Keolis Bordeaux Métropole devient une entreprise à mission

La première entreprise à mission dans le secteur des transports publics est officiellement née ce mardi 25 octobre à Bordeaux Métropole et n'est autre que Keolis Bordeaux Métropole. Titulaire d'une seconde délégation de service public pour les transports en commun de la Métropole jusqu'en 2030, la filiale de la SNCF s'est engagée à faire mieux pour ce deuxième contrat. Avec une orientation nettement marquée dans la responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Du GPSO à la navigation des Batcubs sur la Garonne (notre photo) la Métropole veut traiter toutes les questions de transport.
Du GPSO à la navigation des Batcubs sur la Garonne (notre photo) la Métropole veut traiter toutes les questions de transport. (Crédits : Agence Appa)

Alain Anziani, maire de Mérignac et président (PS) de Bordeaux Métropole et Marie-Ange Debon, présidente du directoire du groupe Keolis ont signé ce 25 octobre la mutation juridique de Keolis Bordeaux Métropole en entreprise à mission. Cette dernière a été retenue en juillet dernier pour une deuxième délégation de service public (DSP) des transports en commun de la Métropole, de 2023 à 2030. Cette réorientation doit se traduire pour Keolis Bordeaux Métropole par un renforcement de son engagement social, sociétal et environnemental tels que prévus dans le cadre de la loi Pacte (plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) adoptée en 2019. Keolis et la Métropole confirment que Keolis Bordeaux Métropole est la première dans le secteur des transport publics en France à devenir une entreprise à mission.

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Bordeaux Métropole a ainsi décidé de s'aligner sur les quatre grands objectifs à atteindre dans le cadre de la loi Pacte (1), via quinze plans d'action. Un horizon à la structure bureaucratique qui se présente comme le plan guide le mieux adapté, chacun de ses quatre objectifs se raccrochant à l'un des thèmes majeurs de la RSE (responsabilité sociale des entreprises). Avec, par exemple, la réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre, la plantation de 2.500 arbres et arbustes d'ici 2030, une baisse de 15 % de la consommation d'eau d'ici 2026 ou la valorisation de 75 % des déchets pour 2026.

Une rencontre doublement importante pour Alain Anziani

Cette rencontre, à laquelle ont notamment participé Béatrice de François, maire (PS) de Parempuyre, vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge des transports et du stationnement, et Pierrick Poirier, directeur général de Keolis Bordeaux Métropole, a été remise dans son contexte par Alain Anziani, qui a tout d'abord rappelé qu'elle n'avait rien d'anodine.

"C'est un événement rare. D'abord parce que le contrat qui nous lie à Keolis pèse lourd, avec 2,2 milliards d'euros d'engagements sur huit ans, et qu'il est très important, parce que la mobilité est l'un des sujets majeurs de la Métropole depuis des années", a souligné le président.

Avant d'estimer que Bordeaux Métropole n'a jamais vraiment été à la hauteur des enjeux de la mobilité. "C'est un échec collectif" a jugé Alain Anziani, tout en amortissant cette autocritique en rappelant que le territoire devait faire face depuis des années à une véritable explosion démographique, avec 20.000 nouvelles arrivées par an dans le département et 10.000 à Bordeaux Métropole. Sans compter une démographie naturelle particulièrement dynamique dans la Métropole.

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"Nous avons l'ambition de tout traiter"

Jusqu'en 2019, avant la crise du Covid-19, le réseau TBM (déjà géré par Keolis), devait assurer la gestion de 170 millions de voyages à l'année, dont 120 millions par tram et 68 millions en bus. Ce qui donne une petite idée des enjeux à relever par la collectivité. La Métropole en fait-elle trop ?

"Nous avons l'ambition de tout traiter, depuis le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) jusqu'à la navigation des BatCub sur la Garonne et plus tard les téléphériques" a répondu sans s'émouvoir Alain Anziani.

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"Bienveillants, vigilants mais rigoureux"

Pour être plus prosaïque, disons que la barque est chargée et que le président compte bien ouvrir l'œil. La transformation de Keolis Bordeaux Métropole en entreprise à mission n'ayant pas valeur de bénédiction papale, comme a prévenu Alain Anziani :

"Nous comptons beaucoup sur vous pour respecter les engagements sur le développement de nouveaux services, de nouvelles applications... ainsi que l'amélioration du service rendu à nos amis handicapés, avec des horaires plus importants... Pour la première fois en France vous avez créé une entreprise à mission dans le domaine des transports, avec des engagements dans les domaines de la transition énergétique, de l'insertion sociale, de toutes les mobilités et des partenariats. Nous serons pour vous des partenaires bienveillants, vigilants mais rigoureux."

Une attention à laquelle Marie-Ange Debon a répondu en déroulant le tapis rouge tressé pour Bordeaux Métropole par cette filiale de la SNCF mais aussi (minoritairement à 30 %) de la Caisse des dépôts et placements du Québec.

"Nous sommes là pour vous accompagner sur tout le territoire, les deux rives. C'est toute la maison Keolis qui se met en appui de Bordeaux Métropole", a introduit la présidente du directoire de Keolis.

Marie-Ange Debon, Keolis, UTP

Marie-Ange Debon (GregGonzalez)

L'arrivée des lignes E et F en 2025

Et puis Marie-Ange Debon a listé quelques uns des changements cruciaux au menu de cette nouvelle DSP. Comme l'augmentation de +9 % du nombre de kilomètres couverts par TBM, la mise en service des bus express ou encore la création de 16.000 trajets supplémentaires en tramway sans correspondance, grâce à l'installation d'un aiguillage porte de Bourgogne, à la jonction des rives droite et gauche via le pont de Pierre. Infrastructure qui doit être opérationnelle à compter de septembre 2025 et qui va aller de pair avec la création de deux nouvelles lignes de tramway sur les rails existants, comme déjà annoncé.

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Il s'agit tout d'abord la ligne E, qui va relier en direct Floirac Dravemont (rive droite) à Blanquefort (rive gauche-Sud Médoc), et puis de la ligne F, qui va joindre Bègles et la gare Saint-Jean à l'aéroport de Bordeaux Mérignac. Un tournant historique puisque cette liaison directe du tramway avec l'aéroport a pendant des années fait figure de ligne rouge politique à ne pas franchir. Les rails du tramway dans le prolongement de la ligne A arriveront eux à l'aéroport au printemps 2023.

À noter enfin qu'à partir de septembre 2023 un nouveau service de transport à la demande va être ouvert pour les zones d'activités de la Métropole, à commencer par celle de Technowest, à Mérignac, ainsi que la nuit pour les noctambules jeunes et moins jeunes par le biais d'un simple appel téléphonique trente minutes avant le départ.

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(1) Agir de façon responsable pour la planète : agir pour la transition énergétique et la réduction de l'empreinte carbone ; accompagner le développement des collaborateurs : politique d'insertion et d'innovation sociale ; offrir la liberté de mouvement à tous et chacun : développer toutes les mobilités, sécuriser les déplacements des femmes et assurer la mobilité des publics fragiles ; nouer des partenariats qui profitent à tous sur le territoire : achats responsables, accueil de jeunes stagiaires et alternants.

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