À Bordeaux Métropole, Keolis confirmé comme maître d'oeuvre des transports en commun

Le vote du projet présenté par Keolis pour la délégation de service public des transports en commun à Bordeaux Métropole a été adopté sans la moindre bataille rangée politique. Déjà convaincus par l'efficacité historique du tramway dans la Métropole, les élus ont salué un projet compatible avec le schéma des mobilités qu'ils ont élaboré, et qui se dégage du tout tramway sans abandonner cette figure de proue des mobilités métropolitaines.
Figures de proue du réseau de transport collectif bordelais, les tramways ne peuvent plus être déployés aussi facilement qu'à leurs débuts.
Figures de proue du réseau de transport collectif bordelais, les tramways ne peuvent plus être déployés aussi facilement qu'à leurs débuts. (Crédits : HL)

Le changement dans la continuité, tel pourrait être l'intitulé générique de la validation politique faite ce jeudi 7 juillet 2022 par le conseil de Bordeaux Métropole, présidé par Alain Anziani (PS), de la reconduire de Keolis aux commandes de TBM (Transports Bordeaux Métropole), réseau des transports en commun de la Métropole, pour la période 2023-2030. Dans le cadre d'une nouvelle délégation de service public (DSP), qui doit démarrer le 1er janvier 2023.

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Arrivé à Bordeaux en 2009 pour son premier contrat avec l'ex-Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), Keolis a depuis cette date remporté les appels d'offres lancés par la collectivité. Le moins que l'on puisse dire c'est que le vote de ce jeudi sur cette nouvelle délégation de service public, dont les objectifs s'intègrent dans le schéma des mobilités adopté par les élus en septembre 2021, n'a pas donné lieu à contestation.

Une DSP à 2,2 milliards d'euros

Il s'agit schématiquement d'articuler avec encore plus d'efficacité le réseau des quatre lignes du tramway (A, B, C, D) à celui des lignes de bus (près de 70) et navettes terrestres. Sans oublier le transport en navettes fluviales Bat3 (Bat Cub), mais aussi les vélos en location et les parcs relais. Un ensemble complété par un parc régional de cars et de trains connectés avec la Métropole. Le vote de cette DSP à 2,2 milliards d'euros n'a pas provoqué de crise de nerfs ni fait perdre leurs têtes aux élus. Son vote a bien au contraire éclairé le large et profond consensus sur le sujet qui existe entre les principales formations politiques siégeant au conseil métropolitain.

Sans doute parce que l'écrasante majorité des habitants de la Métropole a pu au fil des années mesurer la très forte capacité du tramway à briser l'enclavement des territoires et à remodeler à vitesse accélérée les mobilités au sein de Bordeaux Métropole. En particulier grâce à un coût de revient au kilomètre sans commune mesure avec celui du métro, ce qui a permis de déployer à Bordeaux Métropole un réseau de tramway de 71 kilomètres entre 2003 et 2019, contre 28,2 kilomètres pour le métro à Toulouse entre 1993 et 2019.

Un large consensus chez les élus autour du plan de Kéolis

Chef de l'opposition de droite et opposant résolu à l'alliance PS-EELV qui gouverne la Métropole, Patrick Bobet, n'a pu que reconnaitre que les deux candidats à cette DSP (Keolis et Transdev) "ont fait des propositions de très grande qualité". Il s'est naturellement félicité que Keolis ait réussi à opérer un petit miracle en annonçant la création de deux nouvelles lignes de tramway, grâce à l'installation d'un seul aiguillage. Preuve de la puissance du consensus politique créé autour du tramway, la plupart des attaques ont été le fait d'élus inquiets d'être mal ou pas du tout raccordé au réseau TBM, à commencer par le tramway.

Qu'il s'agisse du maire de Gradignan, Michel Labardin, qui était absent et pour lequel a parlé Emmanuel Sallaberry, le maire de Talence, ou de l'ex-édile de Saint-Médard-en-Jalles, Jaques Mangon (centre droit). Clément Rossignol-Puech (EELV) s'est lui aussi félicité de la qualité des dossiers présentés par les candidats à la DSP et de la stratégie consistant à faire évoluer TBM en s'appuyant sur les bus express ou l'organisation de nouvelles liaisons radiales. Pierre Hurmic, le maire (EELV) de Bordeaux, a souligné la qualité du réseau de transport en commun de Bordeaux, qui correspond en plus parfaitement au schéma des mobilités.

Un aiguillage Porte de Bourgogne pour deux lignes de plus

A compter de septembre 2025, et pour "désaturer" le tramway, qui reste le principal mode de transport en termes de fréquentation et de capacité, Keolis va poser un aiguillage Porte de Bourgogne qui va entrainer la création des lignes E (Floirac-Blanquefort), en connectant des tronçons de lignes déjà existantes (A et C), et F (gare Saint-Jean-aéroport de Mérignac). De plus, les fréquences de passage vont être réduites à 2,30 minutes dans la partie centrale du réseau.

Le réseau des bus va de son côté bénéficier de la montée en puissance des bus express, circulant en site propre, dont quatre lignes sur les sept prévues vont démarrer à partir de septembre 2023. Pour donner un autre exemple, les lignes de navettes fluviales vont également être renforcées pour réduire le temps de transit entre rives gauche et droite de la Garonne grâce à l'achat de nouveaux bateaux.

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