Régionales : les candidats néo-aquitains ne manquent pas d'idées pour le développement économique

La première partie du débat organisé par La Tribune à l'occasion de ces élections régionales 2021 en Nouvelle-Aquitaine portait sur le développement économique. Un enjeu central pour les régions, qui ont justement la charge de cette responsabilité. Alors que de nombreux sujets hors piste des régionales, comme la sécurité, sont agités au plan national : tous les candidats invités par La Tribune ont joué le jeu des questions économiques et sociales.
Geneviève Darrieussecq, Alain Rousset, Nicolas Thierry, Nicolas Florian, Clémence Guetté et Edwige Diaz.
Geneviève Darrieussecq, Alain Rousset, Nicolas Thierry, Nicolas Florian, Clémence Guetté et Edwige Diaz. (Crédits : Agence APPA)

La partie du débat centrée sur le développement économique a permis d'aborder plusieurs thèmes centraux : aides aux entreprises, innovation, financement, emploi, environnement... Le balayage a été quasiment exhaustif sans être roboratif. Les témoignages retenus ci-dessous sont rangés "par ordre d'apparition à l'écran" des candidats à l'élection régionale, ce jeudi 3 juin, après tirage au sort. Les interventions qui suivent sont des synthèses tirées des propos des candidats, que vous pouvez retrouver en vidéo et intégralité ci-dessous.

Le replay du débat organisé par La Tribune, jeudi 3 juin, à Cap Sciences.

Clémence Guetté, tête de liste LFI-NPA, a privilégié une ouverture classique pour un parti de gauche en matière de développement économique, attaquant sur les aides publiques accordées aux entreprises.

"La chose importante que l'on porte au niveau du développement économique c'est le conditionnement des subventions qui sont faites aux grands groupes industriels de notre région. Parce que ce n'est plus possible de subventionner les yeux fermés des groupes qui ensuite délocalisent, abandonnent les salariés... Avec nous, ce ne sera plus un euro pour des grands groupes qui polluent et qui licencient, donc des conditions sociales et écologiques à cette activité... Il faut que la puissance publique, que l'on représente ce soir, s'interpose entre le capital et les grands groupes qui en font absolument ce qu'ils veulent..."

Alain Rousset, président sortant, tête de liste PS-PCF-PRG, a d'entrée intégré l'innovation dans sa vision du développement économique, sans faire d'impasse sur le rôle de la puissance publique régionale.

"J'étais ce matin à Condat (papeterie située en Dordogne-Ndlr). Une entreprise qui devait fermer. 420 personnes. On l'a sauvée, grâce à l'aide de la Région. Le problème qui se pose à nous c'est d'avancer. Ce n'est pas la fin du monde aujourd'hui. Le monde industriel continue. Quand on a lancé l'idée d'un consortium industriel et technologique autour de la batterie : véhicule électrique, motorisation électrique, dédiésélisation, aujourd'hui on a la première usine de batteries, à Nersac, près d'Angoulême, le premier centre de recherche sur la batterie du solide du futur, à Bruges, et on réindustrialise grâce à ça".

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Nicolas Florian, tête de liste LR-NC, a notamment mis l'accent sur la création d'emplois et l'implication des élus des chambres consulaires dans le diagnostic sur les points à améliorer.

"D'abord, il ne faut pas oublier que quand on parle de développement économique, c'est pour créer de l'emploi. La première chose que je ferai c'est de confier à tous les consulaires le soin pendant six mois de revoir totalement le règlement d'intervention, de soutien et d'aides aux entreprises. Et qu'ils nous fassent des propositions pour savoir quelles sont les pistes d'amélioration... La deuxième sera la mise en place d'un contrat de retour à l'emploi durable, et, troisième pilier important, la création d'un vrai fond souverain, avec un apport en capital de la région et un appel à un fonds participatif".

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Geneviève Darrieussecq, tête de liste LREM-Modem-UDI, qui s'est défini comme "ambitieuse et pragmatique", a également présenté un plan d'intervention en trois points pour assurer le développement économique de la région.

"Tout d'abord, je crois que notre mission c'est la relance économique, avec cette crise qui nous a tous impacté.... Et puis ensuite nous devons avoir une ambition, qui peut être dans la recherche, dans l'innovation, dans les brevets.... Mais nous devons avoir aussi une attention particulière pour ce que j'appelle l'économie du quotidien. C'est-à-dire nos très petites entreprises et nos PME, sur tous les territoires. Parce qu'elles font le maillage des territoires, et qu'elles créent l'emploi. Dans les zones rurales, villes moyennes, grandes villes aussi... Et nous devons les accompagner dans leur transition"

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Edwige Diaz, tête de liste Rassemblement national, veut en particulier rapprocher la Région de la vie des entreprises et permettre notamment à ces dernières d'accéder plus facilement aux aides qui leurs sont destinées, en faisant appel au réseau consulaire.

"J'ai écouté les chefs d'entreprises qui me disent que c'est difficile d'avoir accès aux aides régionales. Donc je propose de rendre les aides plus accessibles et je veux inverser la tendance, c'est-à-dire qu'aujourd'hui ce sont les entreprises qui doivent solliciter la Région, compléter des dossiers et ça crée des disparités en termes d'égalité des chances puisque les entreprises qui ont un cabinet comptable peuvent plus facilement constituer des dossiers. Moi je pense que c'est plutôt à la Région, en partenariat avec les CCI par exemple, de se diriger vers les entreprises".

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Nicolas Thierry (EELV-Génération.s) a mis l'accent sur la sortie économique de la crise pandémique, sans oublier les enjeux liés à la transition écologique qui sont au cœur de sa campagne et qui devraient passer par la création d'un nouveau fonds d'investissement.

"Tout d'abord, il y a une urgence à très court terme... parce que beaucoup de petites entreprises ont eu des avances remboursables, des prêts... Il va falloir mettre en place un accompagnement humain de la région pour lisser les remboursements... Ensuite il y a le moyen et le long terme... si l'on ne fait rien d'ici 2030 la situation va être catastrophique. Là je propose la création d'une société régionale d'investissement pour allier public-privé, et qu'on décide dans quelles filières on investit. Et une deuxième proposition, qui est la création d'un fonds d'épargne régional ouvert aux Néo-Aquitains".

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Il a aussi été question de filières d'avenir et de formation professionnelle lors de cette première partie du débat que vous pouvez retrouver en intégralité ci-dessous :

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