Alain Rousset ambitionne de rapatrier les industries de santé

STRATÉGIE. Le président de Région, Alain Rousset, a lancé un centre de réflexion pour étudier la relocalisation de la fabrication de médicaments en Nouvelle-Aquitaine, qui a déjà une longue histoire dans ce domaine.
Alain Rousset, le président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, a lancé un centre de réflexion pour étudier la relocalisation de la fabrication de médicaments en Nouvelle-Aquitaine.
Alain Rousset, le président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, a lancé un centre de réflexion pour étudier la relocalisation de la fabrication de médicaments en Nouvelle-Aquitaine. (Crédits : Agence Appa/Eric Barrière)

Faiblement touchée par le Sars-CoV-2, la Nouvelle-Aquitaine n'a pas pour autant échappé à l'impact de la crise et à cette soudaine sensation de fragilité, quand il s'est avéré que le pays n'avait pas les moyens de faire face correctement à l'épidémie, faute de masques, de réactifs, de respirateurs artificiels ou encore de surblouses.

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Pôle de référence

L'ex-Aquitaine a longtemps été un pôle de référence dans la pharmacie, avec ses laboratoires familiaux, à l'origine d'un produit phare, comme la Bétadine, et de médicaments à succès tels que le Dafalgan, l'Efferalgan ou encore la Vitamine C Upsa. Si Upsa est, depuis l'an dernier, sous le contrôle du groupe japonais Taisho, son outil industriel est toujours en place à Agen, de même que Meda Pharma n'a pas stoppé la production de Bétadine à Mérignac (Bordeaux Métropole).

A cet appareil de production spécialisé répond notamment le pôle chimique du bassin de Lacq (Pyrénées-Atlantiques). Alain Rousset peut ainsi espérer lancer l'écriture d'un nouveau chapitre industriel régional, qui ne partira pas d'une feuille blanche. Ce qui l'a conduit à créer un groupe de travail centré sur la relocalisation de la production de médicaments.

Renforcer la sécurité sanitaire

Marie Coris, maître de conférences en économie à l'université de Bordeaux et membre du Groupe de recherche en économie théorique et appliquée (Gretha), explique à La Tribune pourquoi cette volonté d'agir au niveau local sur une pandémie globale est pertinente.

"La crise du Covid-19 a révélé une incohérence entre les espaces de régulation des besoins des populations et la mondialisation productive et commerciale. C'est directement au niveau local que la crise sanitaire est subie et que le besoin de sécurité sanitaire s'exprime. En conséquence, il y a urgence à s'interroger sur la place que pourrait prendre le niveau régional dans les transformations visant à renforcer la sécurité sanitaire des populations", lance la chercheuse, qui participe au centre de réflexion lancé par Alain Rousset.

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"La Région a créé un espace de réflexion participatif, poursuit-elle, avec les industriels néo-aquitains, des représentants des instances nationales et régionales, et des chercheurs pour se saisir de ces questions et étudier les marges de manoeuvre de la Nouvelle-Aquitaine."

S'il s'amorce, ce mouvement de reconquête industriel passera sans doute d'abord par une relance de la production par des entreprises déjà présentes en Nouvelle-Aquitaine.

Cet article fait partie du dossier "Réinventer la France" "publié cet été dans le numéro 325 de La Tribune, dans le cahier intitulé "Relance économique, les régions en première ligne" .

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Commentaire 1
à écrit le 27/08/2020 à 4:41
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Les gentils chinois vont se laisser faire. . . et quand bien même, ils sont capables de copier une usine entière (et intégralement robotisée tant qu'à faire pour envahir les marchés contre ceux qui ont osé les défier) pour le temps de négociation pro...

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