La nouvelle préfète de Nouvelle-Aquitaine, Fabienne Buccio a pris officiellement ses fonctions ce lundi 15 avril 2019, succédant à Didier Lallement qui est désormais préfet de police de Paris. La haute-fonctionnaire de 59 ans, qui est aussi préfète de Gironde et préfète de la Zone de défense et de sécurité Sud-Ouest, n'est arrivée que le 12 avril à Bordeaux dans une ville et un territoire qu'elle admet volontiers ne pas connaître à l'exception d'un poste de directeur de cabinet du préfet de Corrèze de 1998 à 2000.
"Je défends l'idée d'une administration intelligente, qui sait écouter. Ma porte est ouverte, je suis prête à discuter, à échanger puis à décider. La pire des choses, c'est de ne pas décider, une fois que l'on dispose de tous les éléments. Et je suis consciente qu'une décision fait rarement l'unanimité", considère Fabienne Buccio, qui est la première femme à être préfète de région en Nouvelle-Aquitaine.
Il s'agit de sa 6e affectation de préfète après la Mayenne, l'Eure, la Loire, le Pas-de-Calais, Normandie. "Je suis quelqu'un de simple. Je l'ai dit aux élus locaux que j'ai rencontrés : mon rôle est de servir le territoire et de lui être utile dans le respect des lois et des textes de la République. Il peut y avoir des désaccord avec les élus locaux mais toujours dans le respect mutuel et dans la perspective d'avancer ensemble", ajoute la préfète qui entend se donner trois à quatre mois pour rédiger sa feuille de route. Dans l'immédiat, elle s'inscrit "dans la continuité de l'action de [son] prédécesseur et dans une logique de continuité de l'Etat". Parmi les principaux d'ores et déjà identifiées par Fabienne Buccio, figurent notamment :
- la fermeture de l'usine Ford Aquitaine Industries, à Blanquefort, en Gironde;;
- la retenue d'eau de Caussade, en Lot-et-Garonne ;
- les travaux de désamiantage puis de destruction de l'immeuble du Signal à Soulac, en Gironde et, plus globalement, l'enjeu de l'érosion sur le littoral atlantique ;
- les mobilisations hebdomadaires des Gilets jaunes et les affrontements récurrents avec les forces de l'ordre à Bordeaux ;
- la gestion des mineurs étrangers non accompagnés.
Le souvenir le plus marquant de sa carrière reste indubitablement sa gestion du camp de réfugiés de la Lande de Calais, la fameuse "jungle de Calais", lorsqu'elle était préfète du Pas-de-Calais de 2015 à 2017. "J'y ai consacré 80 % de mon temps. Avec mes services, nous avons géré la naissance et l'aménagement d'un quartier de 10.000 habitants aux portes de la ville puis son démantèlement en lien avec les migrants. Avec le recul, je suis convaincu que l'Etat n'a pas à rougir de ce qu'il a fait à Calais", confie la haute-fonctionnaire.
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