En Aquitaine, les syndicats de Safran ne regardent pas dans la même direction

Par Jean-Philippe Dejean  |   |  355  mots
Spécialiste du propergol solide, Herakles joue un rôle clé dans les lancements spatiaux et balistiques (test du moteur d'Ariane 6)
Les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont pris un tour compliqué à Safran (aéronautique, spatial, défense), en particulier en Aquitaine où le groupe emploie près de 10.000 salariés.

Ainsi à Herakles (siège au Haillan), SUD a lancé une série de débrayages cette nuit et ce matin pour protester contre ce que le syndicat qualifie de "chantage à la signature (des NAO - NDLR)". La CFDT, de son côté, se disait prête à signer la semaine dernière mais à condition qu'il y ait "un talon de 35 € en augmentation générale pour les non cadres", autrement dit une hausse minimale de salaire de 35 €, sans addition des augmentations prévues au plan individuel. Représentant l'encadrement, la CFE-CGC d'Herakles est prête de son côté à signer l'accord sur les NAO, mais n'ayant récolté que 26,4 % des voix aux dernières élections professionnelles, sa trop faible représentativité ne lui permet pas de signer seule.

Accord à Turbomeca

"Nous voulons signer parce que cet accord salarial couvre l'évolution de l'inflation plus 2 %, soit un total de 2,3 %, augmentation générale et individuelle incluses. Si nous ne signons pas à 2,3 %, il y aura une sanction et la hausse ne sera plus que de 1,65 %, prévient Philippe Gery, délégué syndical central CFE-CGC. La CGT et SUD, poursuit-il, ont d'entrée averties qu'elles ne signeraient pas. Mais nous ne comprenons pas la position de la CFDT qui demande un talon de 35 €, ce qui impliquerait une hausse de 2,8 à 3 %."

Le délégué syndical souligne que chez Safran en Aquitaine l'accord a été signé à Turbomeca, à Bordes (64), où la CFE-CGC a dépassé la barre des 30 % aux élections, mais pas à Messier Bugatti-Dowty, à Bidos (64), qui dit-il, "est dans la même situation que nous". La sanction agitée par la CFE-CGC devrait s'appliquer après le dernier coup de gong des NAO, le 15 avril. SUD, dont la représentativité ne dépasse pas le périmètre d'Herakles, constate de son côté que l'intersyndicale à l'échelle du groupe n'a pas résisté aux NAO, "cela n'est pas une surprise et nous conforte dans le choix de ne pas nous être associé à un appel sans revendication" fait savoir le syndicat. Sauf retournement de situation, aucun accord ne devrait être trouvé entre les syndicats et la direction d'Herakles d'ici le 15 avril.