Le maire de Bordeaux remanie son équipe dans la continuité

Avec la démission de ses adjoints à l'urbanisme et à la politique de la ville, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a été contraint de réorganiser son équipe. À l'issue de ce remaniement qui acte une continuité politique, c'est Stéphane Pfeiffer, déjà en charge du logement et de l'ESS, qui hérite du portefeuille de l'urbanisme résilient tandis que la politique de la ville sera pilotée par Fannie Le Boulanger.
Pierre Hurmic, le maire écologiste de Bordeaux, a été contraint de remanier son équipe d'adjoints après deux démissions.
Pierre Hurmic, le maire écologiste de Bordeaux, a été contraint de remanier son équipe d'adjoints après deux démissions. (Crédits : Agence APPA)

"Nous n'avons pas beaucoup de professionnels de la politique mais des gens qui ont des vie privées et professionnelles et qui ne vivent pas de la politique [..] Ceux qui vivent exclusivement de la politique peuvent être désarçonnés par cette réalité, je le comprends", a souligné l'écologiste Pierre Hurmic, ce mardi 4 octobre à quelques heures du conseil municipal.

Une manière de se justifier comme de désamorcer d'entrée les critiques venues des rangs de l'opposition de droite et du centre sur "l'instabilité" de son équipe municipale, un peu plus de deux ans après son élection. Le maire de Bordeaux ne s'est d'ailleurs pas privé de rappeler que "lors du précédent mandat, il y a eu sept démissions, dont celle du maire Alain Juppé et de sa première adjointe Virginie Calmels. On n'est très loin de ce niveau là aujourd'hui !".

Lire aussiÀ Bordeaux, Pierre Hurmic mise sur l'autonomie énergétique

Certes. Mais, malgré tout, Pierre Hurmic a bel et bien été contraint de réorganiser son équipe après les démissions coup sur coup de Véronique Seyral, l'adjointe à la politique de la ville, pour raisons personnelles, et de Bernard Blanc, l'adjoint à l'urbanisme résilient, également pour raisons personnelles. Deux départs de cadres qui s'ajoutent aux démissions des conseillers municipaux Benoît Meyer, Pascale Roux et Paul-Arnaud Delaroche depuis juillet 2020 et au décès de sa 3e adjointe Emmanuelle Ajon, en décembre 2020.

Un remaniement "technico-politique"

"Nous avons mené des réflexions sur la composition de l'équipe constituée à l'été 2020 pour opérer les ajustements nécessaires après deux ans de mandat. C'est le cas dans toute organisation vivante", a poursuivi Pierre Hurmic, évoquant un remaniement "technico-politique" qui revendique de fait une pleine continuité politique avec le projet mené depuis deux ans. Dans le détail, voici les évolutions des délégations :

  • Stéphane Pfeiffer, l'adjoint chargé du service public du logement et de l'habitat, de l'emploi, de l'économie sociale et solidaire (ESS) et des formes économiques innovantes, hérite de l'urbanisme résilient. Il sera formellement élu au conseil du mois de novembre et cèdera ses missions liées à l'emploi pour se concentrer sur l'ESS, le logement et l'urbanisme.
  • Fannie Le Boulanger, adjointe à la petite enfance y ajoutera la parentalité et la politique de la ville dès ce 4 octobre. C'est Camille Choplin qui lui succèdera en tant que maire-adjoint au quartier Nansouty.
  • Laurent Guillemin, adjoint chargé de la sobriété dans la gestion des ressources naturelles, de la politique de l'éclairage public et de rénovation énergétique des bâtiments municipaux et des cultes, prendra également en charge les affaires juridiques.
  • Baptiste Maurin, conseiller municipal délégué à l'éducation artistique et la médiation culturelle, est nommé adjoint chargé du patrimoine, du matrimoine, de la mémoire et de l'éducation artistique et culturelle.
  • Tiphaine Ardouin, conseillère municipale, devient adjointe chargé de la démocratie permanente.
  • Léa André, élue sur la liste Bordeaux Respire, fait son entrée au conseil municipal.

En matière de politique urbaine, c'est bien la continuité avec l'action de Bernard Blanc qui est à l'ordre du jour, comme le réaffirme le maire de la ville :

"Bernard Blanc est un professionnel aguerri qui a construit des fondations solides autour du label du Bâtiment frugal bordelais, du bail réel solidaire et de l'évolution de la ZAC Bastide Niel. La trajectoire de l'urbanisme résilient est lancée et on va continuer à construire les étages sur ces bonnes fondations."

Lire aussiUn an après, le fragile bilan du Bâtiment frugal bordelais

Pour Stéphane Pfeiffer, qui a pris en charge le logement et l'habitat début 2021, mais n'est pas, contrairement à Bernard Blanc, un professionnel de l'immobilier ou de l'urbanisme, le sujet le plus délicat des prochains mois sera l'intégration du label du bâtiment frugal bordelais dans le plan local d'urbanisme métropolitain. Une étape espérée pour fin 2023. D'ici là, le premier bâtiment labellisé bâtiment frugal bordelais est attendu pour la fin de l'année.

Lire aussiQui est Stéphane Pfeiffer, l'adjoint au maire de Bordeaux en charge de l'emploi et de l'ESS ?

Un vœu pour un bouclier tarifaire


  • Outre ces modifications de délégation, le conseil municipal du 4 octobre adoptera le projet éducatif du territoire signé entre la ville et l'Etat et votera un vœu demandant à l'Etat de soutenir les finances des collectivités face à la flambée des coûts de l'énergie, de mettre en place un bouclier tarifaire pour plafonner le prix du gaz et d'instaurer une taxe sur les superprofits des compagnies gazières et pétrolières. Un vœu soutenu par l'Association des maires de France et l'association France urbaine présidée par Johanna Rolland, la maire de Nantes.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.