Bordeaux : Uber mobilise mais divise aussi les taxis

Par Pascal Rabiller  |   |  426  mots
Les taxis ont mobilisé aujourd'hui à Bordeaux pour manifester contre UberPOP mais s'ils ont le soutien des VTC girondins, certains taxis préfèrent l'adaptation à la protestation
Protestant contre UberPOP, service qui permet le transport payant de particuliers par des chauffeurs non professionnels, plusieurs centaines de taxis girondins, mais aussi toulousains et nantais, ont provoqué un blocage du quartier de la gare Saint-Jean à Bordeaux avant de manifester et de rencontrer le préfet de région en début d’après-midi. Si les manifestants ont le soutien des VTC bordelais, tous les taxis ne s'associent pas au mouvement de protestation.

Après avoir à partir de 7 heures ce matin totalement bloqué en se rassemblant les environs de la gare Saint-Jean et donc la circulation des tramways de la ligne C, le Comité de défense des taxis, qui accueillait plus de 250 professionnels venus de partout en Aquitaine, mais aussi de Toulouse et de Nantes, a lancé vers 11 h 30 une manifestation dans le centre de Bordeaux. Plus de 250 taxis ont participé au cortège qui a emprunté les quais avant de remonter vers 13 h la rue Esprit-des-Lois. L'objectif était d'atteindre la préfecture où ils entendaient être reçus vers 14 h. Leur colère porte sur UberPOP, service de transport à la demande qui met en relation des chauffeurs, tous particuliers, avec des clients via une application mobile.

VTC bordelais solidaires...

Ancien taxi, aujourd'hui délégué régional des VTC (voiture de transport avec chauffeur), Claude Monbeig n'était pas dans la manifestation aujourd'hui, "mais les VTC sont totalement solidaires des taxis. Le système UberPOP propose une concurrence totalement déloyale. Ce qui est scandaleux dans l'histoire, c'est que les annonces de Manuel Valls sur l'interdiction annoncée d'UberPOP à partir du 1er janvier n'ont pas été suivies d'effet". Un avis que ne partagent pas certains taxis.

"J'ai choisi de ne pas manifester ce matin" expliquait, cette après-midi, un taxi d'Artigues-près-Bordeaux, qui a d'abord travaillé dans l'industrie puis a été propriétaire d'un bar-tabac avant de se lancer, en 2001, dans la profession.

... mais les taxis pas toujours !

"Je suis marginal dans la profession mais j'estime que nous ne pouvons pas grand chose pour stopper une concurrence de type UberPOP. Bien sûr, c'est de la concurrence déloyale, mais le fait est qu'au-delà des discours politiques, le système est toujours en service... J'ai choisi de me mettre dans la position d'un taxi qui ne refuse pas le changement mais qui s'adapte à la concurrence qui sera toujours plus forte, même si UberPOP capote un jour d'autres viendront. Nous devons plus que jamais mettre en avant notre différence. La fin d'un monopole oblige à une remise en question, mais certains rentiers du taxi ne veulent pas évoluer. Moi si. J'ai acheté une belle voiture, toujours propre, qui sent bon. Je respecte les clients, suis aimable, assurant un service maximum. Je propose tous les moyens de paiement... et pas seulement le liquide. Nous faisons du commerce, si la vitrine n'est pas belle et que le service n'est pas bon, les clients iront vers des solutions, certes moins qualitatives, mais aussi moins cher, comme UberPOP, et c'est normal."