Relance, grippe aviaire, circulation  : les voeux de Fabienne Buccio, préfète de Nouvelle-Aquitaine

Fabienne Buccio, préfète de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, a mis l'accent sur le rebond économique et l'impact régionalisé du plan France Relance. La patronne des services de l'Etat s'est montrée optimiste quant à la puissance potentielle du rebond économique à venir. Elle a également annoncé la mise en place d'une circulation différenciée en cas de pollution atmosphérique à Bordeaux Métropole avec des vignettes Crit'air.
Fabienne Buccio, préfète de la Gironde et de Nouvelle-Aquitaine
Fabienne Buccio, préfète de la Gironde et de Nouvelle-Aquitaine (Crédits : Agence Appa)

Fabienne Buccio, préfète de la Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, a centré ce jeudi 21 janvier ses vœux à la presse sur des sujets économiques et sociaux, réservant un point d'information spécifique dans quelques jours pour les questions de sécurité, qui ont pris une acuité inhabituelle depuis le début de l'année à Bordeaux Métropole. Après avoir rappelé que la Nouvelle-Aquitaine reste l'une des régions de France les moins touchées par la pandémie de coronavirus, Fabienne Buccio a souligné que le nombre de malades est néanmoins à la hausse dans tous les départements néo-aquitains.

Lire aussi : Covid-19 : les chiffres de la pandémie en France, dans votre région et votre département

Le taux d'incidence est ainsi passé de 135,8 pour 100.000 habitants la semaine dernière en Nouvelle-Aquitaine, à 151,1 cette semaine. La Gironde enregistrant de son côté 161,4 cas pour 100.000 habitants, contre un pic dans les Deux-Sèvres à 243,4 et un plus bas en Charente-Maritime, à 93,3. Fabienne Buccio a souligné qu'à la date du 20 janvier, 15.387 personnes avaient été vaccinées en Gironde, sur un total de 75.977 dans la région, appelant tout le monde à se faire vacciner étant donné les risques importants de rebond de l'infection.

Grippe aviaire : 2.500 emplois menacés dans les Landes

Elle a ensuite enchainé sur une autre épidémie, celle qui frappe les élevages de palmipèdes à foie gras et spécialement les canards dans les Landes.

"L'épizootie de grippe aviaire c'est une autre crise majeure. Au 16 janvier, 180 foyers d'infection avaient été identifiés pour le seul département des Landes, sur un total régional de 200, sachant que l'épizootie touche aussi les Pyrénées-Atlantiques, les Deux-Sèvres, et, de façon plus modérée, la Gironde et le Lot-et-Garonne. L'Etat a commencé à indemniser très vite, à hauteur de près de 600.000 euros pour une vingtaine de dossiers. Cette épizootie est très contagieuse et plus d'un million de volailles avaient été abattues", a éclairé la préfète.

Lire aussi : Les élevages de canards dans la tourmente de la grippe aviaire en Nouvelle-Aquitaine

Avant de préciser qu'un centre de coordination a été créé entre la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie pour coordonner la lutte contre cette épizootie, qui touche aussi le Gers et les Hautes-Pyrénées. Fabienne Buccio a confirmé, comme l'avait indiqué à La Tribune il y a quelques jours Michel Fruchet, président du Cifog, que pour l'heure cette épizootie semble sous contrôle dans l'immédiat.

"Beaucoup de travail a été fait mais nous ne sommes pas à l'abri d'un ressaut du virus. Dans les Landes, cette activité représente 2.500 emplois et 850 exploitations, qui occupent de un à cinq salariés. L'Etat va intervenir pour protéger l'emploi et l'activité", a-t-elle prévenu.

9 milliards d'euros de PGE dans la région

La patronne des services de l'Etat en Nouvelle-Aquitaine a ensuite enchainé sur les conséquences économiques de la crise sanitaire liée au Covid-19, et s'est montrée plutôt optimiste.

"Traiter l'urgence des crises ne suffit pas. Il faut traiter aussi la reprise économique, et certains indicateurs montrent que ça pourrait rebondir fort", a-t-elle évoqué.

La hausse du nombre de demandeurs d'emplois en 2020 a été contenue à +7,4 %, contre +8,6 % pour l'ensemble de la France métropolitaine. Comme La Tribune l'a dévoilé ce jeudi 21 janvier, la Nouvelle-Aquitaine a enregistré l'an dernier 87 PSE (plans de sauvegarde de l'emploi) qui ont provoqué 2.652 suppressions d'emplois, un volume en retrait de 17 % sur un an. D'autre part, les entreprises de Nouvelle-Aquitaine ont totalisé pour 9 milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat (PGE), dont 3,4 milliards d'euros en Gironde. L'activité partielle a quant à elle concerné un million de salariés.

Lire aussi : "Les PGE auraient dû être accordés sur la base d'un business plan de l'entreprise"

"Le plan France Relance représente 100 milliards d'euros, dont 40 milliards d'euros abondés par l'Union européenne, qui sont à engager d'ici 2022. Le plan France Relance est une réponse stratégique et pour qu'il soit une réussite, il faut qu'il se déploie comme il faut en Nouvelle-Aquitaine", a pivoté la préfète de Région, avant d'annoncer les quatre ambitions que s'est fixé l'Etat pour la Nouvelle-Aquitaine en 2021.

17.000 signatures de contrats d'apprentissage : +35 %

Un plan de relance développé en coopération avec le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, qu'a détaillé Fabienne Buccio point par point.

"Premier point : nous devons coller au territoire, d'où notre accord avec le Conseil régional pour soutenir des opérations à dimension régionale. Accord qui contient un volet mobilités. Nous parlons d'une enveloppe de 1,524 milliard d'euros. Deuxième point : ce plan de relance doit être un accélérateur de la transition énergétique, avec la rénovation thermique des bâtiments, à commencer par ceux de l'Etat. Nous comptabilisons actuellement 337 projets pour plus de 220 millions d'euros et les opérations commencent en 2021. Troisième point : relancer l'industrie en introduisant une réduction de l'empreinte carbone. Nous devons être plus compétitifs dans le domaine des investissements productifs et le développement de nouvelles technologies.

Nous avons jusqu'ici identifié 53 entreprises lauréates, pour près de 43 millions d'euros d'aides. Un comité régional de suivi de ces actions de relance, où se retrouvent élus, dirigeants d'entreprises, syndicats... s'est réuni il y a deux jours, avec des représentants du conseil régional pour voir ce qui fonctionne bien. Quatrième point : renforcer la cohésion et pour cela activer un plan de relance sociale, auprès des publics marginalisés, avec une focale sur l'emploi des jeunes. Le plan « 1 Jeune 1 Solution » a touché jusqu'ici plus de 40.000 jeunes, avec notamment 17.000 signatures de contrats en apprentissage, soit +35 % par rapport aux dernières années", a déroulé la préfète de Nouvelle-Aquitaine.

Le Signal : les copropriétaires d'accord pour l'indemnité

Fabienne Buccio a ensuite annoncé que l'Etat allait accorder, dans le cadre du CPER (contrat de plan Etat-Région), 270 millions d'euros en investissement général pour les collectivités de Nouvelle-Aquitaine, soit +20 % par rapport à 2019. Annonçant qu'en 2021 l'Etat irait encore plus loin, au-delà de 300 millions d'euros. La préfète a ensuite évoqué la mise en place d'une circulation différenciée à Bordeaux Métropole en cas de pics de pollution de l'air, avec des vignettes Crit'air. Paris l'a fait depuis longtemps, Bordeaux Métropole saute le pas.

Lire aussi : Lac de Caussade : comment la préfète Fabienne Buccio démine ce dossier explosif

La préfète a aussi tenu à remettre les pendules à l'heure dans le domaine de l'hébergement d'urgence. La thématique de la montée de la souffrance sociale, qui a gagné en puissance chez les élus de gauche ces dernières jours, notamment après le terrible fait divers de la cité des Aubiers, qui pose, au-delà de l'action des collectivités, la question de celle de l'Etat, semble avoir personnellement affecté Fabienne Buccio.

"On entend dire que l'Etat n'exerce pas bien ses responsabilités en matière d'hébergement d'urgence en Gironde. Je tiens donc à préciser qu'à ce jour nous avons ouvert 4.010 places d'hébergement d'urgence, soit deux fois plus que sur les cinq dernières années. Et les initiatives d'ouvertures de places sont toujours les bienvenues", a-t-elle rajouté.

Fabienne Buccio a également annoncé la création d'un centre d'accueil ciblé sur la grande marginalité. Elle s'est enfin félicité du règlement de l'épineux dossier de l'immeuble Le Signal, à Soulac (Médoc), condamné par l'avancée de la dune et déserté par ses copropriétaires. Ces derniers seront dédommagés à hauteur de 70 % de la valeur de l'immeuble d'avant la mise en péril et 92 d'entre eux, sur 99, ont déjà accepté ces conditions. L'Etat a provisionné 7 millions d'euros pour ce sinistre.

Lire aussi : Alerte rouge au Covid-19 en Gironde : la préfète Fabienne Buccio dévoile son plan

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.