Bordeaux Métropole : à Bruges, Brigitte Terraza veille à la qualité de l'immobilier (7/11)

La maire de Bruges est bien la patronne de l’urbanisme. Pas de besoin de menaces pour faire marcher droit les promoteurs, vendeurs de terrains et riverains. Fiches de lots à construire et concertation servent à réguler.
Bernadette Cendrès-Barbe (à gauche) et Brigitte Terraza
Bernadette Cendrès-Barbe (à gauche) et Brigitte Terraza (Crédits : Agence Appa)

"La politique urbaine que nous appliquons aujourd'hui a été définie dans notre projet de territoire 2011 : dire où l'on construira et ce que l'on construira. Bruges est une ville qui respire et notre réserve naturelle de 300 hectares est bien entendue exclue du périmètre constructible", brosse à grands traits Brigitte Terraza, maire (divers gauche) de Bruges. Cet ex-directrice du centre hospitalier de la Tour de Gassies, a été élue maire une première fois suite à l'élection anticipée de 2010. Réélue en 2014, Brigitte Terraza est passée du statut d'invitée surprise divers gauche non encartée à celui de patronne de la ville.

Très bien organisée, l'ex-directrice n'était pas décidée à s'en laisser compter, y compris en matière d'urbanisme. Située au nord-ouest de la Métropole, en première couronne, Bruges compte encore de gros maraîchers, dont le nombre diminue sous l'effet des départs à la retraite et de la pression immobilière. Cette ville, copropriétaire du lac de Bordeaux, est passée de 8.753 habitants en 1990 à 18.176 en 2015. Soit une augmentation de +107 % sur la période.

Un PLU inadapté à la forte pression du marché

"Nous devons composer avec les propriétaires, puisqu'ici le foncier est privé. Entre 2014 et 2017 nous avons bloqué la construction de 2.400 logements. Car notre objectif est de garder une ville où l'on respire : 70 % de notre territoire urbanisé est construit sur un étage", relève Brigitte Terraza.

A l'écouter on a l'impression que la maire de Bruges veille sur une ville du Far West où tout peut arriver. Comme cet investisseur venu du Bassin d'Arcachon pour construire un maximum de logements sans se préoccuper des places de parking, puisqu'il estimait que c'est le travail des services publics...

"Nous faisons des fiches de lots, qui sont plus contraignantes que le PLU. Ces fiches sont renseignées pour chaque lot, avec les contraintes de surface constructible, de hauteur maximale, etc. C'est un outil pour les promoteurs, resitue Bernadette Cendrès-Barbe, adjointe déléguée à l'urbanisme et au logement. Le PLU, poursuit-elle, est un outil de planification à moyen et long terme. A Bruges la pression immobilière est tellement forte que si l'on se contentait du PLU nous perdrions le contrôle".

Malgré la prédominance du secteur diffus et du foncier privé Brigitte Terraza veut réguler la construction mais pas la bloquer et se félicite de faire des logements en accession aidée, tout en offrant un degré élevé de qualité, parce que cela fait partie du projet de territoire.

Entre 2020 et 2022, la mairie prévoit d'investir 72 M€, avec un gros volet consacré à la construction d'un quatrième groupe scolaire. Mais Bruges n'est pas sous pression financière. « La vente en 2016 de notre société d'économie mixte de construction, la Semib, au bailleur social Mesolia nous a rapporté 35 M€ et c'est une bonne chose. Parce qu'aujourd'hui, avec la loi Elan (Evolution du logement et aménagement numérique), nous ne pourrions plus le faire ! », martèle l'élue. Lui parler d'essoufflement du marché immobilier c'est comme vouloir la convaincre qu'il pleut sur la lune : parce qu'en première couronne elle ne voit pas comme cela pourrait arriver.

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Au cours des prochains jours, nous publierons notre enquête complète, "Immobilier à Bordeaux : l'heure du retournement ?" dédiée aux tenants et aux aboutissants du marché immobilier de la métropole et parue dans La Tribune Hebdo datée du 12 octobre 2018. Il est possible de consulter la version numérique en format pdf ici.

Les premiers volets du dossier sont accessibles ici :

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