Covid-19 : la Nouvelle-Aquitaine a commencé à accueillir ses premiers rapatriés sanitaires

Tandis que le chômage partiel continue à monter en flèche, la Nouvelle-Aquitaine a accueilli ses premiers rapatriés sanitaires du Covid-19 samedi dernier à Bordeaux. Il y en aura d'autres car la région dispose,comme d'autres, de lits disponibles pour soulager les équipes soignantes de première ligne, en Ile-de-France et Grand Est, qui subissent une exceptionnelle pression épidémique.
Sortie des six premiers patients transférés de Mulhouse par l'avion hôpital Morphée ce samedi 21 mars à l'aéroport de Bordeaux.
Sortie des six premiers patients transférés de Mulhouse par l'avion hôpital Morphée ce samedi 21 mars à l'aéroport de Bordeaux. (Crédits : Agence Appa/Thibault Moritz)

Les six premiers patients évacués de l'hôpital de Mulhouse, en Alsace, sont arrivés au CHU de Bordeaux ce samedi 21 mars, transportés par l'avion hôpital Morphée, qui appartient à l'armée de l'air. Ce mardi 24 mars le docteur Daniel Habold, directeur de la santé publique, qui représentait l'ARS de Nouvelle-Aquitaine, lors de l'audioconférence de presse organisée par la préfète de Région et de la Gironde, Fabienne Buccio, en présence notamment de Patrick Amoussou-Adeble, secrétaire général pour les affaires régionales (Sgar), est revenu sur ces transferts.

Comme plusieurs autres régions, la Nouvelle-Aquitaine dispose encore de lits disponibles. Leur nombre, grâce à une forte mobilisation des hôpitaux publics et privés de la région, se montait ainsi à 600 ce mardi 24 mars, sur un total de 1.820 lits. Après les six patients arrivés d'Alsace, de nouveaux transferts de malades issus de régions sous forte tension épidémique seront organisés vers la Nouvelle-Aquitaine. Que ce soit via l'avion hôpital de l'armée de l'air, Morphée, ou par le biais de TGV médicalisés, avec un plus grand nombre de patients.

De prochains transferts de malades à Bordeaux, Limoges et Poitiers

"Il y aura de nouveaux rapatriés médicaux car tous les jours sont organisées des rotations avec Morphée pour évacuer des patients transportables. Dans notre région la première de ces rotations a été organisée ce samedi à Bordeaux, mais il y aura aussi des transferts vers les hôpitaux de Poitiers et de Limoges. Car il faut éviter de saturer une zone médicale en particulier, c'est un piège qui est en train de coûter cher à l'Italie. Tout focaliser sur un hôpital c'est catastrophique. Non seulement parce que l'impact subi par le personnel soignant est hors de proportion, mais en plus parce qu'il faut absolument aguerrir le plus grand nombre d'équipes médicales possibles au traitement des patients atteints par le virus", a déroulé en substance le docteur Daniel Habold.

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Ce dernier a souligné qu'il ne fallait pas porter de masques bricolés à la maison, susceptibles d'apporter une fausse impression de sécurité, puisqu'ils ne sont généralement d'aucune efficacité. Il a également stigmatisé les particuliers qui se promènent avec des masques, alors même que les personnels soignants en manquent et que, là aussi, leur utilisation peut tourner à la catastrophe si l'on ne s'en sert pas comme il faut (avec notamment un risque d'auto contamination -NDLR).

Les banques doivent assurer la trésorerie des entreprises

Le nombre de cas confirmés de patients néo-aquitains atteints par le Covid-19 était de 656 à la date du 23 mars, en hausse de +65, et de 753 ce mercredi 24 mars. Sachant que le nombre d'hospitalisations a fait un bond conséquent en Nouvelle-Aquitaine ces derniers jours, passant de 149 (dont 41 réanimations) le 23 mars, à 229 le 24 mars (dont 66 réanimations). Le nombre de décès cumulés depuis le début de l'épidémie a de son côté évolué plus faiblement, passant de 13 au 23 mars à 14 le lendemain.

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L'impact de cette crise sanitaire sur l'économie est énorme et les pouvoirs publics se mobilisent. Patrick Amoussou-Adeble a expliqué qu'il avait rencontré les responsables patronaux, en particulier des chambres consulaires et des ordres, et rappelé que 1.663 établissements néo-aquitains ont déposé des demandes de chômage technique.

"Au total 10 millions d'heures de chômage partiel ont été accordées, pour 12,2 millions d'heures demandées. Bien sûr nous allons renforcer le portail de connexion au service. Sachant qu'une fois accordé, le chômage partiel fait l'objet d'une rétroactivité au 1e mars", a éclairé Patrick Amoussou-Adeble.

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Le secrétaire général aux affaires régionales a ensuite souligné que même si la situation est compliquée, c'est aux banques d'assurer la trésorerie des entreprises, au vu des sommes débloquées pour cet objectif par la Banque centrale européenne et des efforts faits par l'Etat pour préserver le tissu économique. Les discussions du Sgar avec les représentants patronaux ont été assez générales mais Patrick Amoussou-Adeble a tenu à préciser que, concernant le BTP, les chantiers doivent être relancés dès lors que la sécurité des salariés est garantie.

La Région veut faire fabriquer des dispositifs médicaux

Alain Rousset, président de Nouvelle-Aquitaine, est de son côté revenu hier sur le dispositif déployé par l'exécutif régional -et détaillé par La Tribune- envisageant que la Région puisse doubler la part de son aide à l'économie régionale, pour la porter à 100 M€ en cas de besoin. En plus d'une aide financière directe, pour couvrir les charges fixes, aux entreprises qui assurent en temps normal le transport scolaire (responsabilité régionale), Alain Rousset a souligné que la Région participait à l'achat groupé, avec les Départements, Bordeaux Métropole et l'agglomération de Pau-Béarn-Pyrénées, de 2,4 millions de masques chirurgicaux et de 260.000 masques FFP2 (les plus sécurisés), à hauteur de 1,5 M€.

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La Région a également organisé un « appel à manifestation d'intérêt flash » pour lancer la fabrication urgente d'équipements médicaux (masques, gel hydroalcoolique, lunettes de protection, sur-blouses, thermomètres, respirateurs, etc) avec la mise en place d'une plateforme régionale de mise en relation entreprises et experts pour fournir les principaux cadres technologiques et règlementaires de fabrication des équipements et produits.

La préfète Fabienne Buccio a fait part de la demande de quelques communes de la région, dont Lège-Cap-Ferret, sur le bassin d'Arcachon, de pouvoir instaurer un couvre-feu. Ce qu'elle a accepté. D'autres demandes de couvre-feu, en particulier dans l'agglomération de Poitiers, étaient hier mardi à l'étude. Une tendance qui n'inquiète pas la préfète.

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« Comme vous le savez, j'ai pris un arrêté de fermeture des commerces de nuit. Ce qui est la dernière mesure avant l'instauration d'un couvre-feu », a-t-elle précisé. La question des marchés de plein air est pendante. Fabienne Buccio a tout de même souligné que ces marchés seraient maintenus en fonction des circonstances, particulièrement dans les territoires ruraux, mais pas uniquement.

Les données épidémiques changent tous les jours, mais nous avons tout de même choisi de vous donner deux éclairages statistiques sur la question issus de Santé Publique France.

1/ Les patients en réanimation au 22 mars 2020

Santé publique France-coronavirus

Nombre de personnes en réanimation en France le 22 mars 2020 : il oscillait alors de 195 à Paris à 110 dans le Bas Rhin (Strasbourg) et 23 en Gironde (Bordeaux) en passant par 0 dans le Cher (Santé Publique France).

2/ Nombre cumulé par départements de personnes décédées du Covid-19 au 22/03/2020 (Santé Publique France)

  • 01 Ain : 0
    02 Aisne : 28
  • 03 Allier : 0
  • 04 Alpes-de-Haute-Provence : 0
  • 05 Hautes-Alpes : 0
  • 06 Alpes-Maritimes : 7
  • 07 Ardèche : 1
  • 08 Ardennes : 0
  • 09 Ariège : 0
  • 10 Aube : 0
  • 11 Aude : 9
  • 12 Aveyron : 1
  • 13 Bouches-du-Rhône : 4
  • 14 Calvados : 1
  • 15 Cantal : 0
  • 16 Charente : 1
  • 17 Charente-Maritime : 0
  • 18 Cher : 0
  • 19 Corrèze : 1
  • 21 Côte-d'Or : 4
  • 22 Côtes-d'Armor : 1
  • 23 Creuse : 0
  • 24 Dordogne : 0
  • 25 Doubs :8
  • 26 Drôme : 4
  • 27 Eure : 0
  • 28 Eure-et-Loir : 1
  • 29 Finistère : 2
  • 2A Corse-du-Sud : 6
  • 2B Haute-Corse : 0
  • 30 Gard : 2
  • 31 Haute-Garonne : 2
  • 32 Gers : 0
  • 33 Gironde : 2
  • 34 Hérault : 4
  • 35 Ille-et-Vilaine : 1
  • 36 Indre : 0
  • 37 Indre-et-Loire : 1
  • 38 Isère : 1
  • 39 Jura : 0
  • 40 Landes : 0
  • 41 Loir-et-Cher : 0
  • 42 Loire : 8
  • 43 Haute-Loire : 0
  • 44 Loire-Atlantique : 2
  • 45 Loiret : 1
  • 46 Lot : 0
  • 47 Lot-et-Garonne : 0
  • 48 Lozère : 0
  • 49 Maine-et-Loire : 2
  • 50 Manche : 0
  • 51 Marne : 3
  • 52 Haute-Marne : 4
  • 53 Mayenne : 0
  • 54 Meurthe-et-Moselle : 16
  • 55 Meuse : 1
  • 56 Morbihan : 13
  • 57 Moselle : 32
  • 58 Nièvre : 0
  • 59 Nord : 11
  • 60 Oise : 19
  • 61 Orne : 0
  • 62 Pas-de-Calais : 1
  • 63 Puy-de-Dôme : 0
  • 64 Pyrénées-Atlantiques : 1
  • 65 Hautes-Pyrénées : 0
  • 66 Pyrénées-Orientales : 5
  • 67 Bas-Rhin : 38
  • 68 Haut-Rhin : 136
  • 69 Rhône : 26
  • 70 Haute-Saône : 0
  • 71 Saône-et-Loire : 12
  • 72 Sarthe : 0
  • 73 Savoie : 0
  • 74 Haute-Savoie : 7
  • 75 Paris : 40
  • 76 Seine-Maritime : 7
  • 77 Seine-et-Marne : 3
  • 78 Yvelines : 14
  • 79 Deux-Sèvres : 1
  • 80 Somme : 8
  • 81 Tarn : 1
  • 82 Tarn-et-Garonne : 1
  • 83 Var : 2
  • 84 Vaucluse : 1
  • 85 Vendée : 0
  • 86 Vienne : 1
  • 87 Haute-Vienne : 1
  • 88 Vosges : 22
  • 89 Yonne : 2
  • 90 Territoire de Belfort : 14
  • 91 Essonne : 4
  • 92 Hauts-de-Seine : 21
  • 93 Seine-Saint-Denis : 23
  • 94 Val-de-Marne : 17
  • 95 Val-d'Oise : 18
  • 971 Guadeloupe : 0
  • 972 Martinique : 1
  • 973 Guyane : 0
  • 974 La Réunion : 0
  • 976 Mayotte : 0

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