Grippe aviaire : contre l'Etat, le Cifog tousse gras

Par Pascal Rabiller  |   |  345  mots
Si pour l'élevage des palmipèdes à foie gras les mesures de l'Etat semblent être à la hauteur du trou d'air de production de trois ou quatre mois, selon le Cifog, les mesures annoncées ce matin par le gouvernement ne sauveront pas l'essentiel de la filière aval.
Le Cifog, Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras, vient de prendre connaissance des dispositions financières de soutien de la filière du Sud-Ouest prévues par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire. Pour lui, le compte n’y est pas en ce qui concerne l’aval.

Les représentants du Cifog sonnent l'alerte. Alors que le 2 mai prochain, dans 18 départements du Sud-Ouest, la plus importante région de production de foie gras de France (premier producteur mondial), un vide sanitaire sera effectif pour éradiquer l'influenza aviaire, le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras  estime que les mesures annoncées ce matin par le gouvernement ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Le Cifog se dit confiant concernant l'indemnisation des producteurs, qui devraient être accompagnés à hauteur de 130 M€... même s'il annonce vouloir "être vigilant sur les modalités de la mise en œuvre de cette indemnisation".
Par contre, concernant la filière aval, le Cifog assure que les dispositions financières prévues pour les entreprises ne prennent pas "la juste mesure des conséquences sociales et économiques qui menacent plus de 4.000 emplois".

40 % d'entreprises condamnées ?

Le Cifog rappelle que l'arrêt total de l'activité d'élevage au mois de mai et pendant trois, voire quatre mois, va de fait stopper net celles des abattoirs et des ateliers de transformation. L'unique annonce gouvernementale de soutien à cette filière aval, qui concerne une avance sur trésorerie remboursable de 60 M€, ne suffira pas, selon le Cifog, à éviter les faillites et plans sociaux.

"Aider l'amont sans accompagner l'aval reviendrait à condamner l'ensemble de la filière foie gras du Sud-Ouest", annonce le Cifog dans son dernier communiqué.

Le Cifog, comme récemment la CCI Aquitaine, qui après avoir interrogé cette même filière aval estimait quant à elle que 40 % des entreprises concernées pourraient disparaître, demande des mesures urgentes. Il propose l'exonération ou l'allègement des charges sociales ou fiscales et le financement total de la mesure d'activité partielle.
Le Cifog rappelle que face à la menace de l'influenza aviaire, les professionnels ont rempli leur rôle en s'organisant et en assumant la mise en place technique du plan d'éradication. La filière demande maintenant à l'Etat de prendre sa part de responsabilité et d'assumer les conséquences financières du vide sanitaire imposé à l'ensemble de la filière.