À Bordeaux, l'opposant Nicolas Florian recrute une ex de la majorité

Le groupe d'opposition de droite et du centre Bordeaux Ensemble, emmené par l'ancien maire Nicolas Florian, a consacré la plus grande partie de ses vœux 2023 à la presse au « recrutement » de Pascale Roux, ex-membre de la majorité municipale écologiste de Pierre Hurmic.
Nicolas Florian, au centre, au côté de Pascale Roux
Nicolas Florian, au centre, au côté de Pascale Roux (Crédits : Aryel Camus)

Lors de ses vœux pour 2023, mardi 10 janvier, le groupe municipal d'opposition de droite et du centre Bordeaux Ensemble, mené par l'ancien maire (LR) de Bordeaux Nicolas Florian, a d'entrée tenu à « remettre un peu d'humain au centre des débats ». Une entame humaniste qui a permis à Nicolas Florian d'introduire l'arrivée dans son groupe politique de Pascale Roux, une ex membre de la majorité écologiste (Bordeaux Respire) dirigée par le maire EELV de Bordeaux, Pierre Hurmic.

Lire aussiESS, énergie, urbanisme : ce qu'il faut retenir des vœux de Pierre Hurmic à Bordeaux

L'ancien maire LR a également pris soin de souligner que 2023 est une année de mi-mandat pour la majorité municipale, ce qui conduit forcément à penser au prochain scrutin de 2026. Dimension temporelle sur laquelle Pascale Roux a également insisté, affirmant qu'elle était heureuse d'attaquer sa deuxième partie de mandat dans le camp de l'opposition. Pour mémoire, l'ex-élue écologiste s'est vue retirer sa délégation aux relations internationales par Pierre Hurmic, à l'automne 2021, quand il a été démontré par l'inspection générale des services du palais Rohan que Pascale Roux avait passé en 2020 une commande d'objets artistiques réalisés par son compagnon pour un montant de 1.900 euros.

« J'ai toujours été une créative, on me demande des idées, j'en ai »

Rien de pénalement répréhensible dans ce qui pourrait ressembler à un conflit d'intérêt. Une hypothèse qui avait pourtant traversé l'esprit de Nicolas Florian à l'époque des faits, puisqu'il avait, fin 2021, décidé de saisir le procureur de la République à ce sujet et attaqué la majorité municipale. Depuis le climat s'est visiblement réchauffé et Nicolas Florian ne trouve plus de grief à faire à cette écologiste désormais sans étiquette, qui aurait selon lui dû être formée dès son arrivée à la mairie. Pascale Roux a, elle-aussi, assuré qu'elle débute en politique et que rien ne serait arrivé si la majorité municipale avait pris la peine de s'intéresser à son cas.

« J'estime que j'aurais dû être accompagnée », commente en substance l'intéressée, qui estime avoir été instrumentalisée par l'administration municipale et abandonnée à elle-même. L'élue, qui souligne être une écologiste de conviction, estime avoir voulu bien faire en désignant son compagnon comme un artiste susceptible de fournir des œuvres à la mairie, car elle devait veiller à pouvoir offrir des cadeaux aux délégations étrangères en visite à Bordeaux.

« J'ai toujours été une créative, on me demande des idées, j'en ai, et j'ai recommandé ce que je connaissais », tranche-t-elle.

« Une forme de biodiversité municipale »

Ce mercato hivernal autour de Pascale Roux ne suscite qu'une réaction assez laconique du côté de l'actuel maire de Bordeaux, ce 12 janvier : « Cela fait longtemps que nous l'avions quitté... car je rappelle que c'est bien moi qui ai demandé son départ. Aujourd'hui, c'est le mariage de la carpe et du lapin et on peut y voir une forme de biodiversité municipale », réagit ainsi Pierre Hurmic. « Elle affirme avoir beaucoup d'idées. Si cela permet de muscler le programme culturel de l'opposition ce sera une bonne chose et j'ajoute : il était temps ! », a-t-il poursuivi.

Nicolas Florian veut débattre de l'armement de la police municipale

En accueillant dans son groupe celle par qui l'incident est arrivé, l'ex-maire de Bordeaux vient d'enrichir les rangs de son groupe d'une quasi-transfuge à mi-mandat. Une élue qui à la réputation d'être bien introduite dans les réseaux culturels et fait progresser le groupe Bordeaux Ensemble à 11 élus.

Nicolas Florian a par ailleurs annoncé qu'il reviendrait en détail sur ses objectifs fin janvier, tout en précisant qu'il s'appuyait sur trois axes : le bon arbitrage de la marge de manœuvre budgétaire dont bénéficie selon lui la mairie, la fixation d'un horizon municipal sur les questions de sécurité, comme l'armement éventuel de la police municipale, et la question des déplacements dans l'agglomération. L'ex-maire a ainsi annoncé qu'il avait changé d'avis sur le métro et admet qu'il ne faut plus s'interdire de réfléchir à cette option.

Lire aussiUn métro à Bordeaux ? Une hypothèse désormais consensuelle face au mur de 2030

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.