Régionales : Nicolas Florian veut prendre le taureau de l'insécurité par les cornes

Nicolas Florian (LR) a mis sa campagne électorale régionale en Nouvelle-Aquitaine sous le signe de la fracture territoriale, plaidant pour le retour des prises de décision au plus près du terrain, notamment en matière de développement économique. Mais il a également franchi le Rubicon en promettant l'adoption d'un pacte de sécurité : compétence qui ne relève pas des conseils régionaux.
Nicolas Florian ce jeudi matin à Sarran, au musée Jacques Chirac
Nicolas Florian ce jeudi matin à Sarran, au musée Jacques Chirac (Crédits : DR)

C'est depuis le musée Jacques Chirac de Sarran, en Corrèze, accueilli par le président du conseil départemental Pascal Coste, que Nicolas Florian (LR), conseiller municipal et métropolitain d'opposition, et ancien maire de Bordeaux, a présenté sa liste pour les élections régionales 2021, dont il est le chef de file en Nouvelle-Aquitaine. Il a amorcé son intervention par de nombreuses références à l'ancien président de la République, associant notamment Jacques Chirac au respect, à la fracture sociale, à la solidarité ou encore à l'autorité.

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Nicolas Florian a pris le temps d'insister sur ce dernier terme, connectant son discours aux deux derniers faits divers sanglants, qui ont eu lieu ce 5 mai et respectivement coûté la vie à un policier dans l'exercice de ses fonctions, à Avignon, et à une mère de famille assassinée par son ex-mari, à Mérignac (Gironde).

"Il faut prendre le taureau par les cornes, on à l'air de découvrir qu'en Nouvelle-Aquitaine aussi il y a des délinquants et des gens qui souffrent", a commenté en substance le candidat, dévoilant ainsi l'une des grandes pistes de sa campagne.

Fracture territoriale, la première préoccupation

Nicolas Florian a ensuite précisé que sa liste va aligner 207 candidats dans les douze départements pour ces élections régionales, préférant voir la région comme le fruit d'une addition plutôt que d'une fusion de territoires. Une dimension locale sur laquelle il a insisté, présentant ses têtes de listes comme très enracinées dans leurs départements. Parmi lesquelles figurent au moins deux poids lourds LR : Maider Arosteguy, nouvelle maire de Biarritz, et Yves Foulon, maire d'Arcachon, président de la Fédération des Républicains de la Gironde.

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Le candidat a évoqué quelques grandes orientations qui vont baliser sa campagne électorale. Avec, tout d'abord, la fracture territoriale, qu'il a illustré avec la nécessité de désenclaver de nombreux territoires. Un impératif devenu manifeste selon lui avec l'émergence des Gilets jaunes, auquel il faut rajouter la crise sanitaire provoquée par la lutte contre la pandémie.

Quand Nicolas Florian met les maires en avant

"Nous avons besoin d'une respiration démocratique, d'une alternance (...) il faut s'adapter à toutes ces nouveautés qui nous traversent...", a évoqué le candidat, ouvrant discrètement la voie aux attaques sur l'âge du capitaine sortant, Alain Rousset, ou plutôt son temps passé à la barre de la région, ensuite relancées par d'autres candidats.

Nicolas Florian a continué à enfoncer le clou sur la thématique de la fracture territoriale, l'illustrant par le rôle des maires qu'il estime avoir été fondamental dans l'organisation de la riposte face à la pandémie ou encore par sa prise de parole depuis la Corrèze et non depuis Bordeaux.

Déléguer le pouvoir économique aux élus locaux

"C'est pourquoi nous déléguerons s'il le faut la décision d'aider les entreprises aux patrons des agglomérations, qui savent mieux que Bordeaux laquelle choisir ! La Région est chef de file de l'économie, oui c'est vrai, mais nous voulons gérer ça avec les territoires. Nous avons 80 % de TPE et de PME en Nouvelle-Aquitaine, et c'est avec elles qu'il faut agir", a déroulé en substance Nicolas Florian.

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Avant de revenir sur le dossier de l'enclavement pour revendiquer l'achèvement prioritaire de plusieurs voies ferrées locales en attente depuis des années. Quand il a annoncé qu'il fallait réintégrer une politique routière dans la stratégie régionale, là aussi en réalisant ou terminant des infrastructures, Nicolas Florian a été applaudi par ses colistiers.

LGV : les résultats toulousains

Nicolas Florian n'a pas omis d'aborder le cas de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse.

"Je félicite le maire de Toulouse et la présidente de la région Occitanie qui sont allés secouer le Premier ministre pour lui rappeler qu'il devait financer cette LGV. Notre président néo-aquitain n'a rien fait et n'a rien dit à ce sujet", a souligné en particulier le candidat.

Ce dernier s'est ensuite prononcé pour le développement de circuits bios mais surtout courts en agriculture, entre producteur et consommateurs.

Sécurité : le début d'une rupture historique ?

Mais sa grande rupture, en tout cas la plus saillante, Nicolas Florian n'a pas eu peur de la jouer hors piste, sur le terrain de la sécurité.

"On me dit oui mais ce n'est pas une compétence régionale... D'accord mais alors on ne fait plus rien, il suffit de rester derrière son bureau !", a étrangement argumenté le candidat LR, qui en a appelé à la création de nouvelles forces de sécurité pour assurer la protection dans les transports, en particulier les trains mais aussi, et c'était totalement imprévisible, dans les lycées : "Il faut aider notre jeunesse, qu'elle n'ait pas peur", a-t-il plaidé.

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Avant de plaider pour que la Région octroie des moyens financiers aux villes et aux territoires qui souhaitent s'équiper en dispositifs de sécurité. Des annonces qui ne risquent pas de passer inaperçues et qui semblent viser les électeurs LR tentés par le vote Rassemblement national.

"LREM un conglomérat contre nature"

Candidat de choc à ces élections régionales, dont il est la tête de liste dans la Vienne, Ronan Nedelec, président du Stade poitevin hockey club, à Poitiers, a quant à lui  relativisé la menace RN et tiré sur LREM.

Il a ainsi analysé le vote RN comme étant une tentation du monde rural, soulignant "un vote RN c'est un vote perdu car ce parti ne pourra pas gagner", avant de préciser que voter Alain Rousset est une mauvaise idée parce que ce dernier va devoir "passer sous les fourches caudines des écologistes".

"LREM est un conglomérat contre nature", a-t-il ensuite enchainé. "LREM c'est l'affaire Benalla, c'est le fiasco de la ministre de la santé Agnès Buzyn face à la pandémie !", a mitraillé le candidat, bien décidé à défendre le monde agricole.

Il y a ainsi très peu de chance, pour ne pas dire aucune, que l'on assiste à un rapprochement entre les listes LR et LREM au second tour de scrutin. Mais nous ne sommes qu'au début de la campagne.

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Commentaire 1
à écrit le 07/05/2021 à 15:38
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La vache, avec tout ce qu'il s'est passé dans le monde ces dernières années, ils en sont encore restés là les LR même si je suppose qu'il y a eu une étude de marché auparavant forcément, démontrant que les dernières personnes qui vont voter sont enco...

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