Maire sortant de Bordeaux, Nicolas Florian dénonce l'inaction de son successeur

Maire sortant battu lors des dernières élections municipales à Bordeaux, Nicolas Florian présentait ce lundi ses voeux à la presse. Il en a profité pour dresser un portrait à charge des six premiers mois passés par Pierre Hurmic au Palais Rohan. Chef de file du groupe d'opposition Bordeaux ensemble, Nicolas Florian accuse Pierre Hurmic d'inaction et d'approximations.
Nicolas Florian
Nicolas Florian (Crédits : Agence APPA)

Patron de l'opposition du centre et de droite à la mairie de Bordeaux, Nicolas Florian (LR), maire sortant battu par la coalition de gauche emmenée par l'écologiste Pierre Hurmic, a présenté ce lundi 25 janvier ses vœux à la presse, en présence de plusieurs colistiers, notamment Fabien Robert (Modem), Guillaume Chaban-Delmas, Marik Fetouh et Béatrice Sabouret.

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Comme l'opposant d'extrême gauche Philippe Poutou, quelques jours plus tôt, Nicolas Florian fait un procès en inaction au nouveau maire de Bordeaux. Après avoir refait un point sur les enjeux soulevés par l'épidémie de coronavirus, Nicolas Florian s'est livré à un petit bilan sur l'action de son groupe d'opposition pendant ces six derniers mois.

 "Une forme de renoncement et beaucoup d'à peu près"

"Nous avons 25.000 Bordelais qui nous ont fait confiance, et quelle est notre place ?  Eh bien nous nous sommes organisés et nous constatons une forme de renoncement de la part de la nouvelle majorité municipale, par rapport à ses promesses. Je ne vais pas revenir sur ces six derniers mois chaotiques de la nouvelle majorité au pouvoir à la mairie, qui ont révélé une forme de renoncement et beaucoup d'à peu près, notamment en matière d'urbanisme, de logement...", a déroulé le chef de l'opposition municipale.

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Aucune initiative de la majorité municipale ne semble ainsi trouver grâce aux yeux des élus de Bordeaux ensemble. Fabien Robert souligne ainsi que les seules actions notables, comme le sauvetage de l'agence Invest in Bordeaux, sont le fait d'Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole.

La présidence de la commission des finances

Avant de concéder toutefois que Pierre Hurmic a proposé à son groupe d'opposition d'assurer la présidence de la commission des finances. Poste auquel Bordeaux ensemble a finalement accepté de déléguer Marik Fetouh, après avoir dans un premier temps refusé la proposition.

Les représentants de Bordeaux ensemble ont ensuite dénoncé la politique de développement économique de Pierre Hurmic et son équipe, accusant notamment ces derniers de ne pas suffisamment s'occuper de la situation des commerçants bordelais. "Ils pensent sans doute que les commerçant sont des gens riches, alors que 40 % d'entre eux ne gagnent pas le smic", a relevé Béatrice Sabouret. Cette dernière a poursuivi en expliquant qu'il ne fallait pas opposer croissance économique et écologie.

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Débat sur l'armement de la police municipale

Nicolas Florian a ensuite porté le fer sur le terrain de la sécurité. Une police municipale armée est-elle vraiment nécessaire pour faire baisser la délinquance ? Le leader de Bordeaux ensemble admet que ce sujet a provoqué de longues discussions au sein de son groupe.

Puis il a fait appel à la loi des grands nombres "dans les villes de plus de 250.000 habitants il n'y a plus que Bordeaux et Rennes où les polices municipales ne sont pas armées" a-t-il ainsi affirmé. Avant de renforcer son argumentaire en expliquant que les policiers municipaux expriment le besoin d'être armés notamment pour gagner en crédibilité dans les quartiers difficiles. Malgré toutes ces attaques contre Pierre Hurmic, Nicolas Florian a juré ses grands dieux qu'il n'était pas question de faire le procès du maire...

"Nous ne contestons pas la légitimité de la nouvelle équipe. Ils ont été élus maintenant, il faut qu'ils assument. Nous n'allons pas refaire le match. Ils nous accusent d'être revanchards mais c'est plus qu'exagéré. Ce n'est pas comme si nous avions organisé des marches contre la mairie", a-t-il ironisé, après avoir dénoncé le propos de Pierre Hurmic, accusé d'avoir décrit une opposition de droite et du centre en voie de "Trumpisation"...

Rue Bordelaise : Nicolas Florian très contrarié

Le sujet de la Rue Bordelaise, qui a valu à Nicolas Florian des attaques de tous ses adversaires pendant la campagne municipale, s'impose naturellement comme un morceau de choix pour le patron de l'opposition municipale, puisque finalement Pierre Hurmic vient de renoncer -contrairement à ce qu'il avait annoncé pendant la campagne- à faire annuler ce projet.

"En ce qui concerne la Rue Bordelaise, on va d'approximations en balivernes et ça tutoie même le mensonge, en disant que tout était signé, alors que nous avions refusé de conclure quoi que ce soit avant les élections municipales. La nouvelle équipe municipale pouvait parfaitement arrêter le projet, d'autant que nous avions déjà demandé un réaménagement du projet", a éclairé Nicolas Florian.

Ce dernier estime que Pierre Hurmic "se moque du monde" avec les annonces qu'il a faites à propos des modifications apportées à ce grand projet commercial et urbain.

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