En 2021, la Caisse d'épargne Aquitaine Poitou-Charentes (CEAPC), à Bordeaux, a parfaitement bien rebondi, ce qu'ont confirmé les chiffres présentés ce mardi 3 mai par Jérôme Terpereau, président du directoire de la banque coopérative régionale, et Dominique Goursolle-Nouhaud, présidente du conseil d'orientation et de surveillance. A cette occasion Jérôme Terpereau a annoncé qu'il quittera son poste à compter du 31 mai prochain.
Arrivé au port de la Lune en 2018, le patron opérationnel de la CEAPC va grimper dans l'organigramme du groupe BPCE (Banque populaire-Caisse d'épargne) en devenant, à compter du 1er juin, le directeur général de la division Banque de proximité et assurance. Il sera remplacé à son poste à la CEAPC par Frédérique Destailleur, qui sera ainsi la première femme nommée à la tête du directoire de la banque régionale. Frédérique Destailleur était jusqu'ici directrice générale de la filiale BPCE solutions crédit.
2021 : mieux qu'en 2020 et qu'en 2019
Malgré un contexte international des plus incertains, Frédérique Destailleur va arriver dans un établissement qui a enregistré de très bons résultats en 2021. Son produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) a ainsi atteint 493 millions d'euros l'an dernier, en hausse de +2,7 % sur un an, tandis que son résultat net enregistrait une forte hausse de +21 %, à 102 millions d'euros. Mieux qu'une réaction positive au choc dépressif de 2020, cette reprise est assez forte pour dépasser les derniers résultats d'avant la crise sanitaire, enregistrés en 2019.
La banque coopérative régionale arrive ainsi à améliorer de +1 % son produit net bancaire de 2019 (488 millions d'euros). Et c'est plus marqué pour le résultat net 2019 (93,7 millions d'euros), dépassé de +8,8 % en 2021...
Une solvabilité béton avec beaucoup de capitaux propres
"Ce résultat est dû à notre politique de réduction des charges, qui baissent de 1,4 % pendant la période, mais aussi à la baisse du coût de la gestion du risque, à -9 %, puisque nous avions beaucoup provisionné en 2020. Aussi bien pour couvrir les impayés, qu'alimenter les provisions collectives, y compris en l'absence de défaillance. Ces provisions n'ont pas disparu en 2021, elles ont baissé", recadre Jérôme Terpereau.
Depuis la crise financière de 2008, les autorités européennes de régulation ont obligé les banques à renforcer leurs fonds propres de façon drastique dans le cadre des accords de Bâle I, II puis III (la cité helvète hébergeant le siège de la Banque des règlements internationaux). Avec une course à la robustesse financière qui est désormais entrée dans les mœurs. C'est ainsi que Jérôme Terpereau a souligné la solidité du socle des capitaux propres consolidés de la CEAPC, à 2,8 milliards d'euros, et la bonne tenue du ratio de solvabilité de la banque coopérative, à 20,82 % en 2021, pour un minimum autorisé par les autorités de régulation de 10,5 %. Il s'agit de la quantité minimale de fonds propres dont la banque doit disposer pour couvrir le montant de ses engagements.
600 à 700 recrutements sur trois ans
Ces données présentées par la CEAPC s'avèrent d'autant plus rassurantes que l'intensification de la guerre en Ukraine marque le début d'une crise géopolitique européenne d'ampleur historique, aux conséquences socio-économiques encore imprévisibles. Si cette toile de fond de début 2022 n'était pas celle de 2021, elle donne quand même plus de relief à la présentation du bilan annuel de la banque coopérative. Cette dernière a ainsi vu l'an dernier son encours d'épargne progresser de +6 %, à 37 milliards d'euros. Tandis que son encours de crédit gagnait +2,7 %, à 22,8 milliards d'euros.
La CEAPC, qui emploie 2.449 salariés, a par ailleurs recruté l'an dernier 212 personnes en contrat à durée indéterminée et procédé à 185 promotions internes. La banque coopérative régionale a déjà recruté 60 personnes depuis janvier dernier et cherche, non sans difficulté, à en recruter encore autant. Sur les trois prochaines années, correspondant à son plan de route "Investir l'avenir", la CEAPC, qui renforce son offre en particulier dans la banque d'affaires, compte recruter un total de 600 à 700 personnes.
La banque, malgré un développement très soutenu dans les prestations de services numérisées, à distance, dispose d'un solide réseau de 344 agences, qui fait l'objet de 54 chantiers de rénovation.
"Ce programme va s'étaler sur les trois ans, à raison de 12 à 15 millions d'euros d'investissement par an dans les agences", a relevé le président du directoire.
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