Hydro-Québec valide son investissement à Lacq

Par Jean-Philippe Dejean  |   |  326  mots
Avec cette nouvelle technologie, il devrait être possible de stocker l'électricité produite par les éoliennes ou les panneaux solaires
Hydro-Québec et le Conseil régional d’Aquitaine annoncent la création de la société qui va développer la batterie du futur dans les Pyrénées-Atlantiques.

Le projet de création de la batterie du futur, développé en partenariat par Hydro-Québec, géant canadien de l'énergie contrôlé par l'Etat du Québec, et le Conseil régional d'Aquitaine, vient de faire un nouveau pas en avant avec l'annonce par les deux partenaires de la création de la société SCE France. C'est cette filiale d'Hydro-Québec qui sera vouée aux activités de recherche et transfert de technologie, d'électrification des transports, de stockage et de conservation de l'énergie en Aquitaine.

Le laboratoire que va créer SCE France à Lacq (64) découle de la décision de l'Institut de recherche d'Hydro-Québec (IREQ) de s'associer à la jeune entreprise Powertrend Energy Conversion, fondée à Lacq par deux ingénieurs français, Alain Jullien et Denis Lagourgue, qui sont à l'origine de cette nouvelle technologie. Un projet révolutionnaire qui consiste à développer des batteries à base de phosphate de fer et de nano-titanate capables de stocker dix fois plus d'énergie que les modèles existants et de supporter 30.000 cycles de rechargements. Le tout dans des modules de taille réduite, légers, à l'échauffement limité.

Réussir à stocker

Dans un monde où le stockage de l'énergie est réputé impossible, cette technologie devrait amorcer une rupture à très fort potentiel, puisqu'elle permettrait de stocker jusqu'à 4 mégawatts d'énergie dans un volume correspondant à un conteneur. Le laboratoire de SCE France devrait également s'impliquer dans le développement d'autres technologies de batteries à matériaux avancés.

Il faut dire qu'Hydro-Québec (20.243 salariés) a les moyens de ses ambitions. En 2013, le numéro un de l'énergie au Canada a réalisé un chiffre d'affaires de 12,8 Md$ canadiens (8,8 Md€), pour 2,9 Md$ (2 Md€) de résultat net. Cerise sur le gâteau, cette société d'Etat québécoise s'appuie pour 99 % de son activité sur une énergie renouvelable, l'eau, et investit en moyenne 70 M€ par an en recherche.