Le métro à Bordeaux c'est un vieille rengaine revenue sur le devant de la scène il y a trois ans lorsqu'une étude exploratoire concluait qu'un métro bordelais serait légitime, faisable techniquement et rentable économiquement. Mais le dossier, soutenu par aucun candidat aux élections municipales, est rapidement tombé aux oubliettes en raison des coûts et de l'ampleur des travaux. Un temps envisagée, l'inscription d'une nouvelle étude de faisabilité ne figure pas dans le Schéma des mobilités adopté par Bordeaux Métropole il y a un an, à l'automne 2021.
Pourtant certains élus de la majorité, dont l'écologiste béglais Clément Rossignol-Puech et les élus communistes sont plutôt favorables à étudier l'hypothèse d'un réseau souterrain. C'est aussi le cas des élus de droite et du centre du groupe Métropole Commune(s) qui, désormais dans l'opposition, soutiennent le lancement d'une nouvelle étude. Parallèlement, l'association Métro de Bordeaux milite depuis 2018 pour un projet constitué d'une ligne et de 18 stations desservant Cenon, Bordeaux, Talence, Pessac et Gradignan à l'horizon 2035.
Une étude plus ambitieuse
C'est dans ce contexte que Clément Rossignol-Puech, également vice-président de Bordeaux Métropole en charge des stratégies des mobilités, des mobilités alternatives et de la prospective 2030-2050, s'est prononcé favorablement le 29 août dernier dans un courrier adressé à Métro de Bordeaux au lancement d'une nouvelle étude.
"Cette analyse sera lancée en fin d'année et permettra, sur la base des données de la dernière enquête ménages, de définir : les tracés éventuels et les potentiels de voyageurs associés, ainsi que des éléments d'insertion, de coûts et de calendrier."
Il s'agit donc bien de mener une étude plus ambitieuse et fouillée que la précédente réalisée en 2019 par un ingénieur l'Ecole nationale des travaux publics de l'Etat (ENTPE) de Lyon qui faisait déjà 115 pages. Mais il n'est pas question à ce stade de réaliser des forages ou des analyses du sous-sol, un travail qui se chiffrerait en millions d'euros.
Un cabinet spécialisé
"On va mandater un cabinet spécialisé avec une enveloppe de l'ordre de 100.000 euros pour mesurer l'opportunité d'une telle infrastructure : les avantages et les inconvénients, l'impact sur les déplacements et les correspondances, le coût et le calendrier", précise l'élu écologiste à La Tribune. "Ensuite, quand on aura tous ces éléments, il faudra avoir un nouveau débat politique sur la suite à y donner. Dans tous les cas, on parle de 2030-2050."
De son côté, l'association Métro de Bordeaux "se félicite que la Métropole accepte
d'avancer de manière significative en commandant une étude approfondie auprès d'un cabinet d'experts". Elle attend de l'étude des réponses précises sur le tracé, le coût, le calendrier, la rentabilité socio-économique et le bilan carbone et espère qu'elle pourra "dépassionner le débat sur le métro à Bordeaux qui souffre de tabous et d'idées reçues hérités de l'échec du projet de 1986".
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