Phtalates : selon le laboratoire Excell, 11% des vins seraient non conformes

Par Nicolas César  |   |  303  mots
Les teneurs en phtalates sont limitées en Europe, mais il n'y a pas de limite fixée pour les vins et spiritueux.
11% des vins seraient non conformes : c’est le résultat du laboratoire Excell de Mérignac après des analyses réalisées sur 100 échantillons. Ils contiendraient trop de phtalates, qui ne sont pas sans risques sur la santé et réduiraient nos capacités de reproduction.

Au total, 59 % des vins analysés auraient des quantités significatives de phtalates, un contaminant véhiculé par les matières plastiques. Comment expliquer un tel niveau de phtalates dans le vin français ? L'information peut surprendre quand on sait qu'il s'agit d'un produit chimique utilisé pour rendre les matières plastiques plus souples. « Ce qui est en cause pour le vin, ce sont les utilisateurs massifs de cuve revêtue avec des résines époxy de conception ancienne », précise Pascal Chatonnet, œnologue, directeur du laboratoire Excell.

Des produits non conformes en vente sur le marché

Les teneurs en phtalates sont limitées en Europe, mais il n'y a pas de limite fixée pour les vins et spiritueux. En conséquence, dans l'Union européenne, c'est la quantité maximale d'une substance autorisée dans les denrées alimentaires qui s'applique, (règlement CEE 2011/10). Et, en se référant à ces seuils, le laboratoire Excell constate que plus de 11% des vins analysés sont non conformes. Pour les spiritueux, le taux atteint 19% des produits examinés. Des produits aujourd'hui mis sur le marché… L'an passé, ces phtalates ont posé des problèmes au cognac en Chine.

Un coup dur pour les viticulteurs qui viennent d'essuyer une mauvaise campagne de primeurs sur le millésime 2013. Mais le laboratoire Excell aurait trouvé une solution alternative et essaye de la leur vendre, avec ses diagnostics. Une démarche qui ne plaît guère dans les châteaux du Bordelais. Il s'agirait de mettre en place une surcouche à effet barrière sur les revêtements des cuves, afin de maintenir en place des revêtements contaminants. « Nous voulons simplement susciter une prise de conscience, en identifiant, en mesurant et en proposant des solutions aux problèmes avant qu'ils ne deviennent critiques », répond Pascal Chatonnet.