Les propositions de l'Union régionale HLM pour relancer la construction de logements sociaux

L'Union régionale HLM en Nouvelle-Aquitaine, présidée par Muriel Boulmier, fait de nouvelles propositions pour relancer la construction de logements sociaux. Le retard sur les besoins a pris une telle ampleur qu'aujourd'hui près de 100.000 ménages sont en attente d'un logement social dans la région.
Quartier du Grand Parc à Bordeaux
Quartier du Grand Parc à Bordeaux (Crédits : Philippe Ruault)

La construction de logements sociaux ne se portait déjà pas très bien avant la crise du Covid-19 en Nouvelle-Aquitaine et la pandémie et n'a pas arrangé les choses, comme l'a rappelé Muriel Boulmier, présidente de l'Union régionale HLM. La présidente vient ainsi de présenter, avec deux de ses trois vice-présidents, Emmanuel Picard et Jean-Luc Gorce, une nouvelle initiative pour relancer la construction de logements sociaux, sous la forme d'une publication très étayée, rédigée par l'Union régionale avec le soutien de la Banque des territoires.

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La situation s'est encore dégradée et l'insuffisance de l'offre a fait gonfler la demande à un niveau jamais atteint.

"Il y a 95.000 ménages en demande de logements sociaux en attente dans notre région", dénonce ainsi Muriel Boulmier.

Une situation particulièrement critique dans les marchés immobiliers les plus tendus que sont Bordeaux Métropole et la zone littorale, où le logement social est la seule option d'habitat pour les ménages les plus modestes relève l'URHLM de Nouvelle-Aquitaine.

La population va continuer à augmenter

Sachant qu'il va falloir loger 23.000 nouveaux ménages par an d'ici 2030 en Nouvelle-Aquitaine, dont beaucoup seront éligibles au logement social. Des prévisions qui n'intègrent pas la très probable émergence d'une nouvelle conurbation Bordeaux-Toulouse de près de deux millions d'habitants, grâce à la future ligne à grande vitesse prévue dans le cadre du GPSO (Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest), qui va mettre les deux capitales régionales à une heure et cinq minutes de distance l'une de l'autre, transformant le TGV en un super tramway.

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La présidente régionale de l'URHLM a ensuite éclairé plusieurs brins du faisceau d'événements défavorables qui participe à l'étranglement de la construction de logements sociaux. A commencer par la loi de compensation par les bailleurs sociaux de la baisse de cinq euros du montant des APL, décrétée par le gouvernement. Une décision qui a obligé les bailleurs sociaux à mettre la main à la poche pour préserver le pouvoir d'achat de leurs locataires. Avec au final une contribution financière de 1,5 milliard d'euros de la part de ces derniers. Une ponction qui est venue grever d'autant leur capacité à construire, pointe du doigt Muriel Boulmier.

 Une demi-douzaine de propositions pour sortir de l'ornière

"Au départ en Nouvelle-Aquitaine cette compensation d'APL nous a coûté 50 millions d'euros par an. Avant que la facture ne monte rapidement à 100 millions d'euros à l'année. Ce qui s'est soldé par de plus en plus de marchés infructueux, car devenus trop chers. Sans compter l'application du nouveau règlement énergie, avec tout un arsenal de nouvelles règles, qui vont-elles aussi nous coûter à appliquer, et ce dans un délai très court", égrène en substance Muriel Boulmier.

Résultat, il devrait au final manquer entre 800 et 1.000 logements dans la programmation des logements sociaux à construire, évalue l'URHLM de Nouvelle-Aquitaine.

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Pour sortir de ce marasme, l'Union régionale préconise l'usage de plusieurs leviers.

  • Doter de moyens complémentaires les collectivités locales et les organismes.
  • Développer la concertation pour sécuriser les permis de construire.
  • Créer des comités techniques territoriaux de maturité des opérations regroupant l'Etat, les élus, les organismes HLM, la Banque des territoires et leurs partenaires.
  • Réguler les transactions entre opérateurs privés et publics.
  • Faciliter l'accès aux fonciers privés ou publics au-delà des fonciers de l'Etat pour augmenter les possibilités de construire.
  • Flécher pour une période de trois ans des crédits déconcentrés de l'Etat pour faciliter le développement et la revitalisation des territoires, notamment dans le monde rural.

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