Quand Emmanuel Macron « adore la bagnole », Alain Rousset « aime le train »

Réagissant aux récentes propositions du chef de l’État et de son gouvernement, Alain Rousset a défendu le rôle du train et de la planification écologique dans l'action publique. Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine défend tout à la fois la régénération du réseau existant et la construction des LGV vers Toulouse et Dax et rappelle que la feuille de route régionale Néo Terra, lancée en 2019, fera l'objet d'une mise à jour le 13 novembre prochain. Mais tout cela coûte cher.
« Moi, j'aime le train ! », a lancé Alain Rousset, lors de son point presse de rentrée, le 29 septembre.
« Moi, j'aime le train ! », a lancé Alain Rousset, lors de son point presse de rentrée, le 29 septembre. (Crédits : Agence APPA)

« Moi, j'aime le train ! », a lancé Alain Rousset, lors de son point presse de rentrée, le 29 septembre, en clin d'œil à la tirade du chef de l'État quelques jours plus tôt : « Ce qui est très important pour les Français, c'est qu'on est très attaché à la bagnole. On aime la bagnole, et moi je l'adore ! » Le président (PS) du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine défend tout à la fois le réseau TER, qui vient de faire l'objet d'une nouvelle convention avec la SNCF, le déploiement des RER métropolitains à Bordeaux, Bayonne, Pau et La Rochelle, la difficile et lente régénération des voies ferrées et la construction des lignes à grande vitesse vers Dax et Toulouse (GPSO) et la création du Ferrocampus.

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« Nous faisons des efforts bien au-delà de nos compétences. Nous avons besoin de moyens supplémentaires pour régénérer les voies ferrées. On attend de voir si les 100 milliards d'euros promis par Matignon sont de la communication ou un véritable plan pluriannuel d'investissements », poursuit Alain Rousset. Estimant qu'Emmanuel Macron « n'aime pas les régions », l'élu local rappelle que le budget du conseil régional sera très compliqué à boucler en 2023 comme en 2024.

Sur le dossier clivant du GPSO, il n'est pas inquiet de la récente décision de l'Autorité environnementale qui pourrait retarder le chantier. « Le problème c'est la méthode et la date de l'étude mais pas le fond du sujet. La réactualisation des données des études d'impact prendra quelques mois mais ce n'est pas un chemin critique pour le projet », assure-t-on du côté de la Région, fervent soutien de ces deux LGV.

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« Une horloge commune pour la planification »

Enfin, alors qu'Elisabeth Borne promeut l'idée de « COP régionales » sur la transition écologique, Alain Rousset répond que la Nouvelle-Aquitaine l'a déjà fait depuis 2016 avec la démarche AcclimaTerra. Le travail de ce groupe d'experts sur « les impacts du changement climatique en Aquitaine » a notamment débouché en 2019 sur la feuille de route Néo Terra censée irriguée toutes les politiques du conseil régional. Quatre ans plus tard, l'heure est à la mise à jour de ce document de planification : une version 2.0 sera soumise au vote de l'assemblée régionale le 13 novembre prochain. L'enjeu c'est la décarbonation à l'horizon 2050 mais avec d'inévitables adaptations dès 2030.

« Ce document servira d'horloge commune pour la planification temporelle et territoriale, notamment pour le déploiement des énergies renouvelables qui sont, par nature, décentralisées », affirme Guillaume Riou, le vice-président en charge du sujet. La nouvelle mouture prendra davantage en considération les enjeux de l'eau, de l'agriculture biologique, de la biodiversité ou encore de la crise démographique de l'agriculture. À noter enfin, l'adoption par la collectivité régionale d'un congé menstruel pour les fonctionnaires régionales qui « pourront disposer, sur justificatif médical, de deux jours d'autorisation spéciale d'absence par mois, sans jour de carence et donc sans retenue sur salaire. »

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Le regard des anciens alliés écologistes

Le groupe écologiste, deuxième groupe d'opposition derrière le Rassemblement National, a également tenu une conférence de presse de rentrée. Deux ans après être passé des rangs de la majorité socialiste à ceux de l'opposition, les élus se disent « ravis » de voir certaines de leurs idées être reprises par le conseil régional. Mais la prise de parole était surtout l'occasion de rappeler l'opposition ferme au GPSO. « Les gens commencent à se mobiliser dans les territoires contre ce projet qui est un gouffre financier et une catastrophe écologique », juge Christine Seguinau, conseillère régionale EELV, qui souhaite prioriser l'investissement sur les lignes de train régionales et sur la liaison Paris-Limoges-Toulouse.

Reprenant les conclusions du Ceser et de son rapport sur la pauvreté, les écologistes se projettent sur la deuxième version de la feuille de route écologique et sociale Neo Terra, mais à propos de laquelle ils n'ont encore reçu « aucun élément ». A quoi sert cette feuille de route si en même temps on détruit 5.000 hectares de forêts pour le GPSO ? », rempile Stéphane Trifiletti, co-président du groupe. Les élus verts appellent l'exécutif régional à assurer la sortie des pesticides classés CMR pour 2025, comme Alain Rousset s'y est engagé et réclament un moratoire pour remettre en cause les « bassines » dans les Deux-Sèvres alors que la région n'a pas financé ces projets. Un appel qui revient à affirmer leur rôle « d'agitateurs d'idées » autant que d'opposants

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Commentaires 2
à écrit le 03/10/2023 à 9:34
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Heu... je cherche toujours un tarif jeune pour mes enfants de moins de 28 ans, les paroles, les buzz, les clash à deux centimes et encore... on s'en tape. Je pense qu'il est au pouvoir depuis bien trop longtemps, à un moment faut passer la main faut ...

le 03/10/2023 à 10:20
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Tarif jeune ou tarif étudiant bien entendu ! Je ne suis pas difficile seulemen tdésespéré face à ce manquement dramatique de nos élus. Bizarre quand même qu'en nouvelle Aquitaine la tranche d'age entre 11 et 28 ans soit la plus riche de France non !?...

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