Montée de l'extrême droite et de l'abstention en France et ailleurs, guerre en Ukraine « d'une brutalité qu'on croyait disparue », dérèglement climatique et assèchement des ressources en eau : c'est avec un ton grave, traduisant « une très grande inquiétude », qu'Alain Rousset a longuement évoqué le contexte politique, économique et climatique peu enthousiasmant de ce début d'année 2023. Avant d'esquisser quelques pistes qui, fidèles à sa ligne politique, s'articulent autour de modèles décentralisés :
« Face à la crise, le service public, l'ascenseur social, la qualité de vie au travail via l'usine du futur, sont des sources de compétitivité. Ce n'est pas une idée, cela a été démontré ! [...] Les politiques de santé et d'éducation doivent être régionales comme dans tous les pays démocratiques. »
Mettant en avant « le sillon de la Région qui s'inscrit dans le long et moyen terme », le président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a ensuite égrainé les projets de développement économique à l'œuvre sur le territoire comme autant de solutions aux défis de la transition écologique : du lycée des métiers du bâtiment de Felletin (Creuse) au 1,7 milliard d'euros d'investissements programmés sur le bassin gazier de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), du projet d'école vétérinaire à Limoges (Haute-Vienne) au développement de la biotech Treefrog Therapeutics (Gironde) en passant par les innovations développées par Elicit Plant (Charente), le Ferrocampus (Charente-Maritime), Envie (Gironde), HDF Energy (Gironde) ou encore ACC (Charente), Flying Whales (Gironde) et Imet Alloys (Creuse). Il a également rappelé les feuilles de route régionales autour de la transition écologique, Néo Terra qui concerne désormais la moitié des subventions régionales, et de la sortie des pesticides de synthèse à l'horizon 2030 au profit des solutions de biocontrôle.
Un investissement de 1,4 milliard d'euros ?
Mais la grosse annonce, qui n'en est pas encore véritablement une à ce stade, c'est la tenue de négociations entre la Nouvelle-Aquitaine et une entreprise du solaire pour décrocher un investissement hors norme :
« Nous espérons accueillir l'implantation d'une usine robotisée porteuse d'emplois industriels pour la fabrication de cellules photovoltaïques. C'est un projet qui porte des sauts technologiques. Ce serait extrêmement fort d'être la première région française à reconquérir la fabrication des panneaux solaires qui sont aujourd'hui fabriqués à 98 % en Chine ! Mais je ne peux pas en dire davantage compte-tenu des discussions en cours », avance Alain Rousset.
La Nouvelle-Aquitaine serait encore en compétition avec deux autres territoires pour accueillir cette entreprise qui a signifié son intérêt pour le Sud-Ouest. Il reste encore beaucoup de sujets administratifs et territoriaux à éclaircir mais le projet s'élèverait à environ 1,4 milliard d'euros. Il porterait l'implantation d'une voire de deux usines en Nouvelle-Aquitaine, permettant de créer à terme jusqu'à 3.000 emplois.
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