À Bordeaux Métropole, le réseau Keolis a retrouvé sa fréquentation de 2019

Le réseau TBM de transports en commun de Bordeaux Métropole a rattrapé cet été son niveau de 2019 à la même époque. Une remontée très nette après deux années de recul. Malgré la hausse annoncée des coûts du gaz et de l'électricité, Bordeaux Métropole pourrait ne pas augmenter les tarifs de TBM en 2023.
L'un des bus du réseau métropolitain
L'un des bus du réseau métropolitain (Crédits : J. Philippe Déjean)

Béatrice de François, maire (PS) de Parempuyre, vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge des transports et du stationnement, et Pierrick Poirier, directeur général de Keolis Bordeaux Métropole, ont fait ce mardi matin le point sur l'évolution de la fréquentation du réseau TBM (Transport Bordeaux Métropole) au mois d'août dernier. Avant de passer aux chiffres, Béatrice de François a souligné que depuis trois ans Bordeaux Métropole n'a pas augmenté le tarif de ses transports en commun.

Ces derniers seront revus au printemps 2023 mais selon la vice-présidente, qui a insisté sur le fait que rien n'est encore arrêté, si augmentation il devait y avoir elle ne dépasserait pas les 2 %. Précisant au passage que le principe même d'une augmentation des tarifs n'est pas du tout acquis. Actuellement TBM compte 70.000 bénéficiaires de tarifs solidaires, soit près de 30 % des abonnés. Adossés au quotient familial, ces formules se soldent par des réductions de 30 %, 50 % et jusqu'à 100 % du prix du transport.

"80 % des familles bénéficiant de ces tarifs solidaires ont accès à la gratuité des transports en commun", a précisé Béatrice de François.

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Keolis a résolu son problème de recrutement

L'élue a également souligné que la Métropole entretient de très bonnes relations avec son délégataire de service public, Keolis, aux manettes des transports en commun métropolitains depuis huit ans mais dont la délégation de service public a été renouvelée jusqu'en 2030 cet été. TBM a eu des problèmes de recrutement dont on a pu penser qu'ils allaient handicaper le fonctionnement du réseau : une crainte qui s'est dissipée. Il manquait à l'entreprise, qui emploie 2.800 salariés, 35 chauffeurs pour retomber sur ses pieds et Keolis a finalement trouvé ces derniers.

Les flottes de deux-roues en free-floating font plonger les V3

"A fin août 2022, nous sommes sortis d'une phase de crise sanitaire qui a été prégnante. TBM a retrouvé à cette occasion son niveau d'activité qui était celui à fin août 2019", a éclairé Pierrick Poirier comparant la période janvier-août 2022 à la même période trois ans plus tôt.

Le nombre de voyages tout réseau TBM (trams, bus, vélos, navettes fluviales...) s'est ainsi élevé à 108,5 millions de janvier à août 2022 contre 108,3 millions de janvier à août 2019. Cet écart à +0,2 % signe un retour à la normale après une descente à 70,7 millions de voyages en 2020 puis 90,4 millions en 2021. Une évolution globalement positive dont le directeur général de TBM et Béatrice de François n'ont pas détaillé tous les sous-ensembles. A l'exception de l'évolution de l'usage des vélos V3, qui accuse de son côté une véritable chute. Les emprunts de V3 sont ainsi passés de 1,3 million en 2019 à 0,9 million en 2022, après avoir reculés à 0,8 million en 2020 et 2021. Il faut voir là l'impact direct de l'arrivée des flottes de deux-roues électrifiées (vélos, trottinettes, scooters) déployées en free-floating.

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Une offre portée par des sociétés privées, qui prospère sur le territoire métropolitain. Ce qui n'empêche pas TBM d'annoncer l'ouverture de deux nouveaux points d'accès à ses V3. Pierrick Poirier défend l'ouverture de ces nouvelles stations V3 par l'importance que revêt la densité du maillage territorial en matière de location de vélos. Une explication complétée par l'annonce de l'arrivée de 1.000 nouvelles batteries électriques pour équiper les V3 bordelais.

16 millions d'investissement dans des bus articulés

Autre tranche de transports en commun passée à la loupe : Mobibus, dédiée aux personnes handicapées moteur. La fréquentation des Mobibus, avait généré 71,9 millions de voyages en 2019. Nombre passé à 76 millions à fin août 2022 : soit une hausse de +5,7 % sur quatre ans. Après deux années compliquées : 2020, avec 41,8 millions de voyages, et 2021, à 63,1 millions de voyages. Au cours de cet été la Métropole a également concrétisé un investissement de 16 millions d'euros pour l'acquisition de 35 bus articulés Iveco (34 places assises, 137 places debout), qui vont remplacer autant de machines plus anciennes retirées du réseau.

Par ailleurs, les catamarans « La Gondole » et « L'hirondelle », deux navettes fluviales à propulsion électrique de Bat3, ont été rénovées. En 2023, TBM, qui gère le second plus grand réseau de transports en commun de France, derrière Paris et devant Strasbourg, compte accroitre son trafic annuel de 4 millions de kilomètres supplémentaires. Montée en puissance qui va se faire graduellement, notamment avec la mise en connexion du tramway avec l'aéroport de Bordeaux-Mérignac.

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Encore beaucoup d'accidents avec des piétons et des cyclises

Interrogée à ce sujet, Béatrice de François a confirmé qu'en 2023 TBM allait devoir absorber une hausse de 20 à 25 millions d'euros de ses consommations de gaz et d'électricité. Côté sécurité, Pierrick Olivier a souligné que le nombre d'accidents impliquant des véhicules de TBM était en recul constant, après un pic en 2017, avec 12 collisions et 3 morts, contre 6 en 2019 (0 mort), 7 en 2020 (2 morts), 5 en 2021 (0 mort) et 5 en 2022 (2 morts).

Des collisions qui impliquent encore beaucoup de piétons, soit 27 accidents en 2022 (23,6 % des accrochages), devant les cyclistes (19 accidents/ 16,6 %) et les motos (5 accidents/ 4,3 %). Les véhicules légers (en premier lieu la voiture) occupent le haut du panier, avec 53 accidents (46,4 %) en 2022 mais en forte baisse par rapport à 2021 (118 collisions/ 60,5 %). Béatrice de François a rappelé à ce propos qu'il est interdit aux vélos d'emprunter les voies de tramway, ce qui arrive trop souvent, et que les piétons doivent se montrer attentifs, en particulier les jeunes dont les casques stéréophoniques empêchent d'entendre l'arrivée des véhicules. Partant de là, TBM met en place de nouveaux dispositifs pour augmenter la sécurité et commence en particulier à équiper ses tramways de lampes flash, un éclairage avant de type magnésium qui porte loin.

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