En 2023, la mobilité à nouveau au coeur de la stratégie de Bordeaux Métropole

Lors de ses vœux à la presse, Alain Anziani s'est réjouit en particulier du développement du RER métropolitain, de la pose imminente du tablier du pont Simone Veil, du déploiement de douze réseaux de chaleur ou encore de la nomination à Bordeaux du préfet coordinateur du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Il a en revanche déploré une dynamique de l'habitat minée par le manque de foncier.
Alain Anziani
Alain Anziani (Crédits : Agence Appa)

Lors de la présentation de ses vœux à la presse, Alain Anziani, maire de Mérignac et président (PS) de Bordeaux Métropole, s'est félicité de l'arrivée à Bordeaux, annoncée par La Tribune, d'Etienne Guyot, jusqu'ici préfet de Haute-Garonne et d'Occitanie, coordinateur du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Il remplace Fabienne Buccio qui quitte Bordeaux pour rejoindre Lyon, où elle va remplacer le préfet Pascal Mailhos, nommé à l'Elysée.

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« C'est une très bonne nouvelle ! », a commenté Alain Anziani. Le président de Bordeaux Métropole, qui regroupe 28 communes et 800.000 habitants, avait auparavant balayé tous les sujets métropolitains importants pour l'année 2023, dont un chapitre, forcément énorme comme chaque année, consacré aux mobilités, c'est-à-dire aux différents modes de transport de la population métropolitaine au quotidien. L'année 2023 sera ainsi celle du vingtième anniversaire du lancement du tramway à Bordeaux Métropole.

« La plupart des communes desservies sept jours sur sept »

Le président est ainsi tout d'abord revenu sur l'extension de la ligne A du tramway jusqu'à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac mais aussi sa connexion avec le centre commercial voisin de Mérignac Soleil, un des plus importants de la Métropole. Les premiers essais (à vitesse très lente) de cette extension sont prévus le 25 janvier prochain pour une mise en service au mois d'avril qui placera l'aéroport à 35 min de la place Pey-Berland.

« Il s'agit d'être en cohérence avec le schéma des mobilités. Avec le nouveau réseau déployé par Keolis en septembre 2023 la plupart des communes seront desservies sept jours sur sept jusqu'à 23 heures », a cadré Alain Anziani.

L'élu a complété sa démonstration en rappelant la mise en service de trois lignes de bus express et le début très prochain du transport à la demande. Se félicitant qu'aujourd'hui « 16 gares de la Métropole sont desservies par le RER ». Une affirmation qui peut surprendre étant donné que l'agglomération de Strasbourg fait la une de l'actualité avec les gros problèmes qu'entraîne la mise en place de son propre RER métropolitain, considéré comme le premier. Un argument balayé par Alain Anziani, qui rappelle que le RER bordelais a été pensé il y a plus d'une dizaine d'années à l'initiative de l'ex-président socialiste de la communauté urbaine de Bordeaux Vincent Feltesse.

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Un RER métropolitain qui se développe de façon inéluctable

Programmé pour se développer jusqu'à 2030, le RER métropolitain s'appuie pour le moment sur la jonction directe du trafic des lignes régionales de chemin de fer de Libourne à Arcachon, via Bordeaux sans changement, avec un ticket permettant de passer du train au tram ou au bus dans la Métropole. Dispositif qui va monter en charge grâce au développement de liaisons intra-rocade via la ligne de ceinture, avec notamment l'ouverture de la station de Sainte-Germaine au Bouscat dès 2023, puis la mise en place d'un renforcement des dessertes ferroviaires de Bordeaux vers le nord (Médoc), le nord-est (Blayais) et le sud (Langonais).

Le président de la Métropole a souligné que les tests réalisés avec les lignes de cars sont positifs puisque la première ligne de car express Bordeaux-Créon -dans l'Entre-Deux-Mers- atteint désormais la cadence de 700 voyageurs par jour. D'où la confirmation de la création d'une nouvelle ligne de car express vers le Blayais, avec en ligne de mire à 750 voyageurs/jour. Côté infrastructures, Alain Anziani s'est félicité de la pose prochaine du tablier du pont Simone Veil, qui va relier Bègles à Floirac et connecter ainsi les boulevards avec la rive droite d'ici juin 2024 au plus tôt.

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2023 sera aussi « l'année des ponts »

Le pont Saint-Jean, qui relie Bordeaux à Floirac en aval du futur pont Simone Veil, va conserver sa vocation routière mais s'ouvrir aussi plus largement à des modes de circulation plus doux. Ce qui a fait dire à Alain Anziani que 2023 serait « une année des ponts ». Autre bonne nouvelle, le passage de la rocade en deux fois trois voies sera achevé en juin prochain. La Métropole maintient sa politique de verdissement des espaces et son objectif de planter un million d'arbres sur dix ans : « ça marche bien » a commenté Alain Anziani qui a dit « tenir beaucoup à cette opération ».

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Ces plantations d'arbres vont de pair avec le développement de douze réseaux de chaleur, aussi bien dans le sud de la Métropole, en particulier à Gradignan, que dans le centre, avec le gisement géothermique historique du Grand Parc, ou encore au nord-ouest, avec celui d'Eysines. Pour faire bon poids, pourrait-on dire, Bordeaux va également accueillir en 2023, comme tous les deux ans, les Assises européennes de la transition énergétique, qui se tiendront du 23 au 25 mai.

Pas assez de foncier pour développer l'habitat

Le président est ensuite revenu sur la nouvelle réglementation de la zone à faibles émissions (ZFE), qui interdira l'entrée de la Métropole intra-rocade aux voitures les plus polluantes à partir de 2025. Un dispositif selon lui nécessaire pour lutter contre la surmortalité liée à la pollution mais qui pourrait aussi se transformer en générateur de Gilets jaunes si l'on n'y prend pas garde. L'élu plaide ainsi pour un scénario doux. Les arbitrages seront rendus en juin.

Admettant que la situation de l'habitat n'est pas vraiment satisfaisante dans la Métropole, Alain Anziani a précisé que c'était d'abord par manque de foncier. Une situation sur laquelle, et pour la même raison, l'Etat n'est pas non plus en mesure de peser. Pour trouver des solutions, le patron de la Métropole mise sur l'engagement de la 11e révision du plan local d'urbanisme (PLU) et le lancement en 2023 d'une "grande réflexion" sur l'attractivité intitulée "La Métropole à vivre", confiée à la vice-présidente Christine Bost,  associant élus, professionnels et habitants.

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Si 2023 est l'année des ponts, elle sera aussi celle du sport puisque la Métropole doit accueillir une série de grands événements sportifs, dont une étape du Tour de France en juillet et cinq matchs de rugby de la Coupe du monde qui auront lieu en septembre. La situation reste tendue au stade Matmut Atlantique dont l'exploitant, la société SBA, a déjà averti qu'elle était au bord du dépôt de bilan. La Métropole avait accepté de remettre un peu plus au pot pour couvrir la position du Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB), locataire de l'installation, lorsqu'il est passé au ras de la liquidation cet été.

« Le GPSO est un projet écologique »

Alain Anziani a ainsi annoncé qu'il allait rencontrer représentants de SBA et du FCGB pour remettre la situation à plat. Etant entendu selon lui qu'il n'y a pas de risque de dépôt de bilan de SBA en 2023, le stade étant appelé à accueillir de nombreux événements y compris artistiques, comme le concert de Mylène Farmer.

Alain Anziani a une fois de plus dit tout le bien qu'il pense du GPSO et ne croit pas que l'arrivée à Bordeaux du préfet coordinateur de ce projet ferroviaire localement controversé risque d'exacerber les tensions du PS avec son allié EELV à la tête de la Métropole. Le maire EELV de Bordeaux Pierre Hurmic, a déjà dit tout le mal qu'il pensait du GPSO, jusqu'à lancer un appel commun avec les maires d'Irun et Bayonne pour demander la mise en service immédiate de trains rapides entre Bordeaux et la frontière espagnole, sans attendre la création d'une ligne à grande vitesse.

« Il faut voir le coût carbone que représente la circulation routière sud-nord. Je pense ainsi que le GPSO est un projet écologique. Moderniser les lignes comme le demande Pierre Hurmic ça prendra 20 ans ! Déployer la grande vitesse jusqu'à Dax et Toulouse c'est important. Les Espagnols ont beaucoup travaillé dans l'espoir d'accéder à la grande vitesse. Ce ne serait vraiment pas correct de leur proposer un substitut à la grande vitesse », a tranché Alain Anziani.

Après ce premier examen mais averti, le président à jugé que 2023 serait une grande année pour la Métropole.

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Commentaire 1
à écrit le 12/01/2023 à 23:17
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Monsieur Anziani. Vous vous félicitez du développement du RER mais nous blayais nous sommes les éternels laissés pour compte de la mobilité. Votre ami président de Région nous promet le train Blaye St Mariens Bdx a chacune de ses campagnes électorale...

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