habitants à l'horizon 2030. Mais pour rendre cela possible, un chantier d'envergure vient de débuter. Un tunnel de 750 m de long et 2,4 m de diamètre intérieur va être creusé sous la Garonne parallèlement au Pont Chaban-Delmas. "Il n'y a pas d'équivalent en France", assure Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole qui assure la maîtrise d'ouvrage.

"C'est un défi technique incroyable. Je salue d'ailleurs le choix qui a été fait de creuser sous les courants de la Garonne que je connais bien. C'est plus simple et plus réalisable", confie Marc Lafosse, conseiller municipal et président d'Energie de la Lune. "Il y avait eu une longue concertation avant la construction du pont avec deux scénarios envisagés : un pont et un tunnel. Après la création du pont levant, voici donc désormais le tunnel. Il y aura bien les deux."

Une dizaine d'opérateurs sont actuellement mobilisés sur ce chantier très mécanisé."Au plus fort, il faudra compter entre 30 à 40 personnes", explique Maxime Bouyer, chef de projet pour Bordeaux Métropole. Une fois terminé le puits de 35 mètres rive droite, le microtunnelier d'Eiffage entrera en action.

Vue du chantier qui débute (crédit photo Bordeaux Métropole).

Techniquement, ce tunnel permettra de faire passer deux canalisations pour l'assainissement, mais aussi une conduite d'eau potable ainsi qu'un ensemble de câbles haute tension. "Il restera encore de la place", assure Anne-Lise Jacquet, maire d'Artigues-près-Bordeaux et vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge de l'eau, de l'assainissement et du risque inondation. Le coût de ce chantier qui devrait s'achever fin 2020 s'élève à 24,4 M€.