Bordeaux et sa métropole adressent leurs voeux à toute la Gironde

A l'occasion de leurs voeux à la presse, le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, et le président de Bordeaux Métropole, Patrick Bobet, ont largement insisté sur la nécessité de s'affranchir des frontières administratives en matière de transport, d'emploi et d'aménagement du territoire.
Nicolas Florian et Patrick Bobet, le 10 janvier 2020.
Nicolas Florian et Patrick Bobet, le 10 janvier 2020. (Crédits : Thibaud Moritz / Agence APPA)

Ce sont les derniers vœux de la mandature 2014-2020 mais, paradoxalement, les premiers formulés par Nicolas Florian et Patrick Bobet, élus à la mairie et à la métropole de Bordeaux en mars dernier après la démission d'Alain Juppé. Alors que le 1er tour des élections municipales se tiendra le 15 mars prochain, les deux élus bordelais ont appuyé quelques messages sur l'avenir de la métropole qu'ils souhaitent voir rimer avec "modération", "partage" et "équilibre". L'occasion aussi d'annoncer la candidature de Bordeaux pour accueillir, au sein des 1.700 m2 de l'hôtel de Ragueneau, une maison nationale du dessin de presse et de la caricature.

"Corriger la logique de concentration et de densification"

Les deux élus sont ensuite revenus sur la mobilisation des gilets jaunes qui a marqué la ville et la Gironde au premier semestre 2019 pour en tirer des intuitions en matière d'aménagement du territoire. "L'une de nos priorités en 2020 et au-delà sera de revoir notre organisation territoriale. On a été peut être trop loin dans cette logique de lutte contre l'étalement urbain. [...] Il faut corriger cette logique de concentration et de densification sur l'agglomération qui a aussi apporté une forme de désertification autour. Tout cela doit être discuté avec toutes celles et ceux qui vivent et travaillent dans la métropole et autour", plaide ainsi Nicolas Florian. Le maire préconise la création d'un organe de coordination des mobilités à l'échelle du département de la Gironde en prenant l'image d'une "métropole archipel" jugeant le syndicat mixte régional utile mais inadapté à la réalité girondine.

"Sur la mobilité comme sur l'emploi, il faut signer un contrat avec le Département et le Sysdau à l'échelle de l'aire urbaine pour fixer des objectifs communs, chacun restant ensuite dans ses compétences", propose le maire de Bordeaux. Des intentions qui font écho à celles formulées l'an dernier à la même occasion par Alain Juppé pour proposer à ses homologues à la Région et au Département des "assises du territoire". Une démarche restée lettre morte depuis comme l'a rappelé Jean-Luc Gleyze, le président du Département.

De son côté, Patrick Bobet a rappellé le travail coopératif bilatéral initié par la métropole avec six villes de Nouvelle-Aquitaine (Libourne, Angoulême, Marmande, Saintes, Mont-de-Marsan et Limoges) et, prochainement, avec le Bassin d'Arcachon et le Médoc.

Lire aussi : Bordeaux Métropole et la coopération : l'heure de resserrer la focale ?

Extensions du tramway et grands évènements

Sur un plan plus pragmatique, l'élu, qui se représente à la mairie du Bouscat mais pas à la présidence de la métropole, a également rappelé certains temps fort des mois à venir. Côté infrastructures, la ligne D du tramway sera prolongée jusqu'à Eysines dès le 29 février pour atteindre 35 km de lignes nouvelles depuis 2014. La ligne A sera prolongée vers l'aéroport d'ici début 2022 et la ligne D vers Saint-Médard fera l'objet d'une enquête publique cet automne. Enfin, l'obtention d'une nouvelle déclaration d'utilité publique (DUP) pour le bus à haut niveau de service (BHNS) vers Saint-Aubin-du-Médoc est espérée pour la fin 2020.

Parallèlement, la mise à 2x3 voies de la rocade au nord sera achevée en juin prochain et le choix du nouveau prestataire pour réaliser le pont Simone Veil interviendra cet été pour une mise en service espérée pour 2024. Enfin, la première brique du futur RER métropolitain, la halte du Bouscat devrait ouvrir fin 2020 avant la Médoquine, à Talence, en 2021, permettant ensuite de créer un trajet sans rupture de charge entre Libourne et Arcachon. Le car express entre Créon et Bordeaux centre, lancé l'an dernier, est un succès avec près de 800 voyageurs/jour et le modèle, qui coûte 700.000 € à la Métropole, devrait être dupliqué vers Blaye via Saint-André-de-Cubzac. "La préfète a donné son accord de principe pour que ce futur car express puisse emprunter la rocade à l'instar de la ligne Corol 39 depuis l'an dernier", précise Patrick Bobet.

En matière d'emplois, l'élu a estimé qu'environ 14.000 emplois ont été créé l'an dernier à Bordeaux Métropole, comme en 2018, et a rappelé plusieurs dossiers chauds des prochaines semaines. Le projet d'extension de l'opération d'intérêt métropolitain (OIM) Bordeaux Aéroparc pour atteindre 3.300 hectares avec notamment les constructions de Dassault Aviation sur 30.000 m2 et de Sabena Technics sur 10.000 m2 avec 200 emplois à la clef ; le plan pluriannuel de l'OIM InnoCampus qui sera bientôt validé et la création d'une troisième OIM sur la rive droite de la métropole dont la nature sera précisée fin janvier. Quant à l'écosystème Darwin, un protocole d'accord doit être signé très prochainement avec les pouvoirs publics pour formaliser "un climat de confiance réinstallé et une réussite respective et collective de Darwin et de l'aménagement de la rive droite", indique Nicolas Florian qui salue en Darwin "un formidable succès inscrit dans le patrimoine de Bordeaux".

Enfin, le début d'été sera marqué par l'organisation à Bordeaux du sommet Afrique-France du 4 au 6 juin puis de la Robocup 2020, du 23 au 29 juin.

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