Girondins de Bordeaux : un accord trouvé avec Gérard Lopez évite le dépôt de bilan

Une grande partie du destin du Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB) s'est dénouée ce mardi 22 juin avec l'annonce d'un accord entre King Street et Fortress, ses actionnaires, et Gérard Lopez, le repreneur le plus en vue. Si tout n'est pas réglé, notamment sur le plan sportif, cet accord évite dans l'immédiat une procédure de redressement judiciaire alors que le Club scapulaire est revenu dans le jeu mais que le monde des affaires bordelais ne déborde pas d'enthousiasme.
Face à la menace les Ultramarines sont totalement mobilisés.
Face à la menace les Ultramarines sont totalement mobilisés. (Crédits : Regis Duvignau)

[Article mis à jour le 22 juin à 18h35 avec le communiqué du club]

"A la suite de longues discussions menées ces derniers jours, un accord a finalement été trouvé entre King Street, Fortress et Gérard Lopez validant le projet porté par ce dernier. Les garanties demandées par le conseil d'administration qui s'est tenu en milieu de journée ont été apportées dans les heures qui ont suivi. Ces derniers éléments ont répondu aux attentes de Rothschild & Co, le conseil financier du Club, et du mandataire ad hoc évitant ainsi le placement du Club en redressement judiciaire."

Le communiqué du FCGB est tombé mardi 22 juin à 18h mettant fin à un long suspense sur l'avenir du club bordelais et éloignant, pour l'instant, la menace d'une procédure de redressement judiciaire, brandie le 18 juin dernier par la direction, qui aurait été dévastatrice sur le plan humain et sportif autant que pour l'image du club. Celui-ci rappelle cependant que la reprise "reste conditionnée à la finalisation de la documentation contractuelle usuelle, après consultation des instances représentatives du personnel, et à la confirmation par la DNCG de la possibilité pour le club" d'être toujours en Ligue 1 lors de la prochaine saison. Les prochains jours et l'ampleur des fonds réellement apportés par le repreneur restent donc décisifs.

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Même s'il restait possible ces derniers jours qu'aucun dossier sérieux ne soit arrivé réellement sur le bureau de Frédéric Longuépée, le président des Girondins, le scénario d'un accord avec Gérard Lopez tenait la corde depuis quelques jours, selon le quotidien sportif "L'Equipe".

Gérard Lopez a négocié un accord avec King Street

Gérard Lopez, homme d'affaires hispano-luxembourgeois de 49 ans ancien patron du LOSC (club de Lille), repreneur déclaré du club girondin, ressemblait chaque jour davantage à l'homme providentiel attendu par le FCGB. Il aurait ainsi trouvé selon le quotidien sportif un accord avec le propriétaire sortant du FCGB : le fonds d'investissement spéculatif King Street (groupe King Street Capital Management à New-York/18 milliards de dollars d'actifs sous gestion-ndlr) et son allié dans cette opération : Fortress Investment Group.

Rappelons que, selon nos informations, le fonds d'investissement spéculatif new-yorkais Fortress Investment Group, qui revendique le leadership mondial de la spécialité, avec un montant record de 53,1 milliards de dollars d'actifs sous gestion pour l'exercice 2021, est intervenu en couverture de King Street à hauteur de 38 millions d'euros, pour que ce dernier puisse financer l'opération de rachat du FCGB au groupe M6, bouclée le 6 novembre 2018 pour un montant total de 100 millions d'euros, dont 84 millions d'euros ont été immédiatement décaissés par l'acquéreur. En l'occurrence le fonds d'investissement GACP, spécialisé dans le sport, créé à Miami (Coral Gables) qui n'aurait pas pu financer cette opération sans King Street.

Le repreneur demande du temps pour lever les fonds

Fortress n'entend par renoncer à ses 38 millions d'euros investis et donc ne voulait pas entendre parler d'une mise en redressement judiciaire du FCGB, qui aurait conduit à la perte de son investissement et de sa rémunération (évaluée à 3,7 millions d'euros par L'Equipe) au bénéfice d'un repreneur une fois le club purgé de ses dettes. Si bien que Fortress aurait accepté d'échelonner le remboursement de son prêt, voire même l'intégrer sous forme d'apport au capital du FCGB, une fois ce dernier restructuré. En face, Gérard Lopez a réussi à mettre au point un plan de reprise assorti d'une proposition financière suffisamment crédible.

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Alors que le projet de Gérard Lopez avait été, un temps, annoncé comme fusionné avec le pool de reprise constitué autour de Pascal Rigo, ce Girondin qui a fait fortune dans la boulangerie aux Etats-Unis, "L'Equipe" annonçait par ailleurs ce mardi que ce n'est pas le cas. Pascal Rigo aurait été éliminé de la course, ce qui semble démontrer qu'il n'avait pas fusionné ni levé les fonds attendus. Par contre, la dernière information du quotidien sportif corrobore ce que le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, avait évoqué avec La Tribune. A savoir que le financier Stéphane Martin, ex-président des Girondins de Bordeaux et ex-banquier, soutien de Pascal Rigo, a fini par rallier Gérard Lopez, confirmant ainsi son rôle d'homme clé de la solution à ce dossier bien charpenté.

"Personne ne veut mettre d'argent dans cette opération"

L'appel lancé en avril dernier par le milliardaire François Pinault, qui voulait pousser les propriétaires de châteaux grands ou moyens du vignoble bordelais à se fédérer pour fournir un soutien financier efficace et durable au FCGB a fait long feu et plus personne n'en parle.

"Même si le sujet intéresse tout le monde, cet appel a fait peur aux milieux d'affaires bordelais, vu l'importance des sommes en jeu et le sentiment de nombreux dirigeants, en particulier dans le monde du vin, d'avoir déjà aidé financièrement le club. Malgré l'appel de Pinault personne ne veut mettre d'argent dans cette opération parce que ce n'est pas rentable. Les leaders du vignoble préfèrent investir dans le foncier et la modernisation de leurs locaux" décrit cet homme d'affaire bordelais.

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Mais le Club Scapulaire aurait 250 entreprises prêtes à s'investir

Le port de la Lune serait-il en plus victime d'un affrontement entre bordelais d'en haut et bordelais de l'entre-deux ? En tout cas l'initiative de Bruno Fievet, qui n'a pas pu répondre à nos questions laisse à penser que cela pourrait être le cas. Parce qu'avec son organisation le "Club Scapulaire" la rumeur veut que Bruno Fievet, l'un des premiers repreneurs du FCGB à s'être fait connaitre, ai réussi à convaincre 250 chefs d'entreprises bordelaises, des très petites et moyennes entreprises, à se regrouper pour peser sur cette reprise du club.

La somme qu'ils auraient réussi à lever n'est pas connue mais elle s'élèverait à plusieurs millions d'euros, entre cinq et dix croit savoir le quotidien "Sud Ouest". Une somme qui aurait encore grossi jusqu'à tangenter les 15 millions d'euros, selon certains. Pour plus mystérieux qu'il soit, ce Club Scapulaire s'est fait davantage connaître après l'annonce, de son rapprochement avec le projet de reprise formulé par Gérard Lopez, qu'il est venu renforcer fort à propos.

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