
La réunion organisée la semaine dernière, le jeudi 17 février, entre les centrales syndicales représentées dans l'usine de Magna Powertrain Bordeaux (MPTB), à Blanquefort (Bordeaux Métropole), spécialisée dans la fabrication de boites de vitesses semi-automatiques MX65, destinées à des modèles européens de Ford, comme la Ford Fiesta, a provoqué la création d'une union syndicale.
Mouvement de convergence qui se traduit ce mercredi 23 février par un appel à la grève. Les centrales syndicales CGT, FO, CFTC et CFDT ont ainsi appelé les salariés de l'usine à cesser le travail à compter de ce jour 22 heures et jusqu'à demain jeudi 24 février à la même heure. Elles incitent surtout dans leur appel, sur l'importance pour les salariés de l'usine de se retrouver sur le parking de Magna ce jeudi 24 février entre 12 heures et 16 heures pour manifester leur mécontentement. L'union syndicale réclame une augmentation générale du montant des salaires de +3 %, à l'exception de la CGT qui demande une augmentation mensuelle de 100 euros.
La direction veut "maximiser" le budget des NAO
De son côté, la direction de Magna Powertrain Bordeaux propose une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (Pepa), dite « prime Macron » (défiscalisée et sans prélèvements sociaux -sous certaines conditions) d'un montant de 1.000 euros pour les ouvriers, employés et techniciens, et une augmentation individuelle de salaire de +1,2 % pour les agents de maîtrise et les cadres.
" ... La direction choisit de proposer cette prime de 1000 euros payable dès le mois de mars 2022 avec une partie du budget des NAO qui, lui, s'appliquerait dès le mois d'avril 2022. Chaque salarié concerné aurait à sa disposition, immédiatement, pour son pouvoir d'achat, la somme de 1000 euros versée sur son salaire de mars. Ce choix, en raison des avantages fiscaux offerts par le dispositif « Prime Macron » permet de maximiser le budget alloué pour les NAO 2022" déroule en substance la direction de MPB à l'adresse de ses salariés.
Sans pour autant fermer la porte aux revendications exprimées par ces derniers.
"La direction a également reçu cette semaine les revendications de toutes les délégations syndicales et souhaite prendre plus de temps afin d'évaluer l'éventuel budget additionnel nécessaire. Le but est de pouvoir répondre au mieux à une partie des revendications lors de la seconde réunion qui est prévue le 24 février 2022" complète la direction de MPB.
Les syndicats en majorité opposés à la "prime Macron" de 1.000 euros
L'union syndicale critique en particulier le fait que la direction de MPTB compare dans sa communication interne le pouvoir d'achat de la "Prime Macron" avec une augmentation générale de +1,2 %.
"La direction nous prend vraiment pour des imbéciles ! Alors que notre pouvoir d'achat ne cesse de diminuer et que l'inflation atteint le niveau historique de +3,5 %, la direction nous propose une Prime Macron défiscalisée et désocialisée" tacle notamment l'union syndicale.
Ce mouvement de demande d'augmentation salariale, a la double particularité de se développer sur un terreau industriel sans grand avenir, puisque la production de la boite de vitesses MX65, qui fait tourner MPTB, doit s'arrêter l'an prochain, au sein d'un grand groupe florissant, Magna, deuxième plus gros sous-traitant mondial de l'industrie automobile, qui a réalisé 36,2 milliards de dollars américains de chiffre d'affaires en 2021, soit une hausse de +11 %.
Des négociations qui se déroulent dans un contexte déprimé
Le tout dans un contexte local quasiment sans visibilité, marqué par l'absence de nouveaux projets industriel pour l'usine, qui emploie près de 800 salariés, les difficultés d'approvisionnement en semi-conducteurs, la baisse des ventes de voitures et une menace sur les prix...
"Depuis les mois, en écho à vos messages de détresse, les organisations syndicales toutes confondues alertent la direction de Magna sur l'épuisement qui guette les salariés de Magna PT Bordeaux, asphyxiés par un taux d'absentéisme record. Depuis des mois, si la direction reconnait la pression extrême, elle se réfugie derrière une fatalité liée au Covid-19 et à la pénurie de semi-conducteurs. Jamais elle ne se remet en question..." attaque notamment l'intersyndicale.
Parce que ses représentants en sont convaincus.
"C'est maintenant qu'il faut que la direction mesure concrètement le ras-le-bol des salariés de Magna".
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