« Du jamais vu » : la Région Nouvelle-Aquitaine face à une équation budgétaire inédite

Avec les lycées, les TER et les cars scolaires, les régions sont particulièrement exposées aux prix de l'énergie. Pour la Nouvelle-Aquitaine, cela se traduit par un surcoût de 185 millions d'euros qui fait flamber ses dépenses de fonctionnement. Un choc inédit absorbé grâce à des recettes dynamiques et une dégradation de l'épargne. De quoi permettre de maintenir, pour le moment, les investissements les plus structurants.
Malgré une hausse inédite de ses dépenses de fonctionnement de 9,5 %, la Région Nouvelle-Aquitaine a décidé de maintenir sa politique d'investissement, qui progressera de 8 % en 2023.
Malgré une hausse inédite de ses dépenses de fonctionnement de 9,5 %, la Région Nouvelle-Aquitaine a décidé de maintenir sa politique d'investissement, qui progressera de 8 % en 2023. (Crédits : Agence APPA)

« Malgré toute mon expérience en la matière, je n'ai jamais eu autant de difficultés à boucler un budget.. », résume Alain Rousset, pourtant président du conseil régional d'Aquitaine puis de Nouvelle-Aquitaine depuis 1998. Le budget pour 2023, qui sera voté les 15 et 16 décembre en séance plénière, doit en effet résoudre une équation inédite. Sur un budget total de 3,5 milliards d'euros, l'inflation et la flambée des prix de l'énergie entraînent un surcoût de 185 millions d'euros pour les finances régionales, dont 74 millions pour les lycées, 60 millions pour les trains et cars régionaux et 27 millions pour les frais financiers. De quoi faire bondir les dépenses de fonctionnement de 9,5 % : « C'est tout simplement du jamais vu ! », confirme Sandrine Derville. La vice-présidente chargée des finances précise, que sans ces surcoûts, l'évolution des dépenses de fonctionnement aurait été contenue à +0,9 %.

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Du côté des recettes aussi ce budget 2023 est hors norme puisque, grâce à la dynamique de la TVA, elles bondissent de 8,8 % sur un an ! Une forte hausse, elle-aussi inédite, qui ne permet cependant pas d'encaisser la totalité du choc pour la Région qui, dans le même temps, fait le choix de maintenir des investissements en hausse de 8 %, à 1,13 milliard d'euros. « Il ne faut surtout pas stopper l'investissement parce qu'il nous faut préparer l'avenir, accélérer les transitions et reconquérir notre souveraineté », justifie Sandrine Derville. Conséquence : l'épargne brute devrait se dégrader de 3,25 % l'an prochain. Et malgré cet effort consenti en 2023, Alain Rousset prévient : « Sans recettes nouvelles, la Région ne pourra absorber tous les chocs. L'emprunt n'étant pas une solution durable, il y a un risque réel pour l'investissement dès 2024 ». L'élu socialiste plaide ainsi pour attribuer aux régions « un point de TVA supplémentaire, notamment pour prendre en comptes les investissements des régions dans le ferroviaire, ou, pourquoi pas, les recettes d'une vignette carbone régionale sur les poids-lourds ».

Le ferroviaire sera en effet l'une des priorités d'investissement de la collectivité en 2023 avec 186 millions d'euros pour, notamment, acheter 15 rames TER. Il sera aussi question de développement économique (340 millions d'euros), de formation professionnelle (500 millions d'euros), du projet Ferrocampus et de transition énergétique avec la feuille de route « 100 % gaz renouvelable en 2050 », les efforts en matière de géothermie dans les lycées et la construction de deux établissements en Gironde (200 millions d'euros) ou encore les contrats d'électricité de gré à gré pour les entreprises. Sur le plan agricole, il est prévu de conditionner toutes les aides à des critères écologiques et sociaux tandis que la Région deviendra au 1er janvier 2023 l'autorité de gestion des aides aux installations pour les nouveaux agriculteurs.

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Zéro plastique : un plan quinquennal

Le conseil régional va adopter un plan zéro plastique 2023-2028 articulé autour de quatre axes : zéro plastique jetable, zéro plastique en enfouissement, zéro plastique dans les océans et des efforts de communication. En Nouvelle-Aquitaine, 305.000 tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année, dont 105.000 tonnes d'emballages ménagers et 57.000 tonnes d'emballages industriels. L'enjeu est de développer à la fois les alternatives au plastique avec des matériaux biosourcés, les solutions et circuits et recyclage, à l'instar du projet Valoregen, et les politiques de sensibilisation des publics.

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Commentaire 1
à écrit le 16/12/2022 à 15:10
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Mr rousset est un homme très humain extra mais il faudrait isoler les logements de personnes âgées très vieux dans la gironde en particulier au Bouscat .qui. Manque de chaleur humaine depuis longtemps.

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