Jean-Yves Dupuy premier président de la FBF en Nouvelle-Aquitaine

Patron de la Société Générale dans le Grand Sud-Ouest, Jean-Yves Dupuy, premier président du comité régional de la Fédération bancaire française (FBF) de Nouvelle-Aquitaine, entend promouvoir une profession centrale pour le financement de l'économie, qui est chahutée par l'actualité.
Jean-Yves Dupuy, président du comité régional FBF de Nouvelle-Aquitaine
Jean-Yves Dupuy, président du comité régional FBF de Nouvelle-Aquitaine (Crédits : DR)

Le comité régional des banques de la Fédération bancaire française (FBF) a élu un nouveau président en la personne de Jean-Yves Dupuy, patron de la délégation régionale Grand Sud-Ouest de la Société Générale, qui succède à Pascale Ribault, directrice générale du CIC Sud-Ouest. Ce comité de la FBF vient également de s'agrandir en passant à la taille XXL de la région Nouvelle-Aquitaine.

"La création du comité régional FBF a eu lieu le 6 juin dernier, c'est donc récent. Les comités régionaux Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes ont été absorbées dans le nouveau périmètre, qui s'appuie sur 13 comités territoriaux répartis dans les 12 départements de la région. En Nouvelle-Aquitaine les banques comptent 2.570 agences, 22.700 salariés, pour 149 Md€ de crédits et 224,7 Md€ de dépôts", déroule Jean-Yves Dupuy.

Ces chiffres, qui éclairent une filière régionale poids lourd, donnent la mesure de l'influence du comité régional de la FBF.

"La présidence du comité régional de la FBF alterne à chaque nouveau mandat entre représentants des banques mutualisées, comme Pascale Ribault et le CIC, et les banques centralisées, que je représente, précise Jean-Yves Dupuy. Pour être efficaces, nous travaillons bien entendu avec les vice-présidents, qui représentent les régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Nos missions, poursuit le président régional, sont de promouvoir la profession bancaire auprès des élus et des professionnels. Notre profession est chahutée et, avec 370.000 salariés, nous avons de vrais enjeux d'image à l'échelle nationale"

Un pur produit de la Société Générale

Le nouveau président de la FBF de Nouvelle-Aquitaine, qui a fait toute sa carrière à la Société Générale, affiche une solide expérience. Diplômé de l'université Paris Dauphine et de l'Essec Business School, Jean-Yves Dupuy a démarré sa carrière fin 1986 à l'inspection générale du groupe Société Générale. Devenu directeur marketing et commercial, il va prendre la tête de FidItalia, à Milan, filiale du groupe et numéro quatre du crédit à la consommation en Italie. Au début des années 2000 il revient en France où il va notamment assurer la direction commerciale Ile-de-France, puis la direction régionale Basse-Normandie et la direction des ressources humaines banque de détail du groupe (avec 30.000 personnes sous sa responsabilité), avant d'être nommé en 2015 délégué général de la région Grand Sud-Ouest.

"Nous couvrons la Nouvelle-Aquitaine et l'ex-région Midi-Pyrénées, avec Toulouse. Dans ce périmètre la Société Générale emploie 2.500 collaborateurs, dispose de 250 agences, de deux pôles services clients, à Bordeaux et Toulouse, mais aussi de deux banques privées dans ces métropoles, et d'une banque d'affaires. Sur le plan géographique c'est la plus grande délégation du groupe", détaille Jean-Yves Dupuy, qui rappelle que sans banques il n'y pas de financement et que ces dernières fonctionnent de façon différente de la sphère financière.

Des PME bien financées par les banques

Secteur régulé, le monde bancaire est sous les feux de l'actualité, en particulier depuis la crise financière de 2008 partie des Etats-Unis qui, à l'exception notable de la banque franco-belge Dexia, n'a pas provoqué la chute d'établissements bancaires en France. Les produits financiers vendus aux particuliers font désormais l'objet de vérifications plus pointues et Jean-Yves Dupuy tient à souligner qu'à fin 2018 les banques avaient distribué pour 965 Md€ de crédits aux entreprises, dont 96 % aux seules PME (petites et moyennes entreprises) : histoire de remettre les pendules à l'heure sur le financement de ces dernières.

Comme l'ont récemment confirmés les services de la Banque de France, malgré le maintien de la Médiation du crédit les entreprises françaises n'ont plus de problèmes pour accéder au financement. En plus des règles prudentielles imposées par les accords de Bâle II puis Bâle III, qui obligent les établissements bancaires à gonfler leurs fonds propres pour sécuriser l'activité, ce qui réduit d'autant leurs capacités commerciales, les banques doivent faire face à l'impact de la numérisation, qui transforme leur modèle économique.

"Nous avons craint la révolution d'Internet au départ. Maintenant nous voyons que c'est une occasion d'enrichissement. Internet va aider toutes les populations, toutes les clientèles et c'est ainsi que nous avons développé l'omnicanalité. Nous nous ouvrons à la digitalisation de services tout en développant l'expertise de nos collaborateurs, qui connaissent l'histoire des clients sur une très longue période, cadre Jean-Yves Dupuy. Les clients, poursuit-il, veulent pouvoir faire appel à quelqu'un, une personne physique : c'est en fonction de ce type d'enjeu que nous avons adapté l'emploi. N'oubliez pas que les banques forment énormément en alternance".

Intégrer les startups de la Fintech sans les écraser

L'immobilier restant un incontournable produit d'appel pour les banques, ces dernières s'impliquent de plus en plus dans les placements, tout en développant leurs offres d'assurance et de protection du patrimoine, décrypte en substance le premier président de la FBF de Nouvelle-Aquitaine. Conseil en investissement, structuration de l'épargne, couverture des risques vieillesse et dépendance, "nous sommes un peu les médecins des familles", risque Jean-Yves Dupuy. Concernant les nouvelles technologies financières, les Fintechs, il observe que ces startups, qui inquiétaient au départ les banquiers, sont à l'origine d'une révolution dans les services dont les banques ne peuvent plus se passer.

"L'enjeu le plus important pour les banques c'est d'arriver à intégrer ces startups de la Fintech sans les écraser. Et je peux vous dire que c'est un gros enjeu pour une grande boutique comme la nôtre d'intégrer une petite entreprise novatrice en faisant attention de ne pas l'écraser, ni l'étouffer", reconnaît le patron régional de la Société Générale, qui a  intégré Boursorama, une startup dont l'image ne semble pas avoir souffert du rapprochement. Le délicat financement des startups est un autre défi posé aux banques. Car les jeunes pousses inspirent traditionnellement surtout de la circonspection aux banquiers. "C'est un marché où nous devons être", tranche Jean-Yves Dupuy.

La FBF fait aussi de la pédagogie et n'hésite plus à aller dans les salles de classes pour expliquer aux enfants comment fonctionnent les banques. "L'an dernier nous avons sensibilisé 14.000 enfants dans les écoles primaires", se réjouit le président régional de la FBF, qui estime que l'important pour le métier, c'est de toujours "rester le banquier disponible du coin de la rue ou le financeur de la jolie PME du quartier".

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