En Aquitaine, la pression monte dans les filiales de Safran

Les négociations annuelles obligatoires (NAO) alimentent un bras de fer entre la direction du groupe et les organisations syndicales, qui entendent avoir leur part des bons résultats de 2014.
Siège de Turbomeca, à Bordes (64)

L'intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT, FO métaux et FO cadres du groupe Safran, présent en Aquitaine (près de 10.000 salariés) via ses filiales Herakles (propulsion spatiale et balistique), au Haillan (33), Turbomeca (moteurs d'hélicoptères), à Bordes (64), et Messier-Bugatti Dowty (trains d'atterrissage), à Bidos (64), organise ce jeudi matin un nouveau mouvement de grève dans le cadre des NAO. Ce groupe, dont Jean-Paul Herteman est le PDG, évolue parmi les leaders mondiaux du secteur aéronautique -spatial -défense. Comme Safran (69.000 salariés) a clôturé l'année 2014 à la hausse, avec un chiffre d'affaires de 15,3 Md€ (+ 6,9 %) et un résultat net de 1,2 Md€ (+ 4,6 %) l'intersyndicale refuse catégoriquement l'augmentation générale de salaire de + 0,6 % et celle de + 1,2 % au niveau individuel. "Les propositions faites par la direction sont en nette baisse par rapport à l'an dernier alors que les résultats sont faramineux, avec de belles perspectives. La direction reste sourde à nos revendications, aussi nous avons organisé deux journées de grève le 12 et le 19 mars, avec une mobilisation qui a touché plus de 10.000 salariés. Et puis nous avons envoyé un courrier au PDG. Depuis rien n'a bougé, ce qui nous a conduit à organiser un nouveau mouvement ce jeudi 26 mars" résume Pierre Giacomini (CGT), secrétaire du comité central d'établissement d'Herakles.

Des bus à Toulouse

Si l'intersyndicale s'insurge contre la proposition de la direction, elle ne met pas en face de contre-proposition chiffrée, à cause de la disparité des établissements du groupe, dont certains sont à dominante ouvrière et d'autres cadres, explique Pierre Giacomini. Deux points référents ont été choisis ce matin pour manifester, à 11 h 30, ce mécontentement : devant le siège du groupe, à Paris, et aux portes de Microturbo, à Toulouse. Des bus ont ainsi été affrétés à destination de Toulouse au départ d'Herakles, en Gironde, de Messier-Bugatti Dowty et Turbomeca, en Pyrénées-Atlantiques. "Nous devrions être 400 à 500 devant Microturbo. Mais de nombreux salariés feront grève dans les établissements d'Aquitaine. SUD ne suit pas le mouvement et on les comprend. Ils sont représentatifs dans des établissements d'Herakles mais pas dans les autres sociétés du groupe. Ils doivent se sentir un peu noyés" estime Pierre Giacomini. L'intersyndicale refuse de se positionner sur les propositions faites par la direction du groupe et le bras de fer devrait encore durer.

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